Victoire validée: Faure Gnassingbé, l’Elysée, le deal !

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Vent de l’Est, démocratie, multipartisme, que dire encore ? Le vocabulaire français abonde de ces tournures pour désigner les environnements politiques où le pouvoir est détenu par le peuple et pour le peuple. S’il existe un environnement en Afrique francophone où ce vent de changement qui a balayé l’Afrique n’a produit qu’un dinosaure qui vit de l’instabilité de son environnement, c’est bien le Togo. Que de beaux discours, mais le Togo demeure ce pays atypique.

Le régime politique dans lequel le pouvoir est détenu et exercé sans contrôle par une personne ou par un groupuscule, est la dictature. C’est ce qu’on peut dire à l’ombre de Larousse. Le simple fait que le régime cinquantenaire togolais ait pu passer d’un régime autoritaire en véritable dictature, indique que l’idéal de démocratie n’a pas triomphé, le Togo demeure un cafard dans la soupe.

Ainsi ont décidé les maîtres qui constatent et prennent acte. Des maîtres qui refusent de s’afficher. On peut dire sans risque de se tromper que la France fait partie de ces pays au monde qui fonctionne comme une mafia et dont la survie ne dépend que de l’instabilité politique dans les petits pays. D’un côté la France officielle avec le bleu blanc rouge de la République, de l’autre la France mafieuse des réseaux qui ne s’affiche pas mais qui pèse dans les décisions à chaque fois que l’avenir des anciennes colonies est en jeux. Grâce à cette dernière France, un monsieur comme Faure Gnassingbé peut se porter bien même si à l’Elysée il n’a pas forcément droit à un tapis rouge comme les autres de son acabit.

Le vice dans la vertu

Le Togo et sa démocratie, c’est tout une pléiade de textes aussi vertueux les uns que les autres. Des textes que les dirigeants violent allégrement sans sourciller à l’aune de leurs intérêts. Tous les indices qui caractérisent la démocratie sont au rendez-vous. Il existe par exemple des processus électoraux qui respectent un calendrier constitutionnel. Mais, après 54 ans de règne sans partage de père en fils, les urnes ont toujours un résultat bloqué comme un DAT, Dépôt A Terme, en banque.

A lire la réalité, le Togo est une Banque coloniale dont la France est le gestionnaire des comptes, la dictature des Gnassingbé est un client privilégié et le peuple togolais est un dépôt à terme. Pour le moment, le DAT des Gnassingbé fait 54 ans mais il n’est pas encore mûr, il n’est pas à terme, le gestionnaire du compte, la France, a intérêt à le voir encore tourner, peu importe les dégâts.

Le Togolais, curiosité socio-politique ?

Depuis l’avènement de Faure Gnasssingbé, le Togo ne connaît que de tristes évènements. Le fils du père est arrivé au pouvoir par une « catastrophe» nationale, la mort de Gnassingbé père, qui ouvre la voie à un terrorisme constitutionnel et une succession dans le sang. Comme les mêmes causes produisent toujours les mêmes effets, Faure gouverne dans les catastrophes. Si ce n’est pas un crash suspect d’avion ou une attaque militaire sur une équipe nationale de football, si ce n’est pas le pays qui s’endette au point de ne pas connaître la valeur chiffrée de sa dette, ce sont les hôpitaux publics qui ne disposent d’aucun scanner.

Si ce n’est pas un ministre qui plie toute une route de 50 km pour mettre en poche, c’est RFI qui annonce 4,5 tonnes de cocaïne en direction du Togo. Les exemples sont nombreux, à chaque fois que le peuple se réveille sous le coup d’une surprise, c’est une surprise désagréable. On est arrivé d’une catastrophe, on vit de catastrophes et on risque de partir dans la catastrophe.

A s’en tenir aux derniers évènements, avec des résultats fleuves pour le bourreau de la République, Faure Gnassingbé, mêmes dans les villes assiégées, 77 % à Sokodé par exemple, on peut se poser des questions. Du moment où Faure Gnassingbé et ses affidés ne réfléchissent que par leur instinct de conservation, ils sont arrivés à la conclusion qu’ils ont abêti aussi les Togolais qui doivent descendre à leur niveau de raisonnement pour que la République se porte bien?

