Le 2 juillet dernier, le MPL-ABLODEVIWO a saisi plusieurs dirigeants de la CEDEAO en charge des solutions de sortie de crise au Togo à travers une « lettre ouverte du MPL-ABLODEVIWO sur la crise togolaise », transmise à ses destinataires par le représentant de la CEDEAO au Togo et rendue publique dans la presse togolaise.
Cette « lettre ouverte » a commencé par justifier pourquoi la crise politique actuelle est plus politique, économique et morale que juridique et constitutionnelle, et pourquoi sa résolution pacifique et durable a besoin de gestes politiques et moraux forts posés par les responsables du régime héréditaire qui dirigent le Togo depuis plus de 51 ans, depuis donc plus longtemps que la « tutelle coloniale » de 40 ans sur le Togo « français », avec un bilan économique et social alarmant. La « lettre ouverte » rappelle ensuite l’ardente aspiration du peuple souverain togolais, « seul détenteur de la souveraineté populaire », conformément à l’article 64 de la Constitution togolaise, à « l’alternance politique pacifique en 2020 », conformément au vibrant plaidoyer cité de la CVJR en faveur d’un consensus national sur l’alternance politique pacifique. Après avoir démontré et déploré l’ambigüité, la partialité et la contradiction du communiqué du 27 juin 2018 de la CEDEAO sur la crise togolaise, les ABLODVIWO invitent dans cette lettre les dirigeants de la CEDEAO à « rectifier le tir » à l’occasion de l’annonce de leurs décisions sur la sortie de la crise togolaise au prochain sommet de la CEDEAO à Lomé fin juillet, en tenant compte des propositions de sortie de crise du MPL-ABLODEVIWO, se résumant en trois points : 1) un geste politique fort de la part du Chef de l’Etat togolais annonçant son renoncement libre à briguer un quatrième mandat, conformément à sa propre déclaration sur la radio nationale allemande en juin 2016 : « pour que la démocratie progresse en Afrique, il faut nécessairement limiter les mandats à deux ou à trois » ; 2) l’engagement de la coalition de l’opposition togolaises à laisser le Chef de l’Etat terminer son troisième mandat, à faire voter un loi sur le statut des anciens chefs de l’Etat togolais leur garantissant l’immunité judiciaire et un niveau de vie conforme à leurs fonctions présidentielles passées comme en Namibie ; 3) la mise en place immédiate d’un gouvernement de transition dirigé par un premier ministre issu de cette coalition, et chargé d’organiser les prochaines élections locales, législatives et présidentielles d’une manière transparente et fiable.
A la lumière de sa « lettre ouverte », le MPL-ABLODEVIWO interprète donc la déclaration de Président français Emmanuel Macron dans son interview avec le journaliste français Christophe Boisbouvier au Nigéria le 4 juillet 2018, diffusée sur RFI le lendemain, affirmant que « le statu quo n’est pas possible pour le Togo », non seulement comme la nécessité d’opérer enfin les réformes constitutionnelles et institutionnelles ayant fait le consensus national de l’APG et de la CVJR depuis bientôt 12 ans, comme l’a déclarée la porte parole de la Coalition de l’opposition togolaise le 6 juillet 2012, mais aussi comme la nécessité de mettre enfin une fin au « statu quo » du régime héréditaire cinquantenaire togolais qui règne sur le Togo depuis plus longtemps que la « tutelle coloniale » quarantenaire française, avec un bilan économique et social de plus en plus insupportable pour le « peuple souverain et martyr togolais ».
Source : www.icilome.com