Le président du Zimbabwe Robert Mugabe ne savait pas que l’Organisation mondiale de la santé (OMS) voulait le nommer ambassadeur de bonne volonté, une décision finalement annulée après une vive controverse, a affirmé mardi son porte-parole.
« Le président a été totalement surpris quand il a appris qu’il avait été nommé (…) il l’a appris par les médias », a assuré son porte-parole George Charamba cité par le quotidien d’Etat The Herald.
L’OMS a annoncé la semaine dernière avoir demandé à M. Mugabe, qui dirige le Zimbabwe d’une main de fer depuis 1980, de l’aider dans sa lutte en Afrique contre les maladies non-transmissible comme les affections cardiaques ou l’asthme.
Cette décision a provoqué un concert de critiques parmi les ONG et des pays financeurs de l’OMS comme les Etats-Unis, la Grande-Bretagne et le Canada.
Le système de santé zimbabwéen, comme beaucoup d’autres services publics, s’est effondré sous le régime autoritaire et répressif de M. Mugabe. La plupart des hôpitaux manquent de médicaments et d’équipements, les infirmières et les médecins sont régulièrement laissés sans salaire.
Pour faire taire la polémique, le patron de l’OMS Tedros Adhanom Ghebreyesus, ex-ministre éthiopien des Affaires étrangères, a finalement annulé la nomination de Robert Mugabe.
« Tout ce chahut autour d’une non-nomination n’est finalement qu’un non-événement », a raillé mardi M. Charamba dans les colonnes du Herald.
Cette nomination « aurait de toute façon nui à l’intérêt national du Zimbabwe », a poursuivi le porte-parole.
« Il (le chef de l’Etat) n’aurait de toute façon pas accepté », a-t-il expliqué en rappelant que la première source de devises de son pays est le tabac. « Il ne pense pas que le Zimbabwe (…) doive s’arrêter d’en produire », a insisté M. Charamba.
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