Même les animaux en cage ont, en face de leur maître, un comportement qui dépend de l’attitude de ce dernier. S’il est doux envers eux, ils sont doux ; s’il est agressif, ils le sont également. C’est la loi de la nature, et cette tendance est plus poussée avec l’être humain. Mais au Togo, les dernières élections nous enseignent que plus le bourreau est méchant, mieux ses sujets l’aiment.

La Fraude électorale, c’est le vol immatériel, on vole une volonté exprimée. La vérité n’a pas besoin de sécurité, quand on la pose, on n’a pas besoin de se soucier de son sort, de ce qu’elle deviendra, qu’on l’aime ou pas, elle se révèle tôt ou tard dans son éclat. Le mensonge, donc la fraude, a besoin de garde-fous pour tenir la route. On doit l’entretenir comme un bébé prématuré pour qu’il résiste aux premiers questionnements. A la lisière des résultats des différentes élections qui se succèdent et se ressemblent, on est en droit de se poser certaines questions. Voler ou détourner une volonté d’un peuple est aussi délicat que voler de l’huile rouge, il faut être érudit pour ne pas laisser de traces.

 On se demande comment se fait-il que, de faillite économique en faillite économique, le peuple togolais ‘‘aime’’ tant ses dirigeants. Pendant les processus électoralistes, il peut avoir plus de votants que d’inscrits, à Kétao, à Kovié et à Sotouboua par exemple, il y a eu plusisieurs cas de votants plus que d’inscrits : EPP KETAO dans la Binah, n’est qu’un cas. La ‘‘confiance’’ entre le Togolais et ses dirigeants devient de plus en plus forte au fur à mesure que la gouvernance pourrie par la tête. Ils ne sont même plus habiles pour agir avec un minimum d’intelligence. Un scrutin présidentiel peut se tenir sans observateurs, à huis clos, en famille, pour ainsi dire quand la ‘‘cohésion’’ est forte, le linge sale se lave en famille.

Mieux, l’autorité, ‘‘faure’’ de la confiance de son peuple, peut changer les règles d’un jeu électoral à quelques heures du processus sans que la démocratie n’en souffre. Faure Gnassingbé, le plus ‘‘vertueux’’, le plus ‘‘beau’’ et le plus ‘‘intelligent’’ des Togolais, il a un droit presque divin pour agir comme il veut même si la plupart du temps, il plonge dans l’anachronisme précambrien. La démocratie est une arène qui ouvre la voie à la concurrence à chaque fois que les grands enjeux se discutent. Mais pour une monarchie de ‘‘droit divin’’, on ne concurrence pas celui qui tient le pouvoir.

Quand un adversaire ose, le monarque est en droit d’envoyer ses sbires encercler sa maison pour lui faire la peau. Tous les candidats qui veulent tenir tête au monarque ont intérêt à savoir que l’objectif de leur participation est de légitimer la dictature contre des prébendes. En tout cas, c’est ce qui est de coutume dans les démocraties de droit divin comme le Togo où les leaders sont constamment réélus avec plus de 70 % des voix. La démocratie togolaise doit sa survie aux processus électoraux avec des résultats négociés en amont grâce aux candidats beaucoup plus présents pour la figuration que pour la concurrence démocratique.

Dans nos démocraties, les élections, c’est à pas de charge, aux conditions de la dictature et nous ne savions pas si bien dire quand dans notre édition N°346 nous disions que ceux qui osent participer à l’élection présidentielle du 22 février 2020 au Togo ont décidé une « capitulation négociée » pour leur formation politique. Nous y voilà. L’existence des processus électoraux n’ont de sens que pour celui qui tient le beurre et l’argent du beurre. Devant toutes ces incongruités d’un autre siècle, la France, tout en prenant « acte », n’y trouvera que de légères irrégularités à corriger prochainement et la vie continue.

Le crime parfait et l’exercice des libertés civiles ?

Avec le père, la propagande politique était à son plus haut rendement. Ils étaient rares, ces jeunes qui dansaient l’animation populaire parce qu’on les y obligeait. L’écrasante majorité y voyait un salut. Mais puisque le mensonge ne fait jamais long feu, la propagande politique étant le mensonge au son de la mélodie, les Togolais n’en peuvent plus. Le lavage des cerveaux par la propagande politique a fait son temps.

