D’un côté, il y a le signataire de l’accord, Jean-Gustave Ntondo. Il dit avoir signé au nom du Révérend et, c’est écrit sur le document, en tant que secrétaire général du CNR, parti fondé par le pasteur. Problème, ce parti a été dissous l’an dernier par le ministère de l’Intérieur, également signataire de l’accord.
On sait par ailleurs que Jean-Gustave Ntondo avait effectivement été envoyé à Brazzaville par le pasteur dès juin 2016 pour négocier un cessez-le-feu, mais il a fait depuis plusieurs séjours en détention, dans des circonstances assez floues. Il a notamment été détenu, dans un lieu inconnu, entre mai et novembre 2017, sans que les autorités ne communiquent sur les motifs de son arrestation et de sa libération.
Face à lui, il y a ceux qui se réclament de la « Résistance » autour du pasteur Ntumi. Notamment Me Massengo Thiasse, ancien vice-président de la commission des droits de l’homme au Congo-Brazzaville. Il est en exil mais diffuse régulièrement ses messages sur les réseaux sociaux depuis le début de la crise.
Tout comme des sources diplomatiques, il confirme que des négociations étaient bien engagées ces dernières semaines. Selon lui, Jean-Gustave Ntondo qu’il qualifie de « pseudo négociateur » a même été « sorti de prison » par le pouvoir pour tenter de jouer les intermédiaires. Mais Me Massengo Thiasse est catégorique : selon lui le texte signé samedi n’a pas été approuvé par le pasteur, car les préalables posés par ce dernier n’auraient pas été respectés.
Des points importants ne sont pas abordés
Il faut dire que certaines questions-clé restent en suspens dans le document qui a été signé. Notamment le sort du principal protagoniste. L’accord ne dit pas ce que va devenir le pasteur Ntumi, donc a priori il reste sous mandat d’arrêt. Ensuite, l’accord est flou sur les conditions dans lesquels doit se faire le désarmement. Selon plusieurs sources, le Pasteur Ntumi a toujours réclamé que cela se fasse sous supervision internationale pour des raisons de sécurité. Ils disent ne pas faite confiance au pouvoir.
Autre point-clé, le retrait des militaires du Pool. Pour le moment, l’accord parle d’un « allègement progressif » mais ne donne aucun calendrier. Enfin, et c’est dans doute le nœud, l’accord n’évoque pas pour le moment l’idée d’un dialogue politique, refusé jusqu’à présent par le pouvoir pour qui la crise est sécuritaire et non pas politique. Or ce dialogue est réclamé par le pasteur depuis le début.
Source : www.cameroonweb.com