L’immiscion et la très haute implication de Mgr Kpodzro dans les affaires politiques du Togo ces derniers mois défient tout entendement. L’archevêque émérite de Lomé, fragilisé par le fait de l’âge, a retrouvé une seconde jeunesse nourrie par une haine viscérale ouvertement affichée contre le chef de l’Etat Faure Gnassingbé.
Prétextant voyager en Europe, pour des raisons médicales accompagné de son assistant Marc K. Mondji qui peine à renouveler son passeport, le prélat, sans raison, s’en prend vertement au régime au pouvoir à travers la direction générale de la documentation nationale (DGDN), communément appelée service des passeports. Trafic d’influence aussi bien du prélat que de son « candidat unique » Agbeyomé Kodjo, délation, fausses déclarations de Marc Mondji au service passeport, voici la saga d’une clique à la moralité et aux pratiques pires que le système qu’elle compte effacer à coups de vengeance.
Après avoir désigné à son adversaire Faure Gnassingbé – érigé presque au rang d’ennemi juré -, un concurrent ironiquement affublé de la tunique ‘’candidat unique de l’opposition’’, le prélat s’érige en un catalyseur de la dynamique de l’alternance en 2020 en posant des actes qui brutalisent le bon sens, en tenant des propos indignes de sa trempe.
Une affaire de passeport
Marc K. Mondji dans le processus de renouvellement de son passeport butte sur le service contentieux de la DGDN. Et pour cause, l’homme a présenté, d’après nos informations, un dossier incomplet où manque son ancien passeport, document réputé pièce importante dans la constitution du dossier. Sa perte, confirmée, ouvre une procédure qui peut parfois prendre du temps. Interpellé, Marc K. Mondji a déclaré son ancien passeport perdu. Naturellement, il a été soumis à la procédure de déclaration de perte qui aboutit à un certificat délivré par le commissariat central de Lomé.
La deuxième étape de la procédure impose la description des circonstances de la perte du passeport dans un courrier envoyé à la DGDN. Les informations livrées dans ledit courrier, à en croire nos sources, altèrent la vérité première servie par Mondji. Fort étonnamment, la thèse de la perte du passeport s’est substituée à celle d’une saisie par un huissier. Alors président du Comité d’action pour la coopération internationale (CACIEJ-TOGO), une décision judiciaire aurait ordonné la saisie du patrimoine de cette structure.
Pour Mondji, c’est au cours de cette opération que le passeport aurait été saisi. Lui, qui paraissait avoir un trou de mémoire, ne se rappelant plus la date de la perte du passeport, soutient dans son courrier que le document a été saisi courant 2013. L’assistant de Mgr Kpodzro se rend ainsi coupable de fausses déclarations, une infraction passible, en temps normal, de poursuite judiciaire.
Kpodzro et Agbeyomé, avocats du faussaire
Mgr Kpodzro fait de nouveau vibrer ses fibres de polémiste en envoyant aux médias une note dans laquelle il accuse, à tort, le service des passeports de l’empêcher de se rendre en Europe pour se faire soigner. Il soutient mordicus que le non établissement du passeport à son assistant rend “le régime coupable d’un acte supplémentaire de violation des droits de l’homme”. Avant d’en arriver aux médias et à ses conclusions infondées, le prélat a affirmé s’être présenté par trois fois dans les locaux de la DGDN pour réclamer le passeport de son assistant.
En effet, d’après nos informations, Mgr Kpodzro s’est rendu par deux fois à la DGDN. Non trois fois. Pour ordonner ‘’manu militari’’ l’établissement du passeport à son assistant, que le dossier soit complet, régulier ou non. A son deuxième passage, il a menacé de saisir les médias si dans 48 heures, ledit passeport n’était pas livré.
