Zimbabwe: le président échappe de justesse à une tentative d’assassinat

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Mnangagwa, surnommé le «crocodile», venait de terminer son discours de campagne quand une explosion a retenti. Il est sain et sauf mais des blessés sont à déplorer.

Une explosion d’origine inconnue a fait plusieurs victimes à la fin d’une réunion électorale à Bulawayo (sud) du président zimbabwéen Emmerson Mnangagwa, qui a été évacué sain et sauf, selon des témoins et le porte-parole du chef de l’Etat.

«Le président a été évacué avec succès. Il se trouve au siège de la province à Bulawayo», a déclaré au téléphone à l’AFP son porte-parole, George Charamba. «Nous pensons qu’il s’agit d’une explosion, qui s’est certainement produite très près de la tribune où se trouvaient les personnalités», a poursuivi M. Charamba, sans autre précision.

Un correspondant de l’AFP sur place a signalé que plusieurs personnes avaient été blessés par l’explosion, sans autre précisions immédiates sur leur état de santé. Les télévisions locales diffusaient samedi après-midi des images du White City Stadium, où s’est déroulée la réunion de campagne, montrant de nombreux médecins assistant des victimes couchées à même le sol, dans la chaos et la confusion. De nombreuses ambulances étaient présentes sur place pour évacuer ces blessés, a précisé le correspondant de l’AFP.

Selon plusieurs témoins, l’explosion a été entendue alors que le chef de l’Etat, candidat du parti au pouvoir, la Zanu-PF, à l’élection présidentielle prévue le 30 juillet prochain, venait de terminer son discours devant plusieurs centaines de ses partisans. «Il y a eu une explosion au moment où Mnangagwa était en train de quitter la tribune et les gens ont commencé à fuir dans toutes les directions», a décrit le correspondant de l’AFP, «l’accès à la tribune a alors été interdit mais plusieurs personnes qui s’y trouvaient semblent avoir été blessées».

– Fief de l’opposition –

Deuxième ville du Zimbabwe, Bulawayo est considérée comme un bastion de l’opposition au régime. Les scrutins présidentiel et législatifs du 30 juillet sont les premiers organisés depuis la démission en novembre du président Robert Mugabe, qui a dirigé le Zimbabwe d’une main de fer depuis son indépendance en 1980.

Lâché par l’armée et son parti, M. Mugabe a été remplacé par M. Mnangagwa, son ancien vice-président qu’il venait de limoger sur pression de son épouse Grace. Le nouveau chef de l’Etat a fait de la relance de l’économie du pays, sortie exsangue de l’ère Mugabe, et de la lutte contre la corruption ses deux priorités. Il a promis des élections libres, transparentes et honnêtes.

Mais ses critiques en doutent, qui rappellent qu’Emmerson Mnangagwa a été un des exécuteurs de la répression ordonnée sous l’ère de son prédécesseur. pendant laquelle les scrutins ont été entachés de fraudes et de violences. Le nouveau régime zimbabwéen, qui tente de renouer avec l’Occident, a invité la communauté internationale, dont l’UE et le Commonwealth, à venir observer les élections de 2018.

Une première délégation de 40 observateurs européens a commencé à se déployer samedi dans l’ensemble des dix provinces du pays pour veiller au bon déroulement du scrutin.

Sauf énorme surprise, Emmerson Mnangagwa est assuré de remporter la présidentielle face à son rival du Mouvement pour un changement démocratique (MDC), Nelson Chamisa. Le MDC est tiraillé par les divisions depuis le décès de son chef historique Morgan Tsvangirai, en février. Un total de 23 candidats ont été officiellement enregistrés pour participer à la présidentielle.

Source : www.cameroonweb.com