Gnimdéwa Atakpama: ‘Ce n’est pas le moment de baisser les bras!’

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La coalition de l’opposition semble bien maîtriser son adversaire dans la crise politique actuelle. Aussi bien psychologiquement que tactiquement, l’ingéniosité ne manque pas non seulement pour affronter Faure Ganssingbé, mais aussi pour galvaniser les militants. C’est bien ce qu’on découvre à travers cette sortie d’un cadre du Parti des Togolais, parti membre de la coalition des 14. Lire!

Finissons ce que nous avons commencé!

J’entends certaines personnes s’interroger sur l’opportunité pour la coalition de continuer la stratégie des manifestations populaires pacifiques. « Il nous faut un plan B » nous conseille-t-on ici et là.
Je voudrais rassurer les uns et les autres de l’existence au niveau de la coalition d’une planification stratégique et tactique.

Mais je veux surtout dire qu’en réalité, ce n’est pas le plus important.
En vérité, le plus important aujourd’hui et qui va déterminer l’avenir de la lutte, c’est de faire comprendre au régime Gnassingbé que la répression, quelle que soit son intensité, ne nous fera pas abandonner.

Le message clair que nous devons leur adresser, c’est qu’en aucun cas, nous n’allons perdre notre détermination.

Car, en fin de compte, qu’est-ce que la répression ? A quoi sert-elle ?
La répression est un outil efficace à disposition des dictatures. C’est violent ! Brutal ! Effrayant !

La répression a trois objectifs

Le premier, ciblé, est de punir celui qui est tenu pour « coupable ».

Le second, d’une portée plus large, vise à dissuader les autres de désobéir, de manifester leur colère.

Le dernier objectif, qui est la raison principale de la répression, vise à créer la peur.

La peur est une des formes de contrôle les plus efficaces. Quand vous avez peur, vous obéissez ! C’est aussi simple que ça !

Après les massacres de 2005, le régime Gnassingbé a ainsi remis tous les Togolais dans le réfrigérateur politique par la psychose qu’elle a créée.
On ne peut reprocher à personne d’avoir peur. C’est une réaction naturelle. Mais en fin de compte, obéir ou ne pas obéir est toujours notre choix.
Soit vous passez le reste de votre vie à genoux, soit vous arrêtez d’avoir peur.

Les luttes pacifiques sont similaires à des jeux vidéo : chaque niveau est suivi par un niveau encore plus difficile. Ce ne sera pas fini jusqu’à ce que ça soit vraiment fini.

Donc, en aucun cas, nul ne doit perdre sa détermination, quelle que soit l’intensité de la répression.

La répression est persistante. Elle peut durer des années, des décennies et même plus. Le seul moyen de s’en débarrasser est de réagir.

Une fois que la répression se produit, votre but doit être que le monde soit au courant. Soyez prêts à enregistrer tout ce que vous pouvez ! Faites une petite vidéo virale et montrez la répression au public.

Pour les dictatures, l’image est très importante et elles feront tout ce qu’elles peuvent pour créer une image de calme et de stabilité. Les dictatures feront tout pour cacher leurs actions répressives. C’est votre job de perturber cette image et de révéler le vrai visage du régime.

Chaque parti politique, regroupement de partis, coalition, organisation de la société civile, citoyen engagé pour un Togo libre et démocratique doit être prêt pour mettre en œuvre ce plan d’action en trois points:

1. Engager des actions juridiques contre les oppresseurs

2. Soutenir par tous les moyens possibles les manifestants arrêtés ou blessés

3. Alertez immédiatement des organisations internationales.

Ils peuvent propager la nouvelle à l’internationale et faire pression sur le gouvernement.

Un dernier mot:La passivité ne garantit pas l’absence de répression.

Alors, tous ensemble, finissons ce que nous avons commencé. Ce n’est pas le moment de baisser les bras!

La lutte populaire est invincible!

Gnimdéwa Atakpama, Délégué national aux Affaires intérieures du Parti des Togolais

www.icilome.com