Le pouvoir togolais et son opposition réunie au sein de la coalition des 14 partis politiques ont eu samedi des concertations avec une délégation dépêchée par les facilitateurs désignés par la CEDEAO pour la résolution de la crise socio-politique togolaise. Ces concertations marquent le début d’un nouveau processus devant aboutir à des recommandations qui seront soumises à la conférence des chefs d’Etat et de gouvernement de la CEDEAO. Une rencontre sera donc convoquée à une date ultérieure pour des échanges plus approfondis avec les parties prenantes togolaises. Tout comme l’opposition, Gilbert Bawara, chef de la délégation du pouvoir, a exprimé sa satisfaction et souligné le point de vue du gouvernement à l’issue de la rencontre avec Albert Kan-Dapaah, représentant des facilitateurs ghanéen et guinéen et Jean-Claude Brou, le président de la Commission de la CEDEAO.
Selon le ministre Bawara, le gouvernement togolais et sa majorité accueillent favorablement cette initiative et sont entièrement satisfaits des discussions préliminaires qui ont eu lieu samedi avec la mission de la facilitation et de la CEDEAO. Ils entendent offrir leur coopération et contribuer activement pour permettre l’élaboration des recommandations de sortie de la crise en cours au Togo depuis 10 mois.
Pour lui, la rencontre et les échanges ont permis à Albert Kan-Dapaah, représentant des facilitateurs ghanéen et guinéen, et Jean-Claude Brou, président de la Commission de la CEDEAO assisté du commissaire paix et sécurité de l’institution sous-régionale, de situer les interlocuteurs politiques togolais sur le cadre et l’esprit du mandat que la conférence des chefs d’Etat et de gouvernement de la CEDEAO a fixé aux deux facilitateurs à travers les décisions du 14 avril 2018 adoptées à Lomé.
« Visiblement, les émissaires des facilitateurs et de la CEDEAO étaient soucieux d’expliciter et étayer le contenu et la portée du communiqué issu du sommet du 14 avril en ce qui concerne la nouvelle approche pour une résolution pacifique des tensions socio-politiques au Togo », a confié le ministre togolais de la fonction publique à Togo Breaking News.
Gilbert Bawara relève que les efforts du président ghanéen, Nana Akufo-Addo n’ayant pas abouti et produit des résultats concluants, c’est une dynamique toute nouvelle qui est désormais mise en place sous les auspices de la CEDEAO, avec des orientations et des directives clairement définies.
C’est donc pour préparer la feuille de route relative aux propositions de recommandations qui seront examinées par le prochain sommet prévu prochainement à Lomé, que les président Nana Akufo-Addo et Alpha Condé, appuyés par la Commission de la CEDEAO ont décidé d’entreprendre des discussions et consultations plus approfondies avec la coalition des 14 partis de l’opposition, le parti présidentiel et le gouvernement. La date de ces discussions sera arrêtée et annoncée incessamment.
« Les modalités de ce nouveau round de discussions n’ont pas été spécifiées. Le choix de concertations ou consultations séparées avec chacune des parties qui a été privilégié samedi par les émissaires de la CEDEAO pourrait préfigurer une des options envisageables. Il revient en définitive aux facilitateurs d’en décider. En revanche le cadre et l’esprit du mandat des facilitateurs se déduisent clairement du communiqué de la conférence des chefs d’Etat et de gouvernement de la CEDEAO, ainsi que des instruments juridiques communautaires tels que le protocole de la CEDEAO sur la démocratie et la bonne gouvernance. Les lignes directrices et l’orientation des réformes constitutionnelles et institutionnelles sont aussi stipulées en filigrane dans ce communiqué », déclare Gilbert Bawara.
Coopérer pleinement avec les facilitateurs et la CEDEAO
Pour le point focal du gouvernement et du parti UNIR aux discussions, le respect des règles, des normes et des principes de la démocratie ainsi que des délais légaux liés aux échéances électorales permet de circonscrire l’ensemble du processus, aussi bien les initiatives des facilitateurs que la réalisation des réformes elles-mêmes.
Le ministre Bawara assure que le gouvernement et sa majorité s’inscrivent résolument dans le cadre et l’esprit de la décision des chefs d’Etat et de gouvernement de la CEDEAO en date du 14 avril 2018 et qu’ils sont disposés à coopérer pleinement avec les facilitateurs et la CEDEAO afin de favoriser la préparation des propositions de recommandations attendues.
« Nous ne partons pas du néant. Les points de vue et les positions des principaux protagonistes concernant la question des réformes constitutionnelles et institutionnelles ont été suffisamment développés et sont connus de tous. Il n’y aura certainement pas besoin de pourparlers interminables et harassants pour permettre la formulation des recommandations. Ce ne sont pas les rhétoriques et les slogans démagogiques qui aideront les facilitateurs à préparer des recommandations pertinentes. L’époque des préalables, des conditionnalités, des coups de boutoir et des exigences inconsidérées est révolue», précise le Gilbert Bawara qui dit espérer que chacun saura tirer des enseignements des précédentes initiatives afin de ne plus reproduire des postures improductives et stériles.
L’opposition togolaise reçue dans la matinée de samedi a également exprimé sa satisfaction d’avoir été écoutée par la délégation des facilitateurs et de la CEDEAO. Son chef de file, Jean-Pierre Fabre a profité de l’occasion pour exiger le respect des mesures d’apaisement et la fin des rafles nocturnes en cours à Lomé notamment.
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