Au Togo, dans tous les secteurs, la corruption gangrène et connaît des niveaux plus élevés dans le gouvernement, chez les parlementaires, dans le corps judiciaire et dans la fonction publique, mais aussi dans l’armée. Malgré les discours et la mise sur pied de la Haute autorité de prévention et de lutte contre la corruption et les infractions assimilées (HAPLUCIA), la racine du mal est loin d’être coupée. Il suffit de faire un passage en revue de nombreux scandales qui ont été révélés et restés sans aucune poursuite judiciaire.
Les faussaires identifiés ou mis en cause, sous le couvert de l’impunité, courent les rues. Mieux, ils sont promus ou maintenus à leurs postes.
Parmi les corps touchés par le phénomène de la corruption, plusieurs rapports pointent du doigt les corps habillés. Dans les rues, les policiers qui contrôlent la circulation rackettent.
A l’aéroport international de Lomé, le phénomène n’est pas certes nouveau, mais prend un envol inquiétant. Et les passagers se plaignent du racket que pratiquent les employés et surtout les policiers. « Malgré des campagnes de sensibilisation et des mesures de prévention, rien ne semble décourager ces agents indélicats dont certains ont été surpris en flagrant délit ou filmés par les caméras de surveillance dont ils ont essayé de détourner les objectifs », précisait en juin 2012 un communiqué officiel du Conseil des ministres. A l’époque 39 agents ont sanctionnés. Mais cela n’a pas suffi à arrêter l’hémorragie qui continue de plus belle. Et on se pose la question : a qui profite le crime ?
Voyageant dans un pays de la sous-région avec un colis contenaient des condiments, un passager a fait l’amère expérience mercredi dernier. « A l’entrée de l’aéroport, après avoir fait passer mes bagages, l’agent en treillis qui était derrière l’écran m’a interpellé et me disait ceci : « Puisque ce sont des choses de nourritures, tu nous fais à manger nous aussi ». Et il me mettait la pression tellement que je lui ai remis une somme », confie-t-elle. Mais dans le Hall de l’aéroport, il dit avoir été soumis à un racket organisé. « Dans le hall, c’est le même scénario. Puisque je n’ai plus assez de reliquat, j’ai dû leur remettre quelques pièces que j’ai sur moi. Mais je étais surpris lorsqu’un agent a refusé et exigé la confiscation de mes bagages. Pour ne pas rater le vol, surtout que j’ai pris du retard, j’étais obligé de lui remettre un billet de 1000 F que j’avais sur moi », s’est-il désolé.
En plus de la surtaxe billet d’avion qui revient cher, le phénomène de corruption et le racket engagent de lourds frais aux passagers. Pendant ce temps, l’aéroport international de Lomé construit par les Chinois, il y a seulement cinq (05) ans, a du mal à résister aux intempéries.
Source : L’Alternative – N°810 du 05 Juillet 2019
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