Ces raisons qui empêchent Faure Gnassingbé de briguer un nouveau mandat

0
1173

La question autour d’une probable candidature de Faure Gnassingbé a fait l’objet d’un débat ce mercredi à Lomé, sur initiative du front citoyen Togo-Debout. Les raisons d’ordre juridique légal, d’ordre démocratique ou encore d’ordre politique moral constitueraient un rédhibitoire à une prochaine candidature du chef de l’Etat.

Selon les dispositions de l’article 65 de la Constitution du 14 octobre 1992, en cas de vacance de la Présidence de la République par décès, démission ou empêchement définitif, contrairement à ce qui s’est passé en 2005, après la disparition de Gnassingbé Eyadema, géniteur du président actuel, c’est Fambaré Ouatara Natchaba, alors président de l’Assemblée Nationale qui devrait prendre les rênes du pouvoir. Ce que Togo-Debout qualifie d’un « coup d’Etat militaire constitutionnel ».

Et de soutenir que si Kpatcha Gnassingbé (demi-frère de Faure Gnassingbé-ndlr) ait pu être jugé sur la base de la constitution de 92, laquelle dispose en son article 148 que : « Tout tentative de renversement du régime constitutionnel par le personnel des forces armées ou de sécurité publique, par tout individu ou groupe d’individu, est considéré comme un crime imprescriptible contre la nation et sanctionné conformément aux lois de la République », Faure Gnassingbé à qui profite le coup d’Etat militaire constitutionnel de la nuit 05 février 2005, est soit commanditaire, soit complice et devrait fait l’objet, au regard de la loi de la République, d’une poursuite. Sa candidature souffrirait d’irrecevabilité pour défaut de qualité car il serait impliqué dans le coup d’Etat militaire de 2005.

La Constitution du Togo, en son article premier dit que la République togolaise est un Etat de droit et démocratique. Son article 2 dit également que le Principe de la République togolaise est le gouvernement du peuple par le peuple et pour le peuple, se rappelle Togo-Debout.

Dans une analyse en interne et externe, Togo-Debout souligne que la démocratie est la « gestion alternée des affaires de la cité ». Et d’affirmer qu’au Togo, on assiste à « une gestion monolithique et monopartite », une violation donc à la Constitution de 92.

Dans une référence au protocole de la bonne gouvernance de la CEDEAO, le front citoyen Togo-Debout rappelle que ce document exige une limitation à deux au maximum du mandant présidentiel pour ces Etats membres, un principe même de l’alternance politique sur le plan international, un idéal prôné par la Constitution de 92, notamment l’article 59 dans sa version originelle qui dispose que : « Le Président de la République est élu au suffrage universelle directe et secret pour un mandant de cinq (05) ans renouvelable une seule fois. En aucun cas, nul ne peut exercer plus de deux mandats », fondement démocratique de tous les accords signés pendant la crise au Togo, précise Togo-Debout.

Le pluralisme est caractéristique de l’espace politique, nul ne saurait avoir éternellement le monopole de toute une nation. Faure Gnassingbé est à son troisième mandant en plus des trente et huit (38) années de règne de son défunt père. Le manque d’alternance est source « de conflits et d’instabilité politique et de troubles sociaux permanents et interminables », origine même de la crise actuelle, conclut Togo-Debout.

Edem (Stagiaire)

Source : www.icilome.com