Limogée le 15 novembre de la tête de la compagnie pétrolière nationale, la fille de l’ancien président José Eduardo dos Santos a publié un communiqué dans lequel elle fait le bilan de son année passée à la Sonangol.
Pas rancunière, Isabel dos Santos. Au moins d’apparence. La fille de l’ex-président angolais, limogée le 15 novembre par le nouveau président João Lourenço de son poste de présidente du conseil d’administration de la compagnie pétrolière nationale Sonangol, a publié un long communiqué dans lequel elle revient sur son bilan. Un texte qui ressemble fort à un chant du cygne.
« La compagnie pétrolière était en état de pré-faillite »
Remerciant tant ses anciens collaborateurs que l’ancien exécutif de lui avoir confié cette responsabilité, elle rappelle d’abord l’état dans lequel elle a trouvé la compagnie. « En juin 2016, la compagnie pétrolière était en état de pré-faillite », rappelle-t-elle dans ce communiqué daté du 16 novembre.
La Sonangol est l’épine dorsale de l’économie nationale
Puis d’égrener : « Nous avons réduit la dette financière de 13 milliards de dollars à 7 milliards de dollars ; nous avons augmenté nos revenus de 14,8 milliards de dollars en 2016 à 15,6 milliards de dollars en 2017 ; nous avons identifié 400 initiatives de réduction des coûts, pour un montant de 1,4 milliard de dollars, dont certaines sont déjà en cours pour économiser 784 millions de dollars, tandis que 380 millions de dollars d’économies ont déjà été réalisées ; nous avons augmenté la production de la raffinerie de Luanda, passée de 50 000 à 60 000 barils [et] avons commencé l’exportation ; nous avons réduit le coût de production du baril de 14 $ à 7 $ ; nous avons augmenté la production de gaz de 238 % ; nous exportons maintenant du gaz pour la première fois ; en 2016, nous avons réduit la perte à 256 millions de dollars et en 2017 nous aurons un résultat d’exploitation positif de 100 millions de dollars (…). »
Symbole du népotisme
Elle ne fait aucune allusion aux conditions de son éviction. Et, en guise de conclusion, elle souligne que la Sonangol est « l’épine dorsale de l’économie nationale et le gardien de l’avenir de nos enfants », et « souhaite le meilleur succès à la nouvelle équipe de direction ».
Symbole du népotisme qui régnait dans le pays (son frère José Filomeno, actuellement pris dans l’affaire des Paradise Papers, est lui à la tête du fonds souverain), la nomination de la « Princesse », telle qu’elle est surnommée en Angola, avait fait l’objet de vives critiques tant de la population qu’au sein du parti présidentiel, le MPLA.
De nombreux observateurs craignaient que le nouveau chef de l’État n’arrive pas à s’émanciper du clan Dos Santos et ne soit qu’une marionnette. En choisissant de s’attaquer à l’un de ses symboles les plus forts, il prouve le contraire.
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