Quand on a de la vision pour son pays, quand on l’aime véritablement, on n’a pas besoin de passer de longues années au pouvoir pour imprimer la marque de développement au pays.
Quand un jour on sera appelé à partir, que les compatriotes puissent dire : « ceci fut son œuvre. » Contrairement à ce que pensent certains, les hommes sont mortels, ils vont passer, mais le pouvoir reste. Les Togolais n’avaient pas imaginé que Gnassingbé Eyadema était mortel, mais il est passé.
Aujourd’hui, après 53 ans de règne sans partage de la famille Gnassingbé, on ne peut mettre aucune réalisation sur le compte du père et du fils. Ils n’ont strictement rien laissé à la postérité si ce n’est un pays pillé et dépouillé de ses richesses, un pays profondément divisé par leur politique politicienne.
Si le père peut bénéficier d’une circonstance atténuante pour avoir eu comme seule compétence le métier des armes et avoir servi comme cordon bleu dans la guerre d’Indochine, on ne peut pas dire la même chose du fils qu’on dit avoir suivi de grands préceptes dans de prestigieuses universités occidentales.
Il aurait donc a priori toutes les compétences et qualités requises pour développer le Togo, construire un pays moderne et démocratique qui susciterait envie dans la région ouest-africaine.
Mais après 15 ans de gouvernance de celui-là qui était auréolé d’un MBA et dont on disait du bien, louait l’intelligence et la perspicacité, le bilan est fort négatif. Il n’y a rien à mettre à son actif. Aujourd’hui, le monde fait face à une grave crise de santé publique liée au coronavirus, dévoilant les tares du régime.
Après plus de cinq décennies de règne, ni Faure Gnassingbé ni son père n’ont été en mesure de construire un seul hôpital digne de ce nom où leurs concitoyens pouvaient se soigner convenablement, convaincus qu’ils pourront toujours être évacués, au frais du contribuable, vers les capitales occidentales.
« Les deux cas les plus scandaleux sont ceux du Gabonais Omar Bongo Ondimba et du Togolais Eyadema Gnassingbé. Le premier est mort en 2009 à Barcelone, en Espagne, après avoir dirigé son pays pendant quarante-deux ans sans avoir eu à cœur de bâtir un centre sanitaire dans lequel il rendrait son dernier souffle. Le second est mort en 2005 dans l’avion qui le transportait de Lomé vers une capitale occidentale après trente-huit ans d’un règne au cours duquel il avait eu les moyens suffisants de doter le Togo d’un centre hospitalier qui lui aurait permis de recevoir les premiers soins avant son évacuation. Cela lui aurait peut-être sauvé la vie ! », s’est indigné Seidik Abba dans une chronique.
On pensait que le fils aurait la sagesse de tirer leçon des erreurs fatales commises par le père et rectifier le tir. Que nenni ! Depuis 2005 qu’il est au pouvoir, il s’est illustré par la même impéritie. Non seulement le doyen des chefs d’Etat de l’Afrique de l’Ouest n’a pas doté son pays d’un seul hôpital moderne de référence en ce 21è siècle comme l’ont fait la plupart de ses pairs, mais plus grave, les rares structures sanitaires qui existent au Togo sont en ruine et manquent de tout.
D’après la Deutsche Welle, « le système sanitaire togolais est un des plus précaires dans la sous-région. » Au Togo, l’hôpital devient lui-même malade, faute d’équipements. En cette période où le coronavirus sévit gravement, chaque Togolais doit se tenir la tête entre les mains…
Liberté
Source : Togoweb.net