Affaire Ferdinand Ayité : ce qui s’est réellement passé [récit complet]

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« Ce qui se passe actuellement dans le dossier de Ferdinand Ayité, je peux le qualifier d’incongruité juridique et judiciaire. Hier (jeudi, Ndlr) mon client m’a appelé pour me dire qu’il a reçu une convocation de la part de la BRI, je lui ai demandé d’y aller et je suis venu finalement le croiser aux environs de 11 heures. On a vu le commandant, il a commencé par nous jouer une vidéo sur sa télévision en demandant à Ferdinand s’il se reconnaît dans ces propos. Ferdinand a dit oui, je me reconnais parfaitement dans les propos et il (le commandant, Ndlr) enchaine en nous disant qu’il a reçu une plainte de deux ministres togolais, le ministre Kodjo Adedze et le ministre Pius Agbetomey, que ce sont eux qui se sont plaints pour outrage à autorité et diffamation. J’ai en même temps insisté à voir la plainte, il a dit non, on va commencer quand même l’audition, le temps pour lui d’organiser les choses pour me montrer la plainte», a confié Me Elom Kpade ce matin.

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« On a commencé l’audition, on finissait aux alentours de 19 h et après, il prend une décision pour le dire qu’il va le garder. J’ai dit : vous le gardez sur quelle base ? Il me dit sur la base de l’article 490 du Code pénal. J’ai dit Ok, faisons un peu de pédagogie : le gars a été arrêté (convoqué, Ndlr) dans l’exercice de ses fonctions. Il est journaliste et au Togo, le délit de presse a été dépénalisé il y a 13 ans. Donc il y a un code de la presse qui est destiné aux journalistes et qui n’a pas prévu de mesures de garde à vue. Les délits de presse, on sait comment on les traite ; on vient au Tribunal, on fait une citation et puis la procédure suit son cours. Ce n’est pas par ce canal-là que vous allez faire ce travail. Il a quand même passé outre et a gardé mon client », a poursuivi l’avocat, avant d’aborder le rebondissement de ce vendredi matin.

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« Ce matin, on revient à nouveau et je lui dis en préalable que je dois voir la plainte par laquelle ils ont été saisis. Il tournait en rond, en faisant des appels par-ci, par-là. Finalement 30 minutes sont passées, il m’a appelé pour me dire qu’il est dans l’impossibilité de me montrer la plainte, encore moins le réquisitoire qui les a saisis. Et donc je lui ai dit clairement que dans ce cas, ce qu’ils sont en train de faire, c’est ce que nous appelons dans le français basique de la forfaiture et de l’abus. Parce qu’on ne peut pas arrêter (convoquer) une personne sur la simple base d’appel téléphonique, la garder sans lui notifier expressément ce qu’on lui reproche, dans ces conditions-là, la plainte ou le réquisitoire du Procureur qui les a saisis. Jusqu’à présent, il n’y a aucun document de la sorte qui atteste véritablement qu’il y a une plainte soit du ministre Adedze, soit du ministre Agbetomey ou bien un réquisitoire de saisine. Il n’y a absolument rien de tout ça. Et donc j’ai demandé à mon client de ne plus répondre aux questions parce qu’en répondant à ces questions, on participe encore plus à de la forfaiture. Donc on ne le fera plus. Ils ont décidé alors de le mettre en cellule, de le garder sur la  simple base d’abus. Vous reconnaissez que c’est en même temps ce que nous appelons  la loi du plus fort.  Donc Ferdinand est gardé, on attend ce qui va se passer », a narré Me Kpade.

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Quelle est alors la suite, les démarches à mener pour la libération de Ferdinand Ayité ? « Ce que nous allons faire, c’est enclencher les recours qu’il faut. Je crois que les gens qui sont aujourd’hui en train de diligenter la procédure, dépendent directement du parquet, nous allons saisir directement le Procureur de la République. Hier je lui ai envoyé plusieurs messages, il n’a pas répondu. Aujourd’hui je vais encore le saisir formellement pour le cas de mes clients, puisqu’ils sont trois, les deux autres ont été appelés également, ils sont là. Dans ces conditions, on verra ce que ça va donner ».

Avec Le Tabloid



Source : Togoweb.net