CENI de Tchambakou Ayassor : Le risque du pire

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CENI de Tchambakou Ayassor : Le risque du pire

Le samedi dernier, 1er juin 2019, la Commission électorale nationale indépendante (CENI) a fait le point de ses activités dans le cadre de l’organisation des élections locales du 30 juin prochain. De l’analyse de tout ce qui concerne cette sortie médiatique de M. Tchambakou Ayassor, président de l’institution en charge des locales, il n’est pas du tout osé de penser que l’actuelle CENI risque d’être la pire des institutions du genre que les Togolais aient connu.

Cette sortie est très attendue par les populations togolaises qui veulent en savoir davantage sur l’organisation des prochaines élections locales. Chose enfin faite samedi dernier. Cependant, il n’y a rien à se mettre sous dent. La présence de la CENI est égale son absence au cours du processus. Parce que, la certitude des Togolais concernant le moins d’électeurs enroulés, est donc confirmée devant la presse par le président de l’institution en charge des élections, M. Tchambakou Ayassor.

En effet, concernant la révision des listes électorales qui s’est tenue du 16 au 19 mai 2019, soit quatre (04 jours) d’opération, la CENI évoque 335 mille 610 électeurs sur l’ensemble du territoire national (doublons exclus) C’est là où le bât blesse et atteste du manque du sérieux qui entoure tout le processus électoral. 335 mille 610 nouveaux électeurs pour tout le Togo, n’apporte-t-il pas de l’eau au moulin à ceux qui pensent que la CENI a fait sciemment de ne pas enrouler beaucoup de Togolais ?

Dans une récente sortie, le Pasteur Edoh Komi, premier responsable du MMLK, Mouvement Martin Luther King, la voix des sans voix, parlait de la réussite du « plan sadique et cynique de la CENI » concernant la révision des listes électorales. Il a manifesté sa colère comme cette étape primordiale et indispensable pour des élections qu’est le recensement électoral.

Selon lui, cette étape est bâclée, ratée et vidée de son sens pour dire de cette opération qu’elle a accouché à la fois d’une montagne et d’une souris. « C’est de la pure divagation et de diversion à la solde du pouvoir qui a orchestré savamment un plan cynique et unique pour faire échouer l’opération » a-t-il déclaré, dépité. Aussi soutient-il que l’objectif dans ce coup est de réduire au maximum les inscriptions des citoyens qui se sont abstenus lors du recensement pour les élections législatives du 20 décembre 2018 sachant qu’ils ne sont pas acquis à la cause du pouvoir.

Après plus de trois décennies sans élections locales au Togo, aujourd’hui, les Togolais ont l’impression d’être en face d’une CENI recrutée par le Gouvernement pour assurer ses besognes. Une situation qui fait déjà jeter du discrédit sur le processus électoral et les résultats risques d’être contestés.

En rappel, ils sont au total, 11.447 candidats à avoir déposé leurs dossiers à la conquête de 1527 sièges à pourvoir. Les dépôts de candidatures ont été enregistrés dans 38 commissions électorales locales indépendantes (CELI) pour le compte de 117 communes. Les 11.447 candidats sont issus de 18 partis politiques, 4 regroupements de partis politiques et 96 indépendants et se retrouvent sur 643 listes.

La prochaine étape du processus sera la validation ou non de certaines listes par la Cour suprême, puis suivra la période de campagne et le vote de 3 millions 423 mille 639 Togolais enregistrés sur le fichier électoral national (recensement 2018 +révision 2019).

Laure KADER

Source : www.icilome.com