Vote de la diaspora: la grosse arnaque !

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A la faveur des dernières modifications introduites dans le code électoral, une partie de la diaspora togolaise a pu participer à l’élection présidentielle du 22 février dernier. 

A la lumière des résultats provisoires proclamés par la Commission électorale nationale indépendante (CENI), le 23 février 2020, Faure Gnassingbé a remporté le scrutin dans toutes les commissions électorales d’ambassade indépendante (CEAI), installées dans 6 pays, avec des scores soviétiques oscillant entre 60 et 100%.

Au-delà du caractère non inclusif du processus ayant abouti à ce scrutin, la volonté manifeste du pouvoir de Lomé de ne pas s’ouvrir à la vraie démocratie se révèle encore au grand jour.

C’était une première. En effet, pour la première fois de l’histoire, les togolais de l’étranger ont eu la possibilité de voter. Ce droit acquis grâce à la dernière réforme constitutionnelle et la modification du code électoral qui devrait être l’expression de la maturité de la démocratie au Togo, c’est plutôt révélé une comédie dont les tenants du pouvoir ont minutieusement préparé la mise en scène.

Et certains observateurs ont vite fait d’alerter sur les réelles intentions du régime de Lomé. Et pour cause, pour voter, les togolais de l’extérieur devraient se faire  délivrer une carte d’électeur.

Pour ce faire, ils doivent fournir, en dehors des pièces d’identité, la carte consulaire qui prouve qu’ils résident depuis plus de six mois dans le pays de résidence. Cette dernière mesure a exclu du processus des milliers de togolais. 

Une farce à la togolaise…

Au total, au terme du recensement dans les six CEAI à savoir France, Etats-Unis, Gabon, Nigeria, RD Congo et Maroc, seulement 348 électeurs inscrits. A titre d’exemple, en France où l’Organisation mondiale de la migration a répertorié plus de 9000 togolais  en 2015, seulement 28 personnes ont pu s’inscrire sur les listes électorales. Un camouflet pour le gouvernement togolais.

Ainsi, après scrutin, c’est avec beaucoup de curiosité que les observateurs attendaient les résultats de ce vote inédit. Selon les résultats provisoires proclamés par la CENI, le candidat Faure Gnassingbé a remporté le scrutin dans tout le pays. Le candidat-président  été accrédité de 100 des voix en France, 100% aux USA, 99,11% au Maroc,  68,75% au Gabon et 66,67% en RD Congo notamment. Des scores soviétiques qui sont la résultante de l’exclusion de la majorité des électeurs favorables à l’opposition.

En fait, ce vote de la diaspora n’est qu’une manœuvre du gouvernement togolais pour répondre aux recommandations de la CEDEAO sur les revendications de la classe opposante durant la crise sociopolitique de 2017.

Ce faisant, le pouvoir de Lomé creuse un peu plus le fossé qui s’est installé entre lui et la diaspora depuis plusieurs années.  En effet, la plupart de ces compatriotes qui vivent à l’extérieur sont des déçus ou victimes de la mauvaise gouvernance.

La plus grande vague est constituée de ceux ayant quitté le Togo suite aux événements de la période post-90, fuyant pour échapper à la mort et aux affres du régime en place. L’autre importante est constituée des exilés économiques, qui ont émigré pour aller se chercher sous d’autres cieux plus cléments.

Par conséquent, dans l’un comme dans l’autre cas, tout ce beau monde ne saurait adouber le pouvoir en place lors des votes et constitue de fait un vivier électoral pour l’opposition. D’où les mesures pour éloigner ces togolais de cette élection.

D’ailleurs samedi dernier, jour du scrutin présidentiel au Togo, la diaspora togolaise en France a manifesté devant l’ambassade du Togo à Paris pour dénoncer son exclusion du vote de la présidentielle.

« Ça été fait exprès pour que les personnes qui ne sont pas des favoris du président Faure Gnassingbé ne puisse pas s’inscrire sur les listes électorales. Ils ne souhaitaient pas que ces gens-là puisse voter parce qu’ils ne peuvent pas voter en faveur d’une personne qui les a contraints à l’exil politique et économique », a expliqué Brigitte Ameganvi, Coordinatrice du collectif « Togo Debout Europe ».

Au finish, cette mascarade électorale appelée vote de la diaspora a eu le mérite de montrer encore une fois que le régime de Faure Gnassingbé est réfractaire à toute voix discordante.  Pour camoufler leurs manœuvres aux yeux de la communauté internationale, les autorités togolaises sont  prêtes à tordre le coup aux principes démocratiques dans le seul but d’affermir l’autocratie du prince.

Fraternité N°349

Source : Togoweb.net

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