Congo: sale temps pour deux généraux

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Auditionné le 5 décembre 2017 par la Direction générale de la surveillance du territoire (DGST), que dirige le général Philippe Obara, puis soumis à l’interdiction de quitter le Congo le temps qu’aboutisse l’enquête le concernant, le général de division à la retraite Norbert Dabira a été placé en détention le 11 janvier à Brazzaville. Le même jour, un autre général, formé comme Dabira en ex-URSS, Ngatsé Nianga Mbouala, était limogé de son poste de commandant en chef de la Garde républicaine. Les deux affaires sont liées. Selon nos informations, il est reproché aux deux hommes d’avoir échafaudé de concert un projet de renversement du président Denis Sassou Nguesso, dont l’avion devait être abattu au retour d’un séjour dans son fief d’Oyo. Rien de moins. Une conversation téléphonique entre eux, interceptée par la DGST, serait à l’origine de leurs ennuis. Sans préjuger de la réalité de ces graves accusations, niées par les intéressés, lesquels ont tendance à se renvoyer la responsabilité dans cette histoire, force est de reconnaître qu’ils étaient déjà en disgrâce.

Longtemps proche de Denis Sassou Nguesso et ex-inspecteur général des forces armées, Dabira – qui possède par ailleurs une chaîne de télévision, DRTV – ne jouissait plus d’aucune fonction officielle depuis que son poste de haut-commissaire à la réinsertion des anciens combattants lui avait été retiré en août 2017. On le savait par ailleurs amer de ne pas avoir été suffisamment soutenu à ses yeux par son mentor dans l’affaire dite des disparus du Beach, pour laquelle il a été mis en examen en France. Quant à Nianga Mbouala, il était en conflit ouvert avec Philippe Obara et le patron du Conseil national de sécurité, l’amiral Jean-Dominique Okemba, depuis l’arrestation musclée, fin mai 2017, de son directeur de cabinet, Elie Okandzé, pour ses liens supposés avec le chef rebelle Frédéric Bitsamou, alias pasteur Ntumi. C’est dans ce contexte tendu qu’il convient de placer la décision, prise le 3 janvier par Denis Sassou Nguesso, de dissoudre la Maison militaire de la présidence et de placer sa sécurité (Garde républicaine et Direction de la sécurité présidentielle) sous son unique autorité

Source : www.cameroonweb.com