Le nouveau « parti unifié » du Rassemblement des houphouetistes pour la démocratie et la paix (RHDP) a été lancé lundi 16 juillet en Côte d’Ivoire, avec à sa tête le chef de l’Etat ivoirien, Alassane Ouattara, à deux ans de l’élection présidentielle.
Serpent de mer de la politique ivoirienne depuis une dizaine d’années, la création d’un parti unifié avait initialement l’ambition de rassembler la formation du président Ouattara, le Rassemblement des Républicains (RDR), et le Parti démocratique de Côte d’Ivoire (PDCI), dirigé par l’ancien président (1993-1999) Henri Konan Bédié, afin de retrouver l’unité perdue.
Mais si un certain nombre d’élus et de cadres du PDCI, parti historique de Côte d’Ivoire créé par le père de l’Indépendance Félix Houphouët-Boigny en 1960, ont choisi d’adhérer au RDHP – une douzaine ont été nommés ministres dans le nouveau cabinet –, son président, Henri Konan Bédié, a interdit la fusion des deux partis.
Une union désunie
Henri Konan Bédié exigeait comme préalable à l’union qu’une personnalité issue de ses rangs soit le candidat unique du RHDP à la prochaine présidentielle. Ce que le RDR a refusé, bien que le PDCI ait soutenu Alassane Ouattara aux précédents scrutins présidentiels de 2010 et 2015. Les deux partis restent toutefois membres de la même coalition électorale.
Dans son discours devant les militants du nouveau RHDP, le président Ouattara a lancé un appel au président du PDCI, Henri Konan Bédié. « Il faut que nous restions ensemble », « c’est que je vais dire à mon ainé », a-t-il déclaré, rappelant les victoires passées obtenues grâce à l’union, en particulier pendant les heures sombres de la crise post-électorale de 2010-2011.
Des personnalités se revendiquant de trois autres petits partis politiques ont également rejoint le RHDP : l’Union pour la Côte d’Ivoire (UPCI), le Mouvement des forces d’avenir (MFA) et le Parti ivoirien des travailleurs (PIT).
Alassane Ouattara candidat en 2020 ?
La création d’un véritable parti unifié en aurait fait une machine de guerre quasi imbattable pour les élections locales (municipales et régionales) prévues cette année, et surtout pour la présidentielle de 2020, face à une opposition affaiblie et divisée.
Laurent Gbagbo, le chef historique du troisième grand parti, le Front Populaire Ivoirien (FPI), est en effet emprisonné et en procès devant la Cour Pénale Internationale à La Haye, accusé de crimes contre l’humanité lors de la tragique crise post-électorale de 2010-2011. Son parti est par ailleurs désormais divisé en deux tendances rivales.
Alassane Ouattara, 76 ans, laisse toujours planer le doute sur son intention de se représenter en 2020 pour un troisième mandat. Il indiquera ses intentions précises lors de son allocution à la Nation le 6 août, la veille de la fête de l’indépendance. Henri Konan Bédié reste quant à lui mystérieux sur ses intentions pour 2020.
Source : www.cameroonweb.com