Le Secrétaire chargé à la Coordination du Parti des Travailleurs, Claude Améganvi, présent à Déckon, croit en la chute du régime de Faure Gnassingbé dans les jours qui viennent. Lire l’interview !
Monsieur Claude Amégavi, dites-nous la raison de votre présence ce soir à ce sit-in improvisé à Déckon ?
Nous sommes là, d’abord pour soutenir nos amis du PNP, du CAP 2015, du Groupe des 6 et de Santé du Peuple qui ont appelé aux deux marches d’hier et d’aujourd’hui. Chemin faisant, la mobilisation s’est muée en une revendication de la démission de Faure Gnassingbé.
Ecoutez, c’est un vieux combat que nous menons. Nous le menons depuis l’avènement de Faure Gnassingbé au pouvoir. Puisqu’après la mascarade électorale qui l’a porté au pouvoir dans un bain de sang, nous avons déclaré publiquement que nous ne le reconnaissons pas comme le président du Togo. Et donc, depuis cette date nous n’avons jamais cessé de combattre pour sa démission. De fait aujourd’hui, lorsque toutes les formations politiques sont d’accord sur ce mot d’ordre, nous ne pouvons qu’être dans la mobilisation qui est en cours pour exiger son départ.
Lorsque la marche d’aujourd’hui s’est transformée en un sit-in ici à Déckon comme ce qui s’est passé il y a exactement de cela 5 ans. Lorsque, à ce même carrefour Déckon, il y a eu le sit-in du CST pendant 2 ou 3 jours et qui a été dispersé au 2e jour de sa tenue, nous nous retrouvons parfaitement dedans. Notre vœu le plus cher, c’est que cette fois-ci soit la bonne. Nous voulons que ce que nous faisons ici puisse permettre d’arracher le départ de Faure Gnassingbé.
Croyez-vous fermement que ce grand rassemblement ce soir au carrefour Deckon fera partir Faure Gnassingbé ?
Ah j’y crois ! Je crois que cette fois-ci sera la bonne. De la même manière que le peuple du Burkina Faso a obtenu le départ de Blaise Campaoré du pouvoir, je pense que ce soulèvement du peuple togolais va obtenir la chute de Faure Gnassingbé. Parce qu’aujourd’hui, il est illusoire de penser le chasser du pouvoir par la voie des urnes. Et donc, seule la mobilisation par le soulèvement populaire peut arriver à éradiquer la dictature du clan Gnassingbé. En réalité, si vous observez ce qui est en train de se passer, c’est que le soulèvement populaire renoue avec le soulèvement populaire du 5 octobre 1990 et tous les autres soulèvements qu’on a connu tout au long du parcours. Nous sommes en septembre, bientôt le 5 octobre et il y aura exactement de cela 27 ans que le peuple togolais s’est soulevé pour exiger le départ de Gnassingbé Eyadema. Et vous voyez comment, avec permanence, la revendication de la fin de cette dynastie qui s’est accaparée du pouvoir par l’assassinat politique, par le crime, par la corruption, la gabegie et tout ce que vous pensez de négative pour les populations du Togo. Vous voyez comment ce régime en réalité a été vomi et continue d’être vomi. C’est ce sentiment de ras-le-bol généralisé de la population à laquelle nous sommes confrontés aujourd’hui et qui s’exprime de manière aussi éclatante.
Vous n’êtes pas sans savoir qu’au moment même que nous sommes en train de faire notre sit-in ici à Deckon, dans toutes les grandes autres villes du pays à l’intérieur, c’est le même processus insurrectionnel qui est en cours. A Bafilo, à Kara, à Sokodé, dans d’autres pays, la nationale n°1 que le régime en place ne voulait pas voir occuper, sur laquelle il prétendait interdire des manifestations, eh bien cette nationale n°1 est actuellement occupée de partout bloquant l’altère principal qui va du Sud au Nord de ce pays. Et je pense que c’est ce que nous aurons jusqu’à la chute de ce régime. Le régime, je pense, lui-même a bien compris. Et il sait que si jamais il lui venait à l’esprit de tirer un seul coup de feu, une seule grenade lacrymogène eh bien c’est tout le pays qui risque de s’embraser. Et donc là où il est actuellement, Faure Gnassingbé doit sérieusement être en train de réfléchir à son sort. Il doit se demander s’il ne vaut pas mieux pour lui de plier bagage et partir tranquillement de même manière que Jammeh Yaya de Gambie est parti face à la détermination de la population gambienne. Je pense que c’est dans ce schéma-là que Faure Gnassingbé est aujourd’hui et c’est ce qu’il doit réellement songer à faire.
Que pensez-vous l’arrivée de Mohamed Ibn Chambass au Togo au moment où le peuple se lève pour exiger le départ de Faure Gnassingbé ?
On me signale que Mohamed Ibn Chambass, le représentant spécial du Secrétaire général des Nations unies est dans nos murs à Lomé. Et je crois savoir qu’il lui a été transmis comme message a porté à Faure Gnassingbé de lui dire de quitter tranquillement le pouvoir. Je crois que ce sont les pierres qui sont posés sur la voie de ces revendications unanimes du peuple togolais. Moi, je suis confiant que nous allons avoir gain de cause.
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