Un reliquat de 800 millions de FCFA au cœur d’une polémique entre les ministères des Finances et de l’Agriculture. Le ministère de l’Agriculture, de l’Elevage et de l’Hydraulique sous la responsabilité du sulfureux Colonel Ouro-Koura Agadazi excelle plus dans la propagande, le zèle que dans des actions visant à accompagner efficacement les paysans. Les milliards injectés par les partenaires dans le secteur agricole à travers les différents projets aux dénominations pompeuses servent de folklore au sieur Agadazi, plus présent dans les médias à chaque JT de 20 h que dans les champs. Ministre de l’Agriculture, de l’Elevage et de l’Hydraulique, et Directeur général de l’ANSAT, l’homme a su habilement céder son second poste à son épouse qui dispose dans la capitale de plusieurs points de vente de céréales.
L’ANSAT qui devrait permettre aux populations vulnérables de s’approvisionner de céréales à moindre frais est beaucoup plus tournée vers les barons du régime que les pauvres hères qui se battent tous les jours pour joindre les deux bouts. A plusieurs reprises, des camions d’ANSAT ont été vus en train de ravitailler gratuitement les domiciles des pontes du régime. C’est donc à ce prix et bien d’autres raisons que celui qui est incapable de relever l’agriculture togolaise, en dépit des milliards mobilisés par les partenaires, tient encore son poste de ministre. Il n’est de secteur qui ait été aussi catastrophique que celui de l’agriculture, mais celui qui nourrit tout un réseau à travers de multiples intérêts dans le secteur tient encore le bon bout et peut y être pour longtemps encore.
La saison agricole 2016 se termine dans l’amertume disons clairement par un échec en ce qui concerne la politique de subvention de l’engrais aux paysans. 1 milliard de francs cfa c’est la bagatelle que le gouvernement a mis à disposition pour subventionner les prix des engrais afin que la catégorie de paysans dits vulnérables puisse avoir accès à temps. La répartition aux opérateurs économiques des magasins de la CAGIA qui devraient servir de pôles de ralliement avait fait l’objet de vives polémiques à l’époque. La presse en avait fait un large écho en dénonçant les combines du ministre de l’Agriculture avec l’insatiable Julie Beguedou.
Comme il fallait s’y attendre, les craintes de l’échec de cet projet de subvention se sont matérialisées à l’heure des résultats. Le milliard mis dans la cagnotte de la subvention aux paysans vulnérables a été confié aux deux sociétés de téléphonie mobile à raison de 500 millions pour Moov et le même montant pour Togocel. Les paysans qui se sont vu offrir des téléphones portables, devraient acheter dans ces différents crédits les engrais par Flooz ou Tmoney. Une fois l’opération validée, ces derniers doivent se rendent dans le magasin le plus proche pour récupérer leur stock d’engrais. A l’heure du bilan, on constate un échec total. Sur les 500 millions de Moov, à peine 99 millions ont été consommés par les paysans et un peu plus de 100 millions pour Togocel. Sur le milliard, il reste donc auprès des deux sociétés de téléphonie mobile près de 800 millions. L’échec cuisant de ce projet est la longue distance qui sépare les magasins de la CAGIA où sont entreposés les engrais des paysans.
Les 800 millions de la discorde
Pour la nouvelle saison agricole, le ministère de l’Agriculture, de l’Elevage et de l’Hydraulique tient à renouveler l’opération en dépit du constat d’échec. Les magasins de la CAGIA où les paysans doivent aller se ravitailler sont exclusivement attribués à l’une des opérateurs économiques proches du ministre de tutelle, sans appel d’offres et ceci, au détriment des autres acteurs du secteur. Mais au ministère de l’Economie et des Finances, on n’est pas sur la même longueur d’onde. On ne veut pas renouveler le projet, mieux, on veut rapatrier au Trésor les 800 millions qui sont encore dans les coffres des deux sociétés de téléphonie mobile qui roulent dessus tranquillement.
Au ministère de l’Agriculture de même que les sociétés mobiles, on veut garder par tous les moyens les 800 millions et continuer par rouler dessus, au détriment des paysans
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