Le Ministère de la sécurité et de la protection civile a dressé, la semaine dernière, le bilan sur la sécurité routière pour le compte de l’année 2018. Le moins qu’on puisse dire, c’est que les routes togolaises sont de plus en plus meurtrières.
Au Togo, sortir de sa maison avec un engin expose à un risque d’accident. Tellement, les accidents se multiplient à tel enseigne que chaque année le bilan macabre s’alourdit un peu plus. Et la situation devient de plus en plus inquiétante.
Bilan de l’année 2018
Le bilan sur la sécurité routière et ferroviaire en 2018 est très alarmant. Au 2e semestre seulement, on note 2974 accidents dont 4134 blessés et 306 morts. Additionné au bilan du premier semestre, on a un total de cas d’accidents de 5814 avec 592 morts et 7951 blessés. Pour les catégories d’engins impliqués, figurent en première ligne les motos (172 morts), les voitures (81 morts), les camions (50 morts) et le train (3 morts). Le nombre de personne décédée dépasse largement celui des trois dernières années.
L’année de 2017, en effet, a été relativement l’une des plus dangereuses pour les usagers de la route. Durant cette année, le ministère de la sécurité et de la protection civile a enregistré 5.181 cas d’accidents. Ces accidents ont fait 8 624 blessés et 580 morts. Par rapport à l’année 2016 (514 morts), le nombre de décès dus aux accidents de circulation sur les routes togolaises ont augmenté de 7%. En 2015, ils étaient 573 personnes à perdre la vie sur la route. La question qui se pose alors est de savoir comment réduire considérablement le nombre d’accident et par conséquent le nombre de mort.
Des paroles en l’air
A l’occasion de la présentation du bilan de 2018, le ministre de la sécurité et de la Protection Civile, le Gal. Damehame Yark, a lancé un appel à tous les acteurs et usagers de transport routier à prendre leurs responsabilités, en jouant leur rôle afin que la route ne devienne plus une voie de mort. Selon lui, chaque usager doit prendre conscience de la situation de sécurité sur la route en restant vigilant pour préserver sa vie et celle des autres. Le ministre Yark a estimé qu’il convient de mettre davantage un accent sur la sensibilisation et prendre des dispositions pour sévir des responsables d’accidents sans outre mesure. « Il faut commencer à limiter de façon formelle les vitesses sur nos routes et punir tout individu ou conducteur qui ne respecterait pas des consignes », a laissé entendre la ministre en charge des Transports, Mme Zouhératou Tcha-Kondo.
Ces paroles, somme toute logique, au vu de cette situation déplorable, sonne comme du déjà entendu. « Un demi-millier de mort sur la route pour une population d’environ 7 millions, c’est trop », avait lancé Yark Damehame, il y a deux ans. Mais jusqu’alors, les mesures annoncées par l’ancien Directeur de la gendarmerie n’ont jamais été mis en œuvre.
Il s’agit des contrôles diurnes et nocturnes de police sur toute l’étendue du territoire. Ces contrôles seront exécutés par des personnels de la police, de la gendarmerie et du ministère chargé des transports. Ceux-ci seront clairement identifiables par des numéros matricules qui leur seront affectés à cet effet. Les véhicules assurant le transport interurbain de passagers de plus de 12 places et les camions remorques ou semi-remorques affectés au transport de marchandises ne sont plus autorisés à circuler la nuit entre 18 heures 30 et 5 heures du matin. Toutefois, cette restriction de circulation n’est pas applicable aux véhicules transportant des marchandises notamment des denrées périssables. Les autocars assurant le transport de passagers sur de longues distances devront disposer de deux conducteurs pour se relever. Il également est formellement interdit à tout véhicule en transit de transporter des passagers. Tout véhicule ou camion, en panne, n’est plus autorisé à stationner sur la chaussée durant plus de 6 heures. Les véhicules manifestement vétustes seront retirés de la circulation. Et pour terminer, les propriétaires de véhicules ou de camions en circulation devront prendre toutes les dispositions pour équiper leurs véhicules en dispositif d’éclairage non éblouissant d’une part et de feux de gabarit d’autre part.
Malheureusement, la plupart de ces mesures annoncées depuis avril 2014 n’ont jamais été appliquées. Yark Damehame, au vu de ses attributions doit être capable de prendre les mesures qui s’imposent et de les faire appliquer comme il se doit. Visiblement, telle n’est pas le cas. Le ministre de la protection civile a certes annoncé certaines mesures mais la situation reste le même. En attendant le ministre Yark se décide à prendre ses responsabilités, nous pouvons que demander aux usagers de respecter scrupuleusement le code la route.
FRATERNITE
Source : www.icilome.com