Baisse du chiffre d’affaires à l’export de Nestlé Nigéria en 2016, plombé par une forte chute des ventes au Niger

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Le chiffre d’affaires à l’export de la filiale nigériane du géant agroalimentaire suisse Nestlé a été de seulement 1,9 milliards de nairas (6 millions $ au cours actuel), au terme de l’exercice 2016.

C’est un repli de près de 36,6%, comparé aux 3 milliards de nairas de ventes à l’export réalisés sur la même période en 2015. Le groupe n’a pas fait de commentaire sur cette contre-performance. Mais selon son rapport financier de l’exercice 2016 publié sur le Nigeria Stock Exchange où il est coté, la baisse des ventes au Niger y a fortement contribué.

De 1 milliard de nairas en 2016, les ventes de Nestlé Nigeria y ont chuté à seulement 63 millions de nairas. Ce pays voisin francophone, situé au nord du Nigéria, partage avec lui, le défi sécuritaire que leur impose le mouvement armé Boko Haram. Un autre pays qui a déçu à l’export pour le groupe, c’est le Togo, même si l’écart n’est pas aussi important que dans le cas du Niger.

Les choses se sont par contre améliorées au Ghana, avec des ventes de 974 millions de nairas, la Guinée (517,25 millions de nairas) et aussi les autres pays qui progressent légèrement avec des ventes de 274,37 millions de nairas.

Plus globalement, Nestlé Nigeria aura connu une année mitigée. Son chiffre d’affaires global a progressé de manière significative, passant de 151,27 milliards de nairas en 2015 à 182 milliards de nairas en 2016 (578,3 millions $). D’un point de vue purement opérationnel, sa marge brut s’est elle aussi améliorée à 38,2 milliards de nairas. Mais Nestlé Nigeria a dû faire face à un environnement plein de défis sur son principal marché. Ses charges de distribution ont augmenté de 23 milliards de nairas, alourdies par la hausse des dépenses de personnels (2 milliards de nairas), celles liées aux importations de matières premières (15 milliards de nairas environs) et celles en rapport aux frais généraux de fabrication (2 milliards de nairas)

A côté de ces coûts, l’entreprise n’a pas échappé à la difficile situation de change que connait le Nigéria. Elle déclare ainsi des pertes financières nettes de 16,2 milliards de nairas, en hausse de 864,7% comparée à celles de 2015. Enfin, malgré un repli de son bénéfice d’exploitation, la société a payé un niveau d’impôts près de deux fois plus élevé, comparé à celui de 2015.

Idriss Linge 

Agence Ecofin