Chronique de Kodjo Epou : Les sons de l’indécence 10 septembre 2018

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Chronique de Kodjo Epou : Les sons de l’indécence                                                                             10 septembre 2018
Faure Gnassingbé

Par Serge Lemask, togo-online.co.uk

L’évidence est saisissante: non seulement que Faure Gnassingbé est incapable de mettre le Togo sur les bons rails, il a de sérieux problèmes avec l’Honnêteté, l’Humilité et la Décence. Rien d’un homme simple, moins encore d’un loyal serviteur de son peuple. Ses mirifiques promesses ne valent pas un pet de lapin. Quiconque au Togo peut/doit l’apostropher, l’homme ayant failli aux valeurs qui donnent vitalité, fierté et régénérescence à une nation. Pendant qu’il y est, qu’il travaille, s’alarment certains! Non! Il n’y est pas du tout. A défaut de gouverner, il lanterne et, lamentablement, abîme le pays par une gouvernance rugueuse et laide. La CEDEAO a du pain sur la planche.

Il faut le dire rudement, haut et fort – parce que la patrie a toujours mal – les cadavres de 2005, entassés sur ceux du “Père de la nation”, hantent toujours les esprits. Il faut le dire vertement, haut et fort, sans prendre de gants, parce qu’il est pénible d’accepter que malgré tous ces crimes impunis, Faure Gnassingbé ait pu avoir le toupet de chiffonner l’APG, un accord pourtant élaboré pour le sauver, pour éteindre les ardeurs et devier le chaos. Vaine tentative, l’APG deviendra plutard une douloureuse succession de pures rêvasseries, faisant du Togo une nation déprimée, dépendante du bon vouloir des pays tiers, sa population tombée dans un état d’hébétude, sur laquelle règnent des malades mentaux qui s’ignorent.

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Faure est venu au monde pour n’aimer que trois choses: le pouvoir, l’argent du pouvoir et les honneurs que les deux procurent. Son hobby, être dans les airs. Dans des voyages frivoles, mondains et inféconds. Naturellement, il ne peut y avoir de résultats probants à présenter aux contribuables. Qui pouvait imaginer qu’après la dernière feuille de route proposée par la CEDEAO, un membre du C14 partenaire du dialogue soit contraint de recourir à une grève de la faim, quémandant la magnanimité du monarque sur le sort des compatriotes abusivement mis en prison pour des motifs sans tête ni queue?
A l’allure des événements, cette feuille de route est en passe, comme l’APG, de devenir un indéchiffrable barbouillage. Aussi, après qu’ils auront fini de faire tourner en bourrique le Comité de Suivi et d’installer un climat de terreur, retourneront-ils à la formule chère à eux: “la feuille de route est caduque”. Entre temps, pour les besoins de la cause perdue, ce pouvoir, en roue libre, va s’offrir des opposants sans nul sens de la morale ou d’un quelconque altruisme, prêts à manger à tous les rateliers, au total, des Centristes centrés au centre du clan.

Une seule explication à cette mixture politique en plusieurs coups: Faure Gnassingbé nourrit l’ambition de s’accrocher jusqu’en 2030. Il y croit dur comme fer. Difficile de convaincre le bigot prestidigitateur doublé d’un chef suprême mioche et peu élevé du danger qu’il encourt en marchant, le peuple avec lui, au bord d’une falaise. Bien sûr, quelques habitués des supplices imposés au peuple, les yeux tournés vers le ciel, diront que toute histoire, même sans tête ni queue, a forcément un début et une fin. Pourquoi n’y a t-il pas sur cette planête, des bonnes volontés capables de toucher la conscience de ce chef de tribu qui pourrit trop de vies humaines au Togo? Cela s’explique: dans tout régime de dictature, les valises dorées circulent à gogo, remplies d’argent illicite, frais, destiné à corrompre. C’est certainement le cas du Togo, des billets charriés par les messagers spéciaux du système pour faire taire et rendre indifférents les hauts fonctionnaires d’ONG chargées d’exécuter les résolutions internationales sur la crise.

Le peuple a fait tout son possible pour atteindre l’impossible mais, au bout d’une lutte âpre et rude, il semble, malgré lui, n’avoir d’autres choix que de rester dans les tristes lamentations, dans un optimisme vague, dans une espérance diffuse.Et, parce que la pauvreté, chez nous, tue plus que la malaria, le cancer et le VIH-Sida réunis, beaucoup ne seront pas vivants pour être témoins du changement tant voulu par tous. Quoi qu’il arrive, quels que douloureux soient les passages, le Togo, un jour, va retourner à l’ordre des valeurs qui font d’une nation le bastion de la vérité, de la décence et du respect de l’espèce humaine. On est loin du compte. Avant et après les prochaines législatives tronquées qui vont accoucher du grand partage autour de la mangeoire, le bas peuple de basse fosse peut continuer à se repaître du spectacle des vieux débris politiques sans cesse remis au goût du jour.

Kodjo Epou

Togo-Online.co.uk