Mgr Kpodzro n’a pas qualité à agir au nom de son assistant pour réclamer son passeport. La règle est bien connue et lisible sur les nombreuses affiches visibles un peu partout à la DGDN. “Votre dossier est rejeté, contactez personnellement le service contentieux de la DGDN”, peut-on lire. La DGDN, considérée par bon nombre de citoyens comme l’un des services publics les mieux structurés, crédibles et dynamiques, n’a de conflit qu’avec les dossiers de demande de passeport dont les pièces constitutives sont irrégulières; le procès du tri des togolais éligibles au passeport relèverait tout simplement de la calomnie gratuite.
Doit-on le rappeler, le passeport actuel de Mgr Kpodzro est établi en 2017. Et dans quelles conditions? Les agents de la DGDN se sont déplacés à son domicile avec tout le dispositif requis. Jean-Pierre Fabre, pour le dernier renouvellement de son passeport, après le dépôt, a été contacté, seulement 48 heures après, par la DGDN pour venir retirer son passeport.
Les dossiers passeport des opposants togolais, d’après nos informations, subissent toujours un traitement particulier et privilégié à la DGDN. Il en est de même pour, entre autres, les médecins, les journalistes et les évêques. C’est surprenant que Mgr Kpodzro, qui fustige la gouvernance de Faure Gnassingbé qu’il compte déloger à tout prix, puisse s’attacher les services d’un individu aussi sulfureux comme assistant, et prendre la responsabilité de se rendre ouvertement complice de ses actes entachés du faux.
Allant jusqu’à tenter d’exercer un trafic d’influence sur des ministres, responsables d’institutions et responsables de services publics à qui il veut forcer la main pour poser un acte illégal. Dans ce dossier, d’après nos sources, l’ancien Premier ministre, Agbeyome Kodjo, le candidat de Mgr Kpodzro, serait également intervenu à certains niveaux pour recommander et exiger l’établissement du passeport à Mondji.
La DGDN, de son côté, est restée ferme et imperturbable. Qu’un candidat à une élection présidentielle, s’affuble de la toge d’un avocat défenseur d’un personnage coupable de fausses déclarations, sous d’autres cieux, c’est un scandale pouvant provoquer son retrait pur et simple de la compétition. En cette période cruciale qui doit déterminer le choix du Togolais devant assumer la fonction suprême les cinq prochaines années, aucun détail ne doit être négligé par les électeurs.
Les dessous d’un voyage
Le 09 décembre dernier, Mgr Kpodzro lançait le « Fonds Mgr Kpodzro pour la candidature unique de l’opposition, l’alternance pacifique en 2020 et l’enracinement de la démocratie au Togo d’ici 2050 » destiné à lever 04 à 07 milliards de francs CFA pour réaliser l’alternance en 2020. C’est bien clair que le prétendu voyage sanitaire de Mgr Kpodzro en Europe est bien calé sur un agenda caché. La crise dont a été victime le prélat au cours d’une rencontre publique il y a quelques semaines a été bien traitée dans un hôpital togolais.
Aujourd’hui qu’il a retrouvé toutes ses énergies et la force pour tirer à boulets rouges au quotidien sur Faure Gnassingbé, un voyage sanitaire en Europe présenté comme une urgence serait un alibi qui cacherait, en vérité, des opérations de collecte de fonds dans les différentes représentations de la diaspora et autres partenaires de l’occident. S’il ne s’agissait que de ces intentions, pourquoi remue-t-on ciel et terre pour que Mgr Kpodzro soit forcément accompagné par Marc K. Mondji ?
Comment comprendre que sans son assistant, Mgr Kpodzro remette son voyage aux calendes grecques ? Alors que celui-ci n’est ni du corps médical, ni le médecin traitant. L’archevêque émérite de Lomé, n’a-t-il autre personne pour l’accompagner? En cas d’urgence, on le sait, même sans un accompagnant, les patients étrangers sont accueillis et pris en charge dans des centres hospitaliers en Europe.
L’agitation, et la pression exercée par Mgr Kpodzro et le candidat Agbeyome sur des autorités togolaises pour obtenir un passeport au faussaire Marc Mondji en toute illégalité, cacheraient bien une entreprise que les services de renseignements devraient chercher à comprendre davantage.
Symphonie N°153
Source : Togoweb.net