Depuis hier nuit, à la libération du Dr Agbéyomé KODJO et de ses collaborateurs, placés sous contrôle judiciaire avec des conditions les plus farfelues les unes que les autres (on lui demande entre autres de ne plus réclamer sa victoire à la présidentielle passée), je vois des partisans jubiler ou parler d’une victoire d’étape. Je ne vois, moi, aucune victoire, même d’étape, dans cet événement.
Le fonctionnement du RPT-UNIR dans les contentieux avec ses adversaires, et je crois que nous devons être assez mûrs pour le comprendre maintenant, peut s’illustrer par la situation suivante. Un caïd arrache une vache à un éleveur propriétaire de deux vaches. Comme réponse aux protestations de l’éleveur réclamant sa vache, le caïd arrache la deuxième vache.
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Se retrouvant sans rien, l’éleveur se met à regretter le temps où il avait au moins une vache. Il commence alors à réclamer la deuxième vache que finit par lui restituer le caïd après de longues altercations. Sonné et épuisé par le duel, l’éleveur, se conformant à ce bon vieil adage stipulant qu’il vaut mieux être borgne qu’aveugle, voit la restitution de sa deuxième vache comme une victoire et oublie la première.
Chaque fois qu’il est acculé par un problème, le RPT-UNIR en crée un autre à côté sur lequel il concentre ses adversaires. Et après une longue bataille, il fait ce qu’il appelle une concession en lâchant prise sur le deuxième problème créé, ce que ses adversaires voient comme une victoire, oubliant le premier et vrai problème.
Ce que réclame Agbéyomé n’est pas sa liberté. Mais sa victoire à l’élection présidentielle passée. Le vrai problème est là. Il réclame, tout comme la majorité des Togolais, le recomptage des voix bureau de vote par bureau de vote. Tout autre problème crée et greffé sur cette revendication n’est que pure diversion.
Nous n’aurons notre première victoire qu’au recomptage des voix bureau de vote par bureau de vote. C’est de cela qu’il s’agit. Pas d’autre chose. La lutte doit donc continuer.
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Ce n’est plus une question de parti politique. Il y a longtemps que cette lutte aurait dû ne plus être une affaire de parti politique. Que tout Togolais désirant l’alternance se joigne aujourd’hui, maintenant, à ce combat contre l’arbitraire. Les posts sur les réseaux sociaux ne suffisent pas (ce n’est d’ailleurs pas lutter, se contenter de ne faire que des posts sur les réseaux sociaux pour des amis virtuels).
La dynamique Monseigneur Kpodzro est muselée par la justice aux ordres de la dictature. A chacun de nous de prendre le relai avec ses moyens physiques, matériels, financiers… La victoire, la vraie, ne viendra qu’après l’engagement, le vrai engagement de chacun de nous.
David Kpelly
Source : Togoweb.net