BIENVENUS DANS UN UNIVERS OÙ L’IMPOLITESSE DES EMPLOYÉS L’EMPORTE SUR LA MÉDIOCRITÉ

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Ils sont médiocres pour la plupart, impolis à la limite du mot, tête en l’air, égoïstes, gonflés, arrogants. Et pourtant ils sont au service du citoyen, payés par l’argent du contribuable. En réalité ils devraient être le reflet de l’administration publique togolaise, satisfaire aux besoins de ceux grâce à qui ils ont des salaires à la fin du mois.

Il est écœurant de se retrouver devant un guichet dans les divers services publics du pays. Déjà à voir les visages de ces employés à l’accueil, on est découragé de se retrouver face à des gens qui oublient ce pourquoi ils sont engagés. Il n’est pas rare de voir des préposés aux guichets ignorer la présence des citoyens. Même le simple bonjour n’y est pas. Il y en a qui ne répondent même pas à la salutation qui leur est adressé.

Smartphones, causeries, têtes ailleurs

Il n’est pas rare, alors qu’il y a une longue file, de voir des employés de guichets sur leurs smartphones en train d’envoyer des messages audio, de lire des vidéos et de taper sur les claviers des téléphones portables ignorants la clientèle qui n’a pas que ça à faire. Mieux encore ils s’adonnent à de la rigolade entre collègues, racontant des histoires à dormir debout, se moquant parfois des clients pour un mot mal placé ou pour un français qui ne recueille pas leur assentiment. On les voit également hausser le ton, crier sur ceux qui osent leur faire des remontrances ou ceux qui simplement leur rappellent les prérogatives et les devoirs qui leur incombent aux guichets. À ces empêcheurs de rigoler à tout va, certains employés refusent le service et leur demandent d’aller se faire voir ailleurs.

Parmi ces insupportables agents de la fonction publique, il y en a qui sont des abonnés à des pauses répétitives, qu’on ne voit pas au guichet alors que les clients attendent. Traînant des pas, ils sortent de l’antichambre n’ ayant aucun regard ni excuse à présenter. Mais dès que sonne midi, ils sont les premiers à fermer les guichets et les derniers à venir les rouvrir à la fin de la pause légale.

Grossièretés, fautes professionnelles graves

TOGOCEL, la TDE, la CEET, TOGOCOM restent les champions dans le fait d’ignorer les clients et dont des vacheries sortent de la bouche des employés. Il est fréquent de constater que sur un ton méprisant on demande au client d’aller chercher de la monnaie avant d’être servi. Ou encore de les voir hausser le ton lorsque sur leurs propres erreurs les clients reviennent réclamer des fautes commises dans l’élaboration des factures ou ne reçoivent pas les commandes telles que passées.

L’exemple palpable à la CEET d’un client qui a passé commande pour l’installation du courant électrique deux fils de 30 ampères à son domicile est révélateur des fautes professionnelles graves dans l’administration. Les techniciens sont allés lui installer les deux fils mais avec seulement 10A parce que la dame supposée remplir les documents ne l’a pas fait comme convenu. Ce jour dit le client, elle était occupée à communiquer avec une copine au bout du fil. Revenu faire les réclamations, le client avait été proprement sermonné comme si la faute lui incombait car accusé de n’avoir pas donner les informations justes. Pour une bourde des employés impolis, il a été obligé de payer une différence.

Au Togo on est donc en face d’un service de l’à peu près. Si certains employés méritent leurs places, beaucoup y sont à cause du « mendèfrèrisme » ou parce qu’ils sont des lèche-bottes de certains chefs de départements, de certains directeurs véreux et de certains patrons trop suffisants qui y ont inséré sous leurs responsabilités copines, coquins, familles qui ne doivent des comptes qu’à eux seuls.

À l’état civil, pour se faire établir un acte de naissance, légaliser un document ou établir toute pièce dont a droit le citoyen, il faut avoir une connaissance ou procéder par des dessous de table. Face à de telles abbérations, le citoyen est en droit de se demander s’il existe dans ce pays une administration digne de ce nom. Elle devrait être proche du citoyen et être dévouée à son service. C’est tout le contraire qui est observé.

La faute à qui ?

D’abord aux grands patrons de ces structures qui sont plus absents à leurs bureaux, ne vont pas sur le terrain pour constater les faits. Ils sont beaucoup plus en politique, suivant partout leurs supérieurs directs les ministres dans leurs tournées ou en étant présents partout où va le Chef de l’État alors que leur présence n’est pas requise. Ils sont de grands zélés qui ne cherchent qu’à sauver leurs juteux postes qui leur permettent de se remplir les poches.

Manquent également sur le tableau un management efficace et un recyclage permanent de ces employés qui ignorent tout des risques encourus en cas de plainte des citoyens. Il apparaît impératif dans ce scénario de disposer d’un service national de plainte des citoyens vis-à-vis de la légèreté des sociétés d’État. La médiation de la République existe. Mais a-t-elle fait une communication autour de son rôle pour que les contribuables se tournent vers elle dans ces cas ?

Le constat qui est fait sur le service public concerne également les sociétés et banques privées. La suffisance de certains agents font fuir la clientèle et c’est un manque à gagner pour elles.

Il est du devoir du gouvernement et des ministres en charge des structures étatiques de taper du point sur la table pour rectifier le tir. C’est le contribuable qui paie tout ce monde. Et il a droit à un meilleur service et à du respect.

Anani Sossou

Source : telegramme228.com