Aného: quand les Lawsons ridiculisent Boukpessi !

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Interdite au premier abord pour cause de Covid et de risque profonds de rivalités internes, le ministre de l’administration territoriale, Payadowa Boukpessi est, deux jours plus tard, revenu sur sa décision. M. Boukpessi a donné quitus à la célébration du bicentenaire du clan Zankli Lawson à Lolan, à Aného. A l’arrivée, un mic-mac saisissant qui révèle une malheureuse évidence .

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Le niet fragile de Boukpessi

30 mars 1821 -30 mars 2021. Il y a 200 ans que dure le règne des Lawson à Aného. Un bicentenaire sur fond de célébrations programmées du 25 à hier 30 mars 2021 à Aneho. Mais le gouvernement n’a pas d’entrée vu, d’un bon œil, cette célébration. Et pour cause, par lettre en date du 24 mars, l’homme de Sotouboua a décidé que les festivités doivent être annulées.

Après l’avoir signifié à une délégation envoyée par l’actuel chef, Togbui Ahuawoto Savado Zankli Lawson, chef traditionnel de la ville d’Aného, le ministre d’Etat Payadowa Boukpessi lui a signifié, par courrier, l’interdiction pure et simple des festivités marquant cette célébration.

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Pour motiver sa décision qui, l’a t-il martelé, est sans appel, le ministre a évoqué deux raisons. La première est liée aux mesures restrictives actuellement en cours à travers le pays, lesquelles destinées à lutter contre la propagation de la pandémie de coronavirus. Quant à la seconde, elle a trait, toujours selon le membre du gouvernement, au risque d’exacerbation des « rivalités entre les communautés ADJIGO et LAWSON » ou la consécration de « la victoire des LAWSON sur les ADJIGO ».

Le ravale du crachat !

L’on en était à songer de la portée d’une telle décision quand survient  une autre lettre. L’interdiction opposée à la célébration dudit bicentenaire venait d’être levée par la même autorité, le vendredi 26 mars 2021. Soit quarante huit heures après la première.

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Pour ce faire, le ministre Payadowa Boukpessi de l’Administration territoriale, de la décentralisation et du développement des Territoires demande aux dignitaires du palais royal de Lolan de faire célébrer l’événement dans le strict respect des mesures barrières édictées par le Gouvernement. Lesquelles mesures s’inscrivent dans le cadre de la lutte contre la Covid-19.

Du ravale du crachat, peut-on ironiser. Mais c’est un Ouf de soulagement, pourrait-on s’exclamer du côté d’Aného. Boukpessi a certainement oublié que quoique ministre d’Etat il y a plus puissant que lui dans le gouvernement… et qui se prénomme justement Lawson. Facile à  comprendre pour qui veut.

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Si hier les apparatchiks et autres parano ont réussi à faire avorter la rencontre inédite que devait accueillir Aného sur l’intelligence artificielle, il n’ont pu faire avancer leur hargne légendaire. Du moins pas contre le clan Lawson.

Du tango-tango !

A l’analyse, cette situation témoigne de la légèreté dans les prises de décisions au niveau des gouvernants. En effet, bien que cette levée d’interdiction fait du bien à plus d’un dans le palais royal de Lolan, elle lève un coin de voile sur une sorte de discrimination et le grand paradoxe que revêt une telle décision.

En effet, dans nombre de localités à travers le pays, les célébrations culturelles et coutumières sont toutes mises en veilleuse, au nom de la lutte contre le COVID. Dès lors, l’exception faite à la célébration du bicentenaire des Lawson n’est pas du genre à s’assurer de la fermeté dans les décisions gouvernementales, peu importe d’où viennent les lobbies et pressions. Qu’adviendrait-il d’ailleurs si une localité ou communauté quelconque entend également célébrer ses événements culturels, mais dans le respect des mesures barrières?

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Au demeurant, loin des relents de mécontentement, cette légèreté dont a fait preuve le gouvernement sur ce dossier se révèle un des manquements qui conduisent, très souvent, à la prise des décisions des plus révoltantes. 

Tout compte fait, ce tango-tango est parfaitement et merveilleusement dansé par Payadowa Boukpessi. Mais il lève, au mieux, le voile sur ce qu’il convient d’appeler le paradoxe ou la contradiction dans les décisions du Gouvernement qui dit interdire, jusqu’à nouvel ordre, la célébration des fêtes culturelles et traditionnelles, tout en accordant des ouvertures exceptionnelles à certaines célébrations et très exceptionnelles à d’autres comme on en a vu l’année dernière sur les réseaux sociaux.

Fraternité

Source : Togoweb.net