Côte-d ’Ivoire – Guinée : Le virus du 3em mandat, le Togo balise la voie.

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Depuis plusieurs semaines, c’est une déferlante médiatique à propos du syndrome de la présidence à vie ou des mandats illimités. Les pays à ‘’l’honneur’’, la Guinée Conakry d’Alpha Condé et la Côte d’Ivoire d’Alassane Ouattara. Ces médias et analystes chevronnés occultent que le Togo malgré sa petite superficie s’est fait précurseur et champion toutes catégories des coups d’états constitutionnels et électoraux dans le seul but de pérenniser la survie au trône de l’héritier Gnassingbé et apparatchiks.

Pour ne pas retourner loin dans les annales de l’histoire politique du Togo, il est connu du monde entier qu’à la mort de Gnassingbé Eyadema qui totalisa trente-huit (38) ans de pouvoir, c’est l’un de ses fils, Faure Gnassingbé qui sera imposé par un triple coup d’état ; institutionnel, constitutionnel et électoral avec l’appui notamment de la France au prix de 500 à 1000 morts.

Pour le peuple du Togo, la mésaventure Faure Gnassingbé et acolytes, demeure certes un scandale mais pas une nouveauté. Elle dure plus de trois mandats et est aux encablures d’un 4em qui semble problématique pour le fils d’Eyadema vu l’état de pourrissement total et à tous les niveaux du fait de l’usure du pouvoir.

Mine de rien, sous l’œil candide de la communauté dite internationale notamment la CEDEAO et la France, le fils d’Eyadema multiplie les mandats tel un jeu d’enfant au travers des holdups électoraux les plus inédits les uns que les autres ainsi que de tripatouillages constitutionnels.

Il est donc curieux que l’attention soit si forte sur la Guinée Conakry et la Côte d’Ivoire.

La France a laissé perdurer la dictature au Togo et son ultime crime est d’avaliser insidieusement un 4em mandat à Faure Gnassingbé.

Toutes les pratiques anti démocratiques sont tolérées pour le Togo des Gnassingbé. Pourquoi la communauté internationale a conféré depuis plus d’un demi-siècle un statut particulier de hors la loi à l’Etat du Togo ? Mystère.

L’obsession pour le pouvoir du numéro 1 togolais a conforté ses pairs et pères de Conakry à Abidjan.

Rien de surprenant. Pour preuve, lors du dernier dialogue togolais, les numéros 1 guinéen et ivoirien, facilitateurs dans la crise togolaise et dont les agendas étaient de rempiler pour un 3em mandat ont roulé pour eux-mêmes de connivence avec leur homologue Faure Gnassingbé ; driblant ce qu’il est convenu d’appeler opposition togolaise. Les interpellations successives de la presse pour alerter l’opinion sur le réel rôle de Ouattara et Condé n’ont trouvé d’oreilles attentives. La suite, une simulacre d’élections législatives, assortie d’un parlement taillé sur mesure qui a permis une révision constitutionnelle à la hussarde ; labellisée ‘’compteur à zéro’’, pour Faure Gnassingbé. Tout ceci en présence et avec l’aval de la fameuse CEDEAO.

Par ailleurs, Alassane Ouattara qui a accédé à la magistrature suprême en Côte d’Ivoire dans des conditions sanglantes, installé littéralement par la France et qui gagnerait après deux mandats, à partir tête haute, est décidé à plonger de nouveau le pays des éléphants dans la tourmente. Jusqu’où ira Ouattara dans cette entreprise mortifère nommée 3em mandat ? la suite nous édifiera.

De l’autre côté, Alpha Condé dont l’accession au pouvoir semble plus comme une récompense d’une longue vie passée dans l’opposition plutôt qu’à la faveur d’élections vraiment démocratiques surprend plus d’un. A l’étonnement général donc, Alpha Condé fait douter d’un engagement sincère en sa qualité d’ancien opposant. Un opposant qui s’est transformé en bourreau et nargue les guinéens par des propos irrespectueux dans le seul but de s’offrir un 3em mandat.

Du Togo en Guinée en passant par la Côte d’Ivoire aucun de ses dirigeants n’a que faire de la volonté réelle de leur peuple respectif. Ils sont confortés à l’idée d’être déposés, renforcés, maintenus par la France et sont convaincus que si Emmanuel Macron laisse faire un 4em mandat à un produit d’une famille qui régente le Togo depuis 54 ans ils ont toutes les chances d’obtenir leur ticket du mandat 3 telle une lettre à la poste.

Le 3em mandat est certes à dénoncer et le 4em du Togo qu’en disent les africains dans leur ensemble ?

On ne peut s’offusquer de l’attitude des Présidents Condé et Ouattara et ignorer l’inédit drame togolais.

Fabbi Kouassi [ https://fabbikouassi.wordpress.com ]

Source : 27Avril.com