Toutes les options ne sont pas pour autant épuisées. Alors, il faut obliger les populations à aimer de gré ou de force, ou du moins, à se taire face aux dérives de la monarchie. L’armée y joue un rôle et le crime est parfait. L’armée togolaise, jadis fierté de la Nation, n’existe plus que pour les libertés des dirigeants. Le citoyen ordinaire doit apprendre à se taire ou se préparer à l’exil après chaque expression d’une liberté civile. Les populations de Sokodé, de Bafilo et de Mango sans oublier celles d’Anié, Kpalimé… en sont une parfaite illustration.

L’expression des libertés civiles est occultée par l’expression des libertés militaires, si je peux ainsi le stipuler. La loi sur la liberté de manifester est abolie d’une violence militaire exercée par une armée qui a divorcé d’avec sa déontologie. L’armée est devenue une milice organisée qui agit, non pas parce que la Nation est menacée, mais, parce que la survie de la junte au pouvoir est menacée.

Selon les difficultés que traverse la fratrie au pouvoir, les pôles de décisions se contredisent dans l’armée. On aurait pu penser à un dysfonctionnement si toutes ces contradictions ne rendaient pas service au chef de bande. Ceux qui encadrent les manifestations publiques ne sont pas les mêmes que les officiers qui peuvent s’offrir une partie de safari dans les rues de la capitale en tirant à balles réelles sur des citoyens.

L’armée qui fait la sécurité de la République n’est pas la même que celle qui peut s’associer à des civils mal intentionnés pour casser, brûler et tuer dans l’intention de mettre le crime sur des adversaires qui dérangent. L’affaire Tigre de la Révolution est un exemple. Ceux qui font les renseignements ne sont pas les mêmes que ceux qui peuvent escalader les murs d’un citoyen pour fracasser les portes de sa maison, tout détruire, perquisitionner et humilier un père de famille avant de l’amener vers une destination inconnue.

Ceux qu’on envoie comme de bons élèves dans les missions onusiennes et autres maintiens d’ordre ne sont pas forcément les mêmes que ceux qui, comme une armée en guerre, ont occupé la ville de Sokodé-Bafilo-Mango-Kpalimé et des pans des quartiers dits rebelles de la capitale. Dans ces zones, l’armée n’a pas de code éthique, elle pille, violente, vole les maigres réserves économiques des populations, passe les populations à tabas et les oblige à séjourner en brousses et montagnes avant de revenir constater les dégâts militaires.

L’armée qui prône la paix n’est pas forcément la même que cette police des arrestations qui sévit présentement. Ils se pavanent deux à deux sur des motos avec la liste et les photos d’une catégorie de Togolais, ils scrutent d’un quartier à l’autre et menottent des jeunes tous les jours dans les villes en état de siège. L’objectif est de maintenir la terreur afin de garder le plus grand nombre des contestataires hors du pays.

L’armée togolaise, non contente de devenir une organisation qui agit désormais en milice organisée, est cette nébuleuse à deux visages : le pile est une armée républicaine, garante de la paix, toujours présente contre les terroristes et le désordre en Afrique; et la face est l’armée de la terreur qui n’a appris qu’à tuer, enlever, torturer, terroriser pour que vive le pouvoir de père en fils. Une armée, deux visages, un objectif unique: servir monsieur Faure Gnassingbé à qui tous rendent compte dans la moindre nuance des détails.

A chaque fois que des gens sont enlevés de la façon la plus inhumaine, violente, dégradante, les familles mettent du temps pour retrouver les survivants souvent dans un état alarmant. Une fois leur lieu de détention souvent illégale, localisé, les diplomaties de familles et de couloirs se font à travers des proches du régime qui ont une réponse souvent la même: « pour ce cas, c’est le patron seul qui peut libérer ».

Le patron, c’est Faure Gnassingbé, ceci signifie que « le patron » est le maître mot de ce banditisme qui s’institutionnalise. Et pourtant, à voir le gangstérisme dans lequel les arrestations et enlèvements s’opèrent, on pourrait se dire que ce sont des actes isolés d’officiers zélés et que monsieur le président n’en est pas forcément associé. Comme un carnivore qui somnole entre deux repas, la dictature observe tous les excès de son armée et « fait comme, alors que… ».

Le fonctionnement de la République ?

Tout est théâtralisation. Le théâtre est la scène dont on connait le début, le déroulement et la fin. La présidentielle passée est un exemple éloquent de théâtralisation de la vie publique. Nous en avons assez parlé.

