Les locales à en croire le ministre de l’Administration territoriale, de la Décentralisation et des Collectivités locales, Payadowa Boukpessi, pourront avoir lieu avant la fin du premier semestre de cette année 2019. Et la CENI s’est déjà d’ailleurs mise en branle pour son organisation.
Ancien parti membre de la C14, le PNP de Tikpi Atchadam, à l’origine des manifestations qui ont secoué le pays d’Août 2017 à Décembre 2018, alors qu’elle compte reprendre la rue à compter de demain Samedi 13 Avril 2019, ne voit pas d’un bon regard ce scrutin des élections locales.
Le leader du PNP, dans un audio qui fait le tour des réseaux sociaux, relève des dans dangers quant au processus de décentralisation tel que conduit par le pouvoir de Lomé. Pour le natif de Kparatao, « au Togo, la stratégie est devenue classique. A chaque fois que, face à une contestation sérieuse, le pouvoir se retrouve dos au mur, il brandit le dialogue et ouvre les élections. Une fois de plus, au lieu de céder à une solution définitive et durable, on nous parle d’élection. Elections locales ! Non merci. La démocratie n’est pas réductible à une mécanique sèche d’élection périodique. Les élections locales annoncées, le pouvoir le sait bien, constituent une complexification supplémentaire et inutile de la crise. Une démocratie sans alternance au sommet n’est pas une démocratie ». Il y voit une nouvelle voie tracée pour acter la balkanisation du territoire national et renforcer le pouvoir UNIR. « Diviser pour opposer, voilà la stratégie ! Inévitables seront les conflits entre les communes urbaines, entre les communes rurales, puis entre les communes urbaines et rurales », analyse M. Atchadam.
Aussi, poursuit-il, « les élections locales annoncées par le régime ne sont, ni plus ni moins, qu’une conférence de Berlin à une échelle réduite, l’échelle nationale. A cette conférence, les communes seront attribuées en fonction des forces présentes avec en tête la superpuissance RPT-UNIR. Pour les autres participants à la conférence, ce sera à prendre ou à laisser. Evidemment, les plus grandes communes reviendront à la première puissance. Ces communes vont être dirigées par les plus caciques du pouvoir au niveau local, voire des chefs de milice qui harcèlent actuellement les responsables, militants et sympathisants locaux de l’opposition, obligés souvent de passer des nuits loin de leur domicile ».
De l’avis de Tikpi Atchadam, pour qui il n’y a point besoin « de raccourci pour aller à la démocratie », « la décentralisation annoncée va consacrer la déconcentration rapide et effective de tous les services prédateurs des libertés. Chaque commune aura son service de renseignement et tout ce que vous pouvez imaginer. Tous ces services seront dotés d’outils d’information ultra moderne. Une poule qui aura pondu à 6 heures dans une localité au Nord du pays et l’information sera à la minute suivante à Lomé. En tout cas, c’est ça le projet de décentralisation que cachent les élections locales annoncées. C’est le danger qui nous guette en tant que peuple. Le jour où le processus de la décentralisation sera abouti, ce jour-là, il sera trop tard pour nous ».
En fin de compte, il voit en ces élections locales, une échappatoire, mieux, une fuite de responsabilité de la part des tenants du pouvoir au Togo qui, après le scrutin se contenteraient d’indiquer : « Vous êtes dirigés par vous-mêmes, par vos propres sœurs et frères. Est-ce que votre milieu est développé ? Vous voyez maintenant que ce n’est pas facile de développer un pays’. Il faut dire que cette décentralisation forcée est aussi un moyen trouvé pour distribuer la charge, le poids de la contestation sur les gouvernements locaux ».
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Source : telegramme228.com