Par Serge Lemask, togo-online.co.uk
C’est la question qui taraude l’esprit du Dr Wala Kperkouma, Secrétaire Général de l’Alliance des Démocrates pour un Développement Intégral (ADDI). Après avoir fait constater le faux fuyant du gouvernement face à la crise secoue le secteur éducatif, l’Enseignant chercheur à l’Université de Lomé donne son avis sur la situation dans une note publique dont voici l’intégralité. Lecture !
Mes chers compatriotes, la crise politique que traverse le Togo notre pays nous détourne des maux sociaux qui s’incrustent dans notre quotidien. Il est vrai que nous avons toujours relevé depuis plusieurs années déjà, qu’il faille régler rapidement la question politique pour s’attaquer aux véritables défis socioéconomiques.
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Les faits nous donnent raison car de dilatoire en dilatoire, de faux fuyant en faux fuyant et avec tous les calculs de conservation du pouvoir par le régime RPT hier et aujourd’hui UNIR, les questions de politique politicienne domine sans cesse le débat national, faisant ombrage aux défis sociétaux qui se diversifient et se complexifient. En effet la crise politique actuelle est couplée d’autres crises encore plus graves, et je ne voudrais citer à titre d’exemple que celle qui secoue le secteur de l’éducation.
Celle ci n’est pas nouvelle, puisqu’elle est récurrente depuis plusieurs années et a même occasionné des décès par balles de deux élèves à Dapaong. J’ai observé que malgré les promesses de nos dirigeants de régler cette crise, elle se déclenche chaque année à la reprise des cours et s’intensifie au fur et à mesure avec en corollaire la sortie des élèves des écoles publiques dans les rues et qui délogent leur camarades des écoles privées. Cela est un signal fort qui doit interpeler tous les parents d’élèves qu’ils soient dans les établissements publics ou privés. Cette année 2017-2018 n’a pas dérogé à la règle, serait on tenté de dire. Ceci nous amène à croire que pour le gouvernement togolais, ces crises récurrentes sont la règle.
En effet, il est important de rappeler que le gouvernement avait pris à témoin l’opinion nationale en promettant aux enseignants que toutes les dispositions étaient prises pour régler le problème jusqu’au mois de juillet 2017, afin que l’année scolaire 2017-2018 ne souffre pas des grèves répétitives à conséquences néfastes sur la qualité des formés. Mais hélas!
Qu’est ce qui n’a pas marché ? Le premier ministre, les ministres des enseignants primaires et secondaires, de l’enseignement technique et leur collègue de la fonction publique doivent expliquer à l’opinion ce qui retarde la prise des mesures pour apporter les solutions aux revendications des enseignants, lesquelles mesures devraient permettre d’assurer une bonne année scolaire.
Il faut aussi rappeler que le Chef de l’État avait promis dans l’un de ses discours la tenue des assises générales sur l’éducation. Et depuis rien. Pourquoi cela n’a t il pas eu lieu alors que nous nous accordons tous à reconnaître la déconfiture du système éducatif de notre pays.En dehors des conditions de vie et de travail, les problèmes d’infrastructures pédagogiques, il faut repenser l’école togolaise. Le diagnostic posé dans le PSE en dit long.
Le pouvoir, les acteurs politiques, les OSC y compris les syndicats, et le peuple togolais se satisfont ils de l’état déliquescent de notre système éducatif ? Je suis tenté de répondre par l’affirmatif, mais en y réfléchissant bien, je me demande si ce n’est plutôt une indifférence, ou encore mieux une démission de notre part. Un adage dit tant vaut l’école, tant vaut la nation. Encore mieux la sagesse chinoise nous enseigne que détruire un pays peut se faire aisément en détruisant son système éducatif. Sommes-nous dans cette dynamique ? Je ne crois pas ; car tous nous parlons du progrès, du développement, et de l’émergence de notre pays. Je voudrais toutefois nous rappeler que ni le progrès, ni le développement, ni l’émergence ne seront au rendez-vous avec une jeunesse togolaise formée de plus en plus au rabais à cause des difficultés dans le secteur de l’éducation.
Concomitamment au débat politique, le gouvernement devraient juguler dans les meilleurs délais la crise qui sévit dans le secteur de l’éducation tout comme dans les autres secteurs sociaux.
Le cas échéant, il revient à nous politiques, OSC, Syndicat, parents d’élèves, et élèves de rappeler au gouvernement que l’éducation est un droit constitutionnel pour nos enfants et jeunes frères/sœurs, qu’elle est l’un des ODD et que nous n’accepterons plus d’être spectateurs impuissants de la déconfiture du système éducatif dans notre pays.
Togolais vient, bâtissons la cité !
Dieu et nos aïeux bénissent le Togo.
Wala Kperkouma
Togo-Online.co.uk