Zimbabwe: un livre sur les coulisses de l’accession au pouvoir de Mnangagwa

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Le Zimbabwe va bientôt connaître sa première année sans Robert Mugabe, le vieux leader historique destitué en novembre dernier après un coup de force militaire. Son dauphin de toujours, Emmerson Mnangagwa, l’a renversé et pris depuis sa succession à la tête du pays. Avant de s’emparer du pouvoir, il a dû discrètement s’exiler pendant près de trois semaines à cause des menaces qui planaient sur sa vie. Les détails de cette cavale encore méconnue sont révélés dans le nouveau livre du journaliste zimbabwéen Ray Ndlovu, « Dans la gueule du crocodile », d’après le surnom de Mnangagwa.

Le 6 novembre 2017 à Harare, Emmerson Mnangagwa, tout juste limogé de la vice-présidence du Zimbabwe, s’enfuit secrètement vers le Mozambique en voiture. « Il a traversé illégalement la frontière et a tout de suite demandé de l’aide, raconte le journaliste zimbabwéen Ray Ndlovu, auteur de In the Jaws of the Crocodile, Emmerson Mnangagwa’s Rise to Power in Zimbabwe (« Dans la gueule du crocodile, l’ascension de Mnangagwa au pouvoir au Zimbabwe », non traduit en français). Il recevra le soutien d’un Zimbabwéen basé en Afrique du Sud, qui s’appelle Justice Maphosa ».

Cet homme d’affaires zimbabwéen va alors affréter un avion privé pour ramener Mnangagwa à Pretoria, la capitale sud-africaine. Il va ensuite le cacher chez lui pendant seize jours.

« Tout perdre ou tout gagner » avec la communication

« Il avait pour interdiction de se déplacer sans moi, raconte-t-il. Il pouvait seulement aller aux toilettes. Toutes les fenêtres étaient fermées et tous les rideaux tirés. Aucun journaliste ne savait où il était. Même le président de l’époque ignorait où il était. On devait le déplacer de 20 kilomètres pour qu’il puisse appeler. Vous pouvez tout perdre ou tout gagner avec la communication ».

Cette communication à distance mais bien rodée représente l’une des clés de la victoire d’Emmerson Mnangagwa, selon Ray Ndlovu. « Emmerson Mnangagwa était au courant de tout ce qui se passait au Zimbabwe, poursuit-il. Il regardait les actualités à la télévision. Il communiquait avec des hauts dignitaires de l’armée. C’est pour cela qu’il a toujours été capable de publier des communiqués au bon moment ».

Ray Ndlovu avoue qu’il y a plusieurs versions de l’évasion de Mnangagwa. Mais à chaque fois, un point commun, à savoir le soutien indéfectible de l’armée au nouveau président du Zimbabwe.

Source : www.cameroonweb.com