Communalisation du Togo: UNIR répond aux critiques

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Groupe parlementaire UNIR

La loi portant création de 116 communes au Togo, proposée par le gouvernement est passée comme une lettre à la poste au à l’Assemblée nationale, nonobstant les vives contestations de l’opposition parlementaire. Une fois encore, l’opposition a dû essuyer le mépris de la majorité UNIR. Aux torrents de critiques médiatiques de l’opposition et des indignations tant de la société civile et des citoyens qui n’y voit point de consensus à cette allure, le parti au pouvoir répond sur les ondes de la chaîne de télévision nationale.

Pour Christophe Tchao, président du groupe parlement UNIR, il n’y a pas eu de «coup de force» comme les uns et les autres tentent de le faire croire à l’opinion. Il estime que les réactions de ses collègues parlementaires de l’opposition sont à la limite de la compréhension. « Sur le fond, ils ne reprochent rien à la loi, c’est plutôt sur la forme, c’est-à-dire la dénomination des communes» a-t-il réagi sur les plateaux de la TVT dimanche. Or, poursuit-il, les dénominations proposées par la loi sont destinées à ne pas frustrées les communautés qui pourraient vouloir chacune, faire valoir le nom de son canton dans celui de la commune. Dès lors, des querelles intestines risquent de l’emporter sur le sens commun.

D’où idée de procéder par attribution de numéros (Lacs 1, Lacs 2… Golfe 1, Golfe 2…). Toutefois, les communes une fois constituées et en marche, chaque municipalité peux décider de revoir la dénomination à lui attribuée et l’Etat ne pourra qu’accompagner.

Quels critères pour la création de ces communes?

« Les communes vont se prendre en charge elles-mêmes» a appuyé Christophe Tchao pour parler du critère économique. En clair, les conseillers municipaux seront rétribués par les ressources propres de leurs communes respectives. « Si vous créez beaucoup de communes qui économiquement ne sont pas viables, elles risquent de mourir d’elles-mêmes ».

Si le parti UNIR estime que 116 communes est une partition raisonnable pour un petit Togo de 56 600Km², l’opposition et la société civile ne voient pas la chose ainsi.

Christophe Tchao se serait gouré en estimant que l’opposition ne critique que la forme du projet. En effet, dans sa récente sortie, Agbéyomé Kodjo du parti OBUTS attirait l’attention du gouvernement en ces termes : «Pour autant, le nombre surabondant de communes créées, Cent seize (116) ; et l’empilement des structures communales ainsi engendré, pourrait (sous toutes réserves) à l’heure où l’intercommunalité prévaut partout à travers le monde, et à l’heure d’une approche pragmatique dans le management public, constituer en cette phase première, un millefeuille administratif budgétivore ; dans la conduite de la politique de décentralisation initiée par le gouvernement. Je rappelle qu’en matière de décentralisation, les collectivités s’administrent librement et sont autonomes.»

Il faut alors pouvoir expliquer à l’opinion, de quelles ressources peuvent disposer 16 communes dans la région des savanes par exemple pour assurer leurs fonctionnements internes quand on sait que c’est la région la plus pauvres du Togo ?

Christophe Tchao parle d’autres critères à savoir les questions démographiques (un certain nombre d’habitants requis par communes) et enfin le critère géographique qui veut que les populations soient davantage proches de l’administration publique.

Mais c’est sur l’accusation de mener unilatéralement le processus de décentralisation que Christophe s’appesantira, affirmant que c’est une mauvaise lecture de la situation, toutes les parties y compris l’opposition ont été impliquées. Mieux, « le gouvernement a été élu pour exécuter un programme donné» selon les termes de Christophe Tchao. L’Etat ne peut donc pas s’amuser à consulter l’opposition sur chaque point de sa politique. Et d’ajouter que pour des questions pareilles ailleurs, « on procède par des décrets » !

A. Lemou

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