Devant tous ses crimes, la France, encore la France et toujours cette France qui envoie ses observateurs qui n’y voient que des petits ratés d’un processus. Elle vient encore de le démontrer par sa présence effective à tous les niveaux du processus électoral, aux lieux des différents braquages qui ont permis à Faure Gnassingbé de dire qu’il a gagné.

Mais une telle présence n’oblige pas les bourreaux à un minimum de bon sens. Bref, là où Mme la France est présente, le Togo devient un enfant gâté à qui la société ne refuse rien. Si la France a présentement joué un rôle pour que Ouattara renonce à son troisième mandat et que la pression continue à faire peser un avenir incertain sur les ambitions de Kondé, elle a pris acte de la victoire d’un président qui est un souffre-douleur pour son peuple.

Les observateurs si loin si proches des crimes

De ces genres de régimes arrivent à fermer leur pays à toute influence étrangère. La face joviale vers le maître colonial et autres donneurs de leçons et la face hideuse vers le peuple opprimé. Ainsi on a une mainmise constante sur la population corvéable à merci. Pendant ce temps, le régime oriente les médias acquis à la cause et on engraisse les médias occidentaux pour avoir d’eux, ou le silence ou des débats équilibristes comme le fait si bien la mère des radios RFI.

Quand il est question du Togo, les médias occidentaux sont des médiats du silence. Les plus vertueux de ces médias se lancent dans des écrits ou émissions déontologiquement équilibristes alors que les mêmes rabattent les oreilles aux populations avec la formule sacrosainte « être neutre en période de crise, c’est choisir le camp de l’oppresseur ». Tout récemment, nous parlions d’un génocide à huis clos dans les villes assiégées du Togo : Sokodé Mango et Bafilo. Combien de médias s’y intéressent ? C’est la force des dictatures qui savent acheter aussi bien le bruit que le silence.

Avec des éditoriales à la lisière d’un service après-vente, sur le plan national, les plus viles ne voient plus un despote doté des pleins pouvoirs sur les décisions économiques qui bradent les sociétés d’Etat les plus bien portants aux occidentaux, mais un dirigeant incontesté et célébré par son peuple lors des évènements officiels. Ici Faure Gnassingbé n’est plus une erreur politique qui a endetté son pays, mais l’archétype d’une jeune génération qu’il faut essayer voir.

Sauf qu’un essai qui dure 15 ans devient une usure. Pour ne pas scier la branche sur laquelle sont assises la plupart des multinationales de la hideuse France-Afrique, les grands médias du Nord eux savent prioriser les sujets. Peu importe si les milles et un programme de développement qui se relaient ont du mal à hisser le pays, un journaliste est libre de son angle d’attaque.

Togo, le long règne qui menace la paix régionale

Il vous souvient que le long règne de 27 ans à la tête du Burkina-Faso a créé des liaisons incestueuses entre les djihadistes qui menacent le sahel et le président Compaoré et sa bande. Il a fallu qu’ils partent par la petite porte pour que, lors du dernier procès de putsch, des révélations situent l’opinion. Jusqu’à un passé récent, les réseaux de Compaoré n’ont pas fini de faire croire que pour venir à bout des djihadistes dans le Sahel, il faut un Compaoré au Burkina. Un mal nécessaire dira-t-on. Nous vous disions que s’il existe un trafic qui n’arrive pas à rentrer en Afrique par le port autonome de Lomé, c’est qu’il n’arrivera plus à rentrer en Afrique.

Tout récemment, 4,5 tonnes de cocaïnes sont saisies en Uruguay en partance pour le port de Lomé. Si cette commande avait pu parvenir à destination, de sources informées, elle devrait être la troisième du genre en un an. Imaginez la suite. Les djihadistes combattent souvent avec des armes automatiques voire des matériels de guerre modernes roulants. Ces engins de la mort, qui donnent une supériorité militaire au fous de Dieu ne sont pas uniquement des armes acquises de l’ennemi après des combats victorieux. Parfois ce sont des livraisons en bonne et due forme. Il va falloir un jour se demander quels peuvent être les possibles ports d’entrée de ces armes lourdes aux djihadistes.

Dans un environnement où plus de dix ans à la tête d’un Etat est considéré comme trop, pour faire un demi-siècle alors qu’on dit être une démocratie, il faut aussi savoir être une démocratie des réseaux, se compromettre, signer des contrats vicieux, flirter avec les plus mafieux des crimes organisés et toutes les formes de contrebandes. De père en fils, le Togo, c’est quand même 54 ans de règne. La priorité donnée au budget militaire permet à la fois d’assurer la stabilité du régime, mais sert également d’outil diplomatique dans les relations internationales.

