A quoi sert le réveil soudain d’un régime d’achat de consciences, de la fraude, de la rapine et de l’impunité contre la corruption ?

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A quoi sert le réveil soudain d’un régime d’achat de consciences, de la fraude, de la rapine et de l’impunité contre la corruption ?


« Si l’homme échoue à concilier la justice et la liberté, alors il échoue à tout ». L’analyse du grand esprit, Albert Camus, sur ses Carnets, a ses échos dans la gouvernance des Gnassingbé où la licence comportementale et les actes de brigandage électoral autant que l’exploitation illicite des ressources naturelles du pays sont une réalité confirmée par le palais de Kégué qui reconnaît que sa minorité accapare, sous le parapluie de l’impunité, les biens et les richesses du pays.

L’accoutumance de la rapine fait l’identité du régime qui se maintient par les mêmes pratiques, les mêmes armes. Ce scandale de l’immoralité et de l’incivisme qui fait l’ancre de l’évolution de la dynastie aux crimes multiples se double des institutions postiches, redondantes et d’une rare inertie qu’on ne peut croire à leur efficacité, à leur rôle.

De plus, elles sont si coûteuses au contribuable dans l’artifice qu’elles entretiennent et ruinent le pays qui, à tous points de vue, ne dispose ni de service public, ni de projets viables de reprise en main d’une décrépitude institutionnelle. Sans un devoir d’exemplarité des gouvernants, l’espoir d’une construction de l’Etat de droit n’est qu’un feu de paille, une véritable chimère.

L’étrange fanfaronnade du pouvoir à travers la Haute Autorité de Prévention et de Lutte contre la Corruption et les Infractions Assimilées, la HAPLUCIA, n’est d’aucun génie. Un pouvoir cousu d’effractions, de vols, d’enrichissement illicite, se démolit de lui-même dès qu’il cesse de renforcer ses fondements du vice, de la fraude, de l’achat de consciences, du vol. Ce régime n’est pas prêt à se livrer à la guillotine.

La logique du superflu ne nous engage pas à perdre le latin pour confondre le remplissage de baudruche avec le répondant de la réplique correctionnelle qui redresse les Etats inclinés sous la pesanteur de la forfaiture. Dans les archives de l’histoire récente de notre pays, on lit très bien dans le gouvernement de KomlanMally les mêmes agitations contre la corruption, et on se souvient qu’il s’entourait d’un encombrant ministère des Droits de l’Homme qui a eu longue vie avec les chefs de gouvernements qui se sont succédé.

Le chapelet des violations des droits humains au Togo, les marchés gré à gré, les détournements de deniers publics ont construit la charpente de ce régime que seuls les exceptionnels naïfs peuvent encore trouver dans la nouvelle astuce, la HAPLUCIA, une lamelle d’espoir et de crédibilité.

Ceux qui se hissent au sommet de leurs ambitions par le vol, la fraude, la corruption et qui s’y maintiennent par les mêmes moyens peuvent-ils instruire leur peuple et les inspirer à la droiture, au civisme ?

1) Le cumul des institutions fausses et de trouvailles creuses

Le malheur des gens proprement faux est qu’ils s’évertuent sans relâche à vouloir tromper ceux qui ne les connaissent que trop bien. Pourtant, le regard de l’auditoire averti les écrase avec mépris parce que leur médiocrité incorrigible suscite un fort dédain. Les efforts de nullité dans des aventures éternellement ennuyeuses et les manœuvres lassantes de ceux que l’éducation a laissés sur le quai des horreurs sont détestables pour les esprits lucides.

A voir le ronflant dont est revêtue la HAPLUCIA, on est en droit de soupeser sa contenance, parce que les vomissures de la propagande en cité méritent d’être connues. Cette nouvelle trouvaille de HAPLUCIA est de la même morbidité politique que toutes les institutions sous le régime en place, si friand en tintamarre et en avortons politiques de stérilité certaine.

Du CPDC au CPDC rénové en passant par la tragédie d’un accord dit historique avec Gilchrist OLYMPIO, tout s’annule et se consume dans le temps sans aucun effet sur le devenir de la République en vrac. La force de responsabilité pour des innovations fructueuses se cherche désespérément dans toutes les institutions qui brillent de leurs écriteaux.

La Haute Autorité de Régulation des marchés publics a son bilan sous nos yeux avec des travestissements des objets de cette institution et ses contournements brutaux. Les attributions de la Cour des comptes pour polir le visage lugubre et rugueux du pouvoir aux scandales financiers flamboyants sont vite dans le grand désespoir de la transgression autoritaire pour des faveurs qui s’apparentent à la corruption. A quoi nous a-t-il servi, le statut du PPTE quand on observe la vitesse de notre « réendettement » et le taux de faillite des inventions politiques et de nos institutions érigées en badigeon de façade d’un pouvoir hideux?

