Victoire du renard devant la poule, avec un Adebayor tactiquement indiscipliné

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Battus en première journée, les poulains du très controversé Claude Le Roy reçoivent en mars 2018 à Lomé les Ecureuils du Bénin pour le compte de la deuxième journée des éliminatoires de la CAN 2019.

Dans le cadre des préparatifs de cette rencontre présentée par les uns comme la dernière chance du coach français sur les bancs des Eperviers, l’équipe nationale togolaise a mis à profit les journées FIFA du mois de novembre 2017.

Deux matches amicaux étaient au programme. Le jeudi dernier, sur un triplé de l’excellent Placca Fessou (convoqué sur pression des médias) les Eperviers, sans convaincre, ont dominé l’équipe locale des compétitions nationales (4 buts à 2). Hier dimanche, sur la même pelouse du stade de Kégue, les Eperviers ont croisé les fers avec une minable équipe de l’Ile Maurice.

En lieu et place d’un match relevé qui propose à l’équipe togolaise une confrontation à la hauteur des ambitions nourries pour le match de mars prochain, le public a eu droit à un spectacle des plus ennuyeux, avec un score plus que flatteur, six buts à zéro. Les Eperviers ont évolué dans un 4-4-2, avec Shéyi Adebayor et Placca Fessou en attaquants axiaux.

Si la domination des Eperviers était un total acquis du début jusqu’à la fin du match, le fond de jeu est encore inexistant, la liaison et la cohésion entre les lignes sont encore défaillantes, l’organisation et la gestion du rythme de jeu posent encore problème. Floyd Ayite et Atakora Lalawele placés devant la défense pour animer le milieu de terrain. Des deux, nul n’a pu clairement s’inscrire dans le registre d’un milieu offensif métronome capable de nourrir l’attaque en portant la balle vers l’avant, ce qui a rendu très décousu le jeu en milieu de terrain, surtout avec les intrusions inopportunes de Adebayor.

La défense est regroupée autour de la nouvelle tour centrale Djene Dakonam impeccable, mais Ouro Sama Akim, solide, rugueux et anticipatif, manque encore d’intelligence dans la lecture du jeu et doit retravailler sur la concentration; Steve Lawson est volontaire, combattif mais reste un peu limité techniquement pour produire des centres dangereux et se montrer efficace sur le plan offensif, comme pourrait le faire Donou Kokou; Kouloun Maklibè s’affiche infranchissable, mais baisse par-moments de concentration et a du mal, sur le plan offensif, à rendre les combinaisons productives à l’attaque. Si Placca Fessou et Fo- Doh Laba, des jambes en feu, ont de nouveau assuré et rassuré, leur grand frère Sheyi s’est révélé le joueur le plus indiscipliné tactiquement. Porté par le zèle du One man show, Shéyi se voulait au four et au moulin, l’homme à tout faire sur la pelouse.

Le registre de pion libre dans lequel Shéyi tente d’évoluer, avec le laxisme de Claude Le Roy, serait tout simplement contre-productif pour la sélection lors des rencontres de grands enjeux, l’homme n’ayant plus ses jambes de 18 ans. Avec cette manière de jouer, Shéyi introduit un désordre dans l’animation du système tactique, la conséquence, certains joueurs sont gênés et sont réduits dans la production des efforts, le cas de Floyd Ayité sur le match d’hier.

Somme toute, les Eperviers ont gagné, un quadruplé de Fo