En effet, l’armée togolaise sert plus ou moins directement les intérêts occidentaux en Afrique subsaharienne où elle tente de maintenir une stabilité dans la région, évitant ainsi un déploiement trop important et coûteux d’armées étrangères. L’armée, bourreau d’un peuple en lutte, est devenue, comme par enchantement, héros dans les grandes aires de maintien d’ordre. Si cette double casquette d’une armée clanique peut permettre de supporter, ou du moins fermer les yeux sur le long rège de la dictature togolaise, c’est une bonne chose. Et Lomé II ne se fait pas prier pour faire défiler des mallettes.

Après 38 ans du père, le fils fait son quatrième mandat dans une Afrique qui n’a besoin que de deux. Qui dit que l’argent volé aux pauvres populations dans les dictatures sous les tropiques ne nourrit pas les démocraties en occident ? Ainsi se durcit progressivement le régime de Faure qui, après avoir perdu un peuple, peut au moins compter sur la fortune de guerre volé à ce même peuple et sur l’armée levée dans ce peuple.

Pendant que le Togo s’affiche comme le bon élève du maintien d’ordre dans les missions africaines, s’il doit être une menace pour cause d’un régime qui a assez vieilli au point de devenir une mafia, c’est que avec un tel pays, on risque de faire un travail de Sisyphe.

En pleine dégringolade économique, dans les dictatures qui de surcroit font de vieux os, il n y a que les secteurs économiques qui touchent les besoins naturels qui tiennent la route. Actuellement aucun secteur économique n’a de l’avenir. Peut-être, du moment où tous les togolais sont devenus des malades ambulants, pour investir au Togo, il faut regarder vers l’ouverture des pharmacies quand on a eu la chance d’être formée pharmacien. La santé, c’est un besoin naturel, avec ou sans moyens, on doit l’entretenir.

Ensuite, puisque le métier principal des jeunes est le petit transport, il faut regarder vers l’ouverture des stations-service pour vendre les produits pétroliers, si on a des entrées pour en obtenir l’autorisation parce que se déplacer est aussi un besoin naturel. Avant, ceux qui volent les biens publics font le blanchiment dans l’immobilier. Mais il y a quelques moments, la banque mondiale publiait une enquête qui annonce une crise immobilière au Togo. Inutile de signaler que le Togolais a tellement construit de grands immeubles qui souffrent d’occupants parce que l’économie bègue.

Le Togo demeure un régime autoritaire, gouverné par des autocrates qui ont placé leurs proches, soient-ils compétents ou pas, aux postes clés du pouvoir. Le népotisme a miné, non seulement l’économie mais aussi les coins et recoins de l’administration publique. Ils sont nombreux qui occupent des postes juste à titre de récompense, ou pour appartenance régionale ou encore parce que c’est « notre tour autour de la table».

Pour l’économie nationale, les richesses, quand elles ne sont pas encore vendues, n’existent que pour assurer la pérennité de la dictature. Ainsi, l’exploitation du phosphate est devenue la chasse-gardée des Israéliens afin qu’ils s’occupent de la sécurité de monsieur le président. Si tout ceci peut permettre à la France de garder un pan du port autonome, pourquoi ne pas « prendre acte » d’un braquage électoral en faisant semblant de respecter la souveraineté des pays.

Comment conserver le pouvoir ?

C’est la seule priorité. La propagande se révèle un long travail de terrain et de formatage de l’opinion. Donc on ne met plus trop de sous dans ce secteur, il y a l’urgence qui attend. L’urgence, c’est équiper l’armée pour qu’elle serve de rempart à toute velléité de changement. Donc avec Faure Gnassingbé, plus le règne dure, plus l’armée devient budgétivore.

L’urgence, c’est obtenir le silence des contestataires et il n’existe qu’une armée équipée en capital humain et militaire pour bien le faire. On passe des espoirs démocratiques des années 90 à une dictature s’inspirant du modèle soviétique avec la bénédiction de la Bande à Macron. Le Togolais a tout compris. Compressé comme une bouteille de gaz, nous souhaitons que le jour où il va s’exploser, le colon ne va pas inhaler de mauvaises odeurs pour qu’on traite le peuple de francophobie.

Le Rendez-Vous N° 348

Source : Togoweb.net