Brigitte Adjamagbo :’Lomé est devenue une ville en état de siège’

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Impossible ce circuler à Lomé, quand il y a manifestation. Une nouvelle manœuvre concoctée par le pouvoir avec le concours de l’armée pour mettre des barricades à outrance partout dans la ville. A la coalition de l’opposition, on demande : «de quoi ont-ils peur» ?

Difficile de ne pas piquer une de ces colères, quand, pour rentrer chez soi le soir, on retrouve des barricades militaires dans presque tous les coins de la capitale togolaise, même à des endroits où il n’y aucun écho des cortèges de manifestations de l’opposition.

Les citoyens, dont l’Etat argue vouloir assurer la libre circulation pour vaquer à leurs activités en dépit des manifestations publiques, se voient imposés par les militaires et les forces de l’ordre, des déviations kilométriques à travers des bretelles impraticables.

«De quoi ont-ils peur ? » interrogeait Mme Brigitte Adjamagbo-Johnson jeudi soir à Lomé. Pour elle, cette manœuvre vise à susciter la colère des populations qui, à leur tour, voudraient fustiger les manifestations de l’opposition, puisqu’elles se diront peut-être que c’est à cause des mouvements de contestations que les rues sont bloquées partout.

« C’est la nouvelle trouvaille du régime pour nous intimider…. Mais nous sommes à un niveau où nous n’avons plus peur. S’il faut contourner même tout le pays avant de pouvoir rallier notre itinéraire de marche, nous y sommes prêts », a-t-elle lancé en substance en vernaculaire, sous ovations devant l’hôtel Sancta Maria jeudi.

Après chaque jour de manifestation depuis la semaine dernière, les forces de l’ordre multiplient sans cessent des barricades, avec en toile de fond des violences ayant entrainé un accident et la mort d’un jeune militant de l’opposition dans le quartier Doumasséssé.

Ils partent du fait que des investigations feraient état d’un groupe de jeunes organisés qui voudraient se diriger vers la présidence de la République après les marches.

Une théorie formellement démentie du côté de l’opposition. Notre seule arme, c’est «la non-violence. Nous manifestons les mains nues», soutient-on à la coalition des 14 partis de l’opposition.

A. Lemou

Source : www.icilome.com

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