Au Bénin, Reckya Madougou récolte au Bénin ce qu’elle sème au Togo !

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« Ne joue pas avec les autres, la roue tourne. Aujourd’hui tu joues, demain tu seras le jouet » (Ousmane Ly)

Même si la démocratie n’est pas un système politique parfait, elle demeure le meilleur mode de gouvernance adopté aujourd’hui par le monde civilisé. Parce que la démocratie, c’est avant tout la liberté. La liberté de la presse, la liberté d’opinion, la liberté d’expression, la liberté d’association, des élections libres. La démocratie, c’est aussi l’indépendance de la magistrature, le respect des droits de l’Homme. La démocratie, c’est également le respect de la loi, car comme le dirait l’autre, « un peuple et un Etat ne sont forts que quand les lois sont fermes, appliquées avec rigueur et respectées par tous ». La démocratie, c’est aussi le respect des droits et des idées de l’autre, la réciprocité des obligations des uns vis-à-vis des autres !

Nous ne cesserons de dénoncer, partout où l’idéal démocratie est malmené, piétiné, braconné comme au Togo des Gnassingbé, comme au Bénin de Patrice Talon et dans plusieurs autres pays sur le continent. C’est cette démocratie, cette liberté que réclament les Togolais depuis plus de 54 ans et qu’ils sont le seul peuple en Afrique de l’Ouest à ne pas avoir.

Certains pourront se demander pourquoi alors on semble se réjouir du malheur, des tribulations qui arrivent à dame Reckya Madougou qui subit les affres des dérives autoritaires de Patrice Talon. Tout simplement parce que cette dame n’est pas conséquente avec elle-même. Elle est le symbole de celui qui veut une chose et son contraire à la fois.

«Malgré les conditions iniques créées, malgré les difficultés créées, nous avons dit nous voulons aller à cette élection. J’ai envie juste de construire un Bénin où l’équité, la justice sociale, la transformation structurelle de l’économie permet à ses filles et fils d’être autonomes, de vivre décemment, de ne pas être obligés de quémander ou être assujettis à un gouvernement parce que justement ils n’ont pas la possibilité de réfléchir par eux-mêmes, de raisonner par eux-mêmes, de prendre leur destin en main », défendait-elle au lendemain du rejet du dossier de sa candidature par la Commission électorale nationale autonome (CENA).

Et de prôner : « J’ai envie de mener ce combat très loin. J’ai envie de démontrer en votre nom que le Bénin des Amazones, le Bénin de Bio Guéra, le Bénin de Kaba, le Bénin de toutes celles et de tous ceux qui ont versé leur sang pour la patrie, le Bénin de tous ceux et de toutes celles qui se sont battus pour que le droit de ceux qui sont là aujourd’hui, soit respecté, le Bénin de tous ceux et de toutes celles qui ont fait que l’injustice sociale ne soit pas de mise, que ce Bénin soit restauré », a prôné dame Madougou. Comme c’est beau !

C’est justement ce Bénin idyllique où il fait bon vivre, ce Bénin où les droits des uns et des autres sont respectés, où la justice sociale est de mise, un Bénin construit dans la responsabilité et la vérité que les Togolais veulent aussi chez eux. En 2017, ils étaient des centaines de milliers de Togolais à descendre dans les rues à travers tout le pays pour réclamer un Togo de liberté, de justice, de démocratie. Mais dame Reckya Madougou, au service de la dictature cinquantenaire, avait oeuvré à torpiller l’aspiration profonde des Togolais. « Hyper active sur les réseaux sociaux, Reckya Madougou a fait venir en renfort de Cotonou une dizaine de web-activistes et de journalistes afin d’épauler les médias togolais », avait révélé à l’époque Jeune Afrique.

Lors de la présidentielle de 2020, l’imprimerie béninoise Tundé avait été accusée d’être un artisan des fraudes pyramidales en imprimant des bulletins pré-votés à l’avantage de Faure Gnassingbé. Et comme par hasard, on apprendra plus tard que dame Reckya Madougou aurait travaillé dans l’imprimerie Tundé.

Quand, dans son ambition politique, elle rencontre des montagnes d’obstacles, on ne doit pas la plaindre. Elle ne récolte que ce qu’elle a semé ailleurs. « Ne trouve-t-elle pas que ça ne s’entend pas très bien que quelqu’un qui fait déjà ses armes politiques dans une nation voisine réputée féodale et dictatoriale, prétende nous diriger au Bénin ? » se demandait un confrère béninois. Avant d’embrayer : « Elle peut retourner à son Faure toujours plus fort que le peuple togolais et qui règne en empéreur avec sa dulcinée dans la forteresse de la dynastie Gnassingbé qui s’est fort établie depuis 1967 ». Comme quoi nul ne peut se prévaloir de ses propres turpitudes.

Médard Ametepe

Source : Liberté

Source : 27Avril.com