Du PROVONAT à l’ANPE, rien qu’un bruissement oiseux sur le chapitre du chômage sous un régime qui a volé dramatiquement la jeunesse aux enfants du Togo qui s’abreuvent d’alcool et rêvent de l’expatriation pour échapper à l’indigence. Douloureuses déceptions des machins politiques tels que le FNFI, l’AGRISEF d’un développement à la base qui heurtait déjà la conscience de l’ex-ministre de la Prospective, Kako NUBUKPO qui relevait l’incompétence notoire des initiateurs de ces projets bidons et copieusement onéreux pour rien.

Nous avons toujours nos têtes courbées de honte par la sentence de la Cour communautaire d’Abuja qui condamne lourdement le Togo dans l’affaire des neuf députés ANC pour ignorance du droit de notre Cour Constitutionnelle. Nous savons ce que vaut notre justice au regard des condamnations multiples qu’elle subit au travers des procès en appel au Tribunal d’Abuja.

L’immobilisme de nos institutions, les distorsions récurrentes du droit qu’elles entretiennent et l’aplasie spirituelle des formules tapageuses dont le régime se couvre étendent nos ruines. Les Délégations spéciales qui ont été parachutées à la tête de nos communes pour six mois font dix-sept ans de malheurs à nos cités en ruines. Quand l’irrégularité institutionnelle est l’amante chérie de ceux qui font office de gouvernants, la perversion de l’esprit tient la gouvernance sans âme.

Ceux qui peuvent encore avoir confiance à l’Etat togolais dans ses choix sont presqu’inexistants. Le matériel périmé pour nos hôpitaux nous creuse des tombes et la folie du brouillard à endormir les Togolais ne marche plus.

Quelle œuvre sous Faure est-elle susceptible de remorquer l’adhésion massive de nos compatriotes ? Pour se défaire d’une grave accusation de laxisme et d’aval à la prédation des ressources nationales, le Prince a voulu inventer ce bidule de HAPLUCIA pour se donner bonne conscience. Cette réalité est bien présente dans les Maximes de LA ROUCHEFOUCAULD lorsqu’il écrit : « Nous aurions souvent honte de nos plus belles actions si nous voyons les motifs qui les produisent ».

2) Pour un usage républicain de nos institutions

Le seul fait d’utiliser des artifices pour gouverner, c’est déguiser la régence des affaires publiques pour se passer des comptes à rendre au peuple. Sans l’exigence des comptes, s’installent au sommet de l’Etat la dissimulation, l’enrichissement illicite et tous les travers de la spoliation des populations. Partout où l’Etat se détourne du devoir des comptes, les pays s’affaissent sous le poids de la criminalité administrative et les dépenses s’accumulent dans des projets dont la réalisation est difficile, sabotée, surfacturée…

Pour tenir loin les populations de ce qui les concerne, les régimes qui se dérobent à la soumission des comptes se murent dans la répression fauve. Nous voyons de près la grisaille répugnante qu’étale le RPT/UNIR sur notre pays sous des cascades d’artifices qui se fanent et se démentent d’eux-mêmes, parce que là où triomphe le faux, une torpeur morne se saisit de la République.

En revanche, la sincérité et la vérité jettent d’un certain carat la lumière sur l’avenir. La redevabilité au peuple est le secret du succès politique. Le désordre institutionnel dans lequel baigne la République sert à la corruption. Tant que ce pouvoir se passionne pour les crises, il ne peut lever le pied sur le dogme du faux. Les choix hasardeux d’une politique avec des trouvailles effrénées d’une créativité moribonde font le lit à des détournements colossaux des deniers publics ; ils font avorter les grands objectifs sociaux. A quoi correspond le « mandat social » annoncé et proclamé dans un fracas oratoire par Faure après l’usurpation de son troisième mandat ?

Pour déclarer la guerre à la corruption, il faut être d’une grande âme pour répandre l’exemplarité, parce que les donneurs de leçons, pour se faire crédibles, sont d’un cran irréprochables et d’une hauteur confirmée.

La pleine connaissance que nous avons de la gouvernance du Prince héritier noircit la dimension civique, éthique, morale de ce pouvoir qui, nous semble-t-il, se divertit à des concepts et à des nouveautés pour un cramponnement immoral, inapproprié à la misère de l’esprit. Beaucoup d’entre nous qui ont la chance de suivre l’évolution de nos voisins proches, immédiats ou lointains, peuvent encore souligner la qualité des institutions qui suscite dans ces pays la Renaissance. Ces pays qui luisent de leurs éclats, de leurs bonds sont d’un sérieux contraignant dans le devoir des comptes et dans la rectitude de la justice.

Ce n’est pas en entretenant des crises, des institutions morbides et évanescentes ou en créant des institutions de paravent, de duperie ou de remplissage politique que l’essor naît. « L’Envol de l’Epervier » n’est pas pour demain avec un régime de la rapine, d’achat de consciences, de l’impunité qui aime enfumer les Togolais de nouveautés creuses. La HAPLUCIA, à l’instar des inventions assimilées pour une propagande, n’a pas d’ailes. Elle se révèle comme une création de contentement pour meubler la conscience de Faure GNASSINGBE qui reconnaît qu’une minorité accapare les ressources nationales et est accusé constamment de laisser faire les prédateurs.

Source : www.icilome.com