Victoire Tomégah-Dogbé et Cina Lawson, deux styles, plusieurs projets… des échecs !

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Victoire Tomégah-Dogbé et Cina Lawson, deux styles, plusieurs projets... des échecs !

Autour de Faure Gnassingbé, il y a plusieurs femmes. Mais deux se distinguent : Cina Lawson et Victoire Dogbé-Tomégah. Ces deux dames étaient toutes à l’extérieur du pays avant la prise de pouvoir de Faure. Puis l’une après l’autre, elles se sont jointes au clan qui régente le pays depuis 50 ans. Très rapidement l’une et l’autre ont connu une ascension fulgurante autour du prince Gnassingbé pour se retrouver aujourd’hui à des postes stratégiques. Plusieurs sources croient savoir que ce sont elles qui font la pluie et le beau temps au sommet de l’Etat.

Victoire Dogbé à elle seule gère un ministère dit du Développement à la base qui est une fusion de plusieurs portefeuilles ministériels un département aussi long que ‘intitulé de son nom. Et comme cela ne suffisait pas, Faure Gnassingbé lui confie aussi la Direction du cabinet de la Présidence. Elle ne se contente pas de ces responsabilité, elle multiplie à n’en point finir les projets, programmes, agences ; elle brasse des dizaines de milliards. A l’image d’une certaine Suzanne Aho en son temps, elle monopolise les tranches d’informations sur les médias officiels. Matin, midi, soir, c’est de « ses projets » qu’on parle. Et pendant que les anciens n’ont pas encore fait leurs preuves, elles se lance dans de nouvelles aventures. Sa nouvelle trouvaille est le PUDC (Programme d’Urgence de Développement Communautaire) dont elle s’est vu récemment déposséder le pilotage.

Parlant du PUDC, on ne manquera pas de rappeler qu’elle a placé sa propre fille au PNUD, pour évaluer le même projet mis en œuvre par elle-même, sans que cette dernière n’ait passé le même concours que les autres Togolais et sans qu’elle n’ait le niveau requis pour le poste. Il faut rappeler que celle qu’on présente comme ayant fait carrière dans le système des Nations-Unies et qui est censée avoir un minimum d’éthique, a fait de sa propre sœur sa secrétaire particulière au ministère. On imagine combien de « frères et sœurs », proches et obligés sont recrutés à tour de bras dans le cadre de ses multiples projets dont elle est seule à maitriser les contours. Et pendant qu’elle met les siens (qui sont visiblement incapables de passer des concours et d’en sortir gagnants) au beurre qui s’enrichissent à la vitesse de la lumière, elle soumet ses collaborateurs à des situations de précarité surréalistes.

Jamais on ne devrait changer un Contrat à Durée Indéterminée (CDI) en Contrat à durée Déterminée (CDD). Dans le monde de Da Victo, cela existe, et c’est ce à quoi elle a exposé les employés de certains projets placés sous sa tutelle. Si ce n’est au Togo, comment une dame qui supporte mal de voir ses collaborateurs directs s’épanouir, peut-elle prétendre mettre fin à la misère des milliers de personnes qu’elle ne connait pas? Ses méthodes ont même poussé certains de ses collaborateurs à démissionner et ceux qui continuent sont obligés de bien se tenir pour ne pas subir la foudre de « Madame ». D’ailleurs, c’est elle qui désormais doit donner son autorisation avant que les travailleurs de ces projets ne prétendent à des prêts dans des institutions bancaires. Bref, au-delà de l’apparence que présente cette dame face caméra, c’est tout une autre réalité qui se cache derrière sa vraie personnalité.

Pour revenir au PUDC, lancé seulement en juin 2016, il a fallu que, moins d’un an après, le Conseil des ministres revienne pour « corriger des faiblesses organisationnelles et structurelles constatées et favoriser une implémentation (Ndlr : mise en œuvre) plus rapide et plus efficiente du programme, pour le plus grand bien des populations ». Désormais, le pilotage du PUDC est placé sous la tutelle de la Primature. Même s’il reste encore tout près du cercle d’influence de dame Dogbé-Tomégah, on espère (sans trop y croire) que ce sera la fin de la gouvernance spectacle, des mises en scène ridicules et mal ficelées, d’une mainmise sur une partie non négligeable du budget, etc.

Lorsqu’on parle des femmes du gouvernement, il y en a une autre qui, même étant plus discrete, n’est pas plus efficace non plus. Plus jeune, souvent présentée comme très branchée en technologies et qu’ont dit avoir fait ses preuves en occident après avoir fait des études à la prestigieuse université américaine de Harvard, Cina Lawson Lawson semble aujourd’hui jouer un rôle plus décoratif qu’autre chose. Sur ses talons, elle apparait bien à l’écran, aux côtés de Faure avec qui elle embarque souvent pour des voyages aux destinations pas toujours connues du protocole. Dans ce rôle, elle semble avoir du succès. Mais depuis une demi-décennie qu’elle est aux affaires, elle se mélange totalement les pinceaux, se livrant à des déclarations qui suscitent bien souvent l’hilarité des activistes sur les réseaux sociaux. Avec elle, tantôt on apprend que la voie est dégagée pour un troisième opérateur de télécommunications, tantôt on apprend que le Togo est trop petit pour accueillir plus de deux opérateurs, alors qu’au même moment des pays moins peuplés comme le Gabon et la Gambie ont, eux, plus de deux opérateurs. Récemment encore, elle se moquera de l’intelligence des Togolais en déclarant sur Twitter que les besoins en termes d’Internet ont changé au Togo et qu’il fallait juste garantir Internet pouvant permettre aux Togolais de faire Whasapp par exemple. Surréaliste ! Venant de quelqu’une qui était annoncée comme l’experte bardée de diplômes et de connaissances pour sortir les Togolais de l’obscurité numérique, c’est soit un mépris, soit un aveu d’incompétence notoire ou les deux à la fois. Chaque jour, les réseaux sociaux sont inondés au Togo de pleurs et lamentations des usagers d’Internet.

Si le Millénium Challenge Account s’éloigne chaque jour davantage du Togo, c’est aussi à cause des mauvaises performances d’un département comme les télécoms à la tête duquel trône la ministre Cina Lawson. Une délégation du MCC ayant récemment séjourné au Togo est encore revenue sur la nécessité d’améliorer la régulation (aujourd’hui aux bottes de dame Cina), d’ouvrir le secteur aux privés pour plus de concurrence et d’élargir l’accès à un service universel. Cette mission ne dit pas autre autre que ce que réclament au quotidien les Togolais, mais par rapport auquel Cina Lawson et consorts ont toujours fait la sourde oreille. Avec cette dernière insistance des Américains, peut-être que ceux qui ont la décision se décideront à s’engager enfin dans des actions concrètes pour l’évolution du secteur des Telecoms au Togo.

Au moins ça !

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