Convention Patriotiques des Forces de la Gauche (CPFG), un soutien à la lutte au Togo

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Vendredi s’est tenu un grand meeting de la Convention Patriotiques des Forces de la Gauche (CPFG) à la Bourse du Travail de Cotonou au Bénin. Voici la déclaration !

Cotonou, Bourse du Travail, 06 octobre 2017

Allocution introductive

VIVE LA LUTTE HEROIQUE DU PEUPLE TOGOLAIS

Le 13 janvier 1963, alors qu’il se préparait à doter le Togo de sa monnaie nationale, le père de l’indépendance nationale Sylvanus Olympio a été assassiné par un groupe de soldats de l’armée togolaise, téléguidé par les services français de Jacques Foccart et conduit par le sergent GNASSINGBE Eyadema. Après un intermède de 4 ans, où le pays est dirigé par un pantin de la FrançAfrique, la France fait prendre le pouvoir, le 13 janvier 1967 par le même Eyadema GNASSINGBE, indiquant que le jour de l’assassinat du premier président du Togo est la date fondatrice de son pouvoir. A son arrivée, tous les partis politiques ont été dissous ; l’armée, républicaine au départ, a été transformée en une armée clanique avec l’élimination physique systématique de tous ceux qui pouvaient lui faire ombrage. En 1970, avec le soutien et la complicité d’intellectuels opportunistes, il a créé son parti unique, le RPT, avec obligation pour tout le monde d’y militer ; aucune voie discordante n’est tolérée et toute velléité d’opposition est noyée dans le sang. Ainsi, depuis 1967, le peuple togolais souffre le martyr avec un régime dictatorial et kleptocrate.

En 1990, comme beaucoup de peuples africains, le peuple togolais s’est soulevé pour mettre fin à la dictature. Le 5 octobre 1990, la jeunesse togolaise, à travers le MO5, mouvement du 5octobre, s’est soulevé pour demander la fin de la dictature. La répression a été terrible ; mais le mouvement s’est poursuivi, aboutissant à la Conférence Nationale où les rapports de force auraient permis de chasser Eyadema, n’eut été la trahison de certains leaders togolais toujours enclins à la compromission avec la dictature. Malgré cela, d’importantes avancées démocratiques ont été obtenues limitant les marges de manœuvre du dictateur. On se rappelle dans quelles conditions atroces, le clan GNASSINGBE a pris d’assaut la primature pendant la transition en massacrant des centaines d’innocents. On se rappelle aussi, comment les troupes françaises en route pour Lomé pour soi-disant aller sauver la démocratie togolaise, se sont en définitive arrêtées au Bénin et comment elles ont été chassées de notre pays parce qu’elles voulaient profiter de la situation pour s’éterniser au Bénin et souiller ainsi le pays de Béhanzin, de Kaba et de Bio Guerra.

Au sortir de la Conférence Nationale, une Constitution a été adoptée qui comme la nôtre, limite le nombre de mandats à deux, avec impossibilité d’y déroger en aucun cas. Le 31 décembre 2002, arrivé au terme de ses deux mandats après 27 ans de règne, GNASSINGBE-Père change la Constitution et impose la non limitation des mandats. D’autre part, pour commencer à préparer le terrain pour son fils Faure GNASSINGBE, âgé de 36 ans, il rabaisse l’âge d’éligibilité de 45 ans à 35 ans. Sur cette base, il se fait réélire en juin 2003.

Le 5 février 2005, le dictateur meurt brutalement. C’est la panique au sein du clan. La Constitution togolaise prévoit en son article 65 qu’en cas de vacance de pouvoir, c’est le Président de l’Assemblée Nationale qui assure l’intérim. Voilà que ce Président n’est pas de la famille GNASSINGBE ; que faire ? Comme le hasard fait bien les choses, et que le Président de l’Assemblée Nationale est à l’étranger, il faut l’empêcher de rentrer. C’est ce qui a été fait. L’avion de ce dernier, sur sa route de retour, a été détourné à Cotonou où le Président de l’Assemblée Nationale a été retenu en otage. Dans la même nuit du 5 février 2005, la France envoie un juriste français pour modifier la Constitution le 6 février 2005, pour permettre à l’héritier du dictateur, de monter sur le trône. C’est ainsi que Faure GNASSINGBE est arrivé au pouvoir. Il serait bon que ceux qui parlent de droit, de légalité, d’ordre constitutionnel, sachent comment leur grand démocrate et ami, Faure GNASSINGBE, a pris le pouvoir.

Depuis lors, d’élections truquées en élections préfabriquées, Faure se maintient au pouvoir, aggravant la souffrance du peuple togolais. Comme cette famille a pris le peuple togolais en otage, le petit dictateur devait croire que lui aussi allait mourir au pouvoir et se faire remplacer par son fils. Mal lui en a pris, puisqu’aujourd’hui, le peuple togolais est dans la rue aux cris de : 50 ans de dictature, on n’en veut plus !

En effet, Depuis le 19 août 2017, le peuple togolais qui légalement depuis 1967, mais de fait depuis 1963 subit la dictature implacable du clan GNASSINGBE, s’est dressé pour dire : « Ca suffit ! ». Depuis là, la mobilisation ne se dément pas. Les 6 et 7 septembre 2017, les 20 et 21 septembre, le 29 septembre journée ville morte, les 4 et 5 octobre 2017 et ça continue. Et on voit comment ce peuple qui s’est toujours battu, qui a brillamment conquis son indépendance en 1958 au prix de son sang, se bat avec courage et fait l’admiration des autres peuples et surtout du nôtre qui doit lui apporter son soutien le plus ferme.

Alors, quand on entend une femme, qui plus est béninoise, comme Dandi Gnamou (Directrice du centre de droit international et d’intégration africaine), qui se dit agrégée de droit, déclarer le 27 septembre 2017 sur SIKKATV qu’il faut respecter la légalité parce que Faure a été élu et bien élu, on croit rêver et on a envie de pleurer. Cette dame a-t-elle une pierre à la place de son cœur ! Suit-elle la souffrance du peuple togolais ? Sait-elle comment ce petit dictateur est arrivé au pouvoir après la mort de son père ? Sait-elle que la volonté du peuple est supérieure à toute Constitution ? Notre agrégée de droit sait-elle qu’en juin 1989, Kérékou avait été légalement et « brillamment » réélu avant d’être chassé quelques mois plus tard par notre peuple. Sait-elle que Ben Ali en Tunisie était en plein mandat quand le peuple tunisien l’a chassé ? Sait-elle qu’il en est de même de Compaoré au Burkina ? Alors, nous disons à notre agrégée nationale, si vous avez des intérêts obscurs à défendre, laissez le droit et la légalité de côté. Ici, il est question de la souveraineté du peuple, de son droit à l’insurrection reconnu par tous les instruments et instances internationaux aujourd’hui.

Pour notre part, chers amis, nous voulons relayer ici, le soutien de notre peuple au peuple frère du Togo. La lutte du peuple togolais est la nôtre. Voilà pourquoi nous disons avec lui :

50 ANS DE DICTATURE CLANIQUE ÇA SUFFIT ! FAURE GNASSINGBE DEGAGE !

Cotonou, le 6 octobre 2017

Pour la Coordination de la CPFG

Gilbert KOUESSI

www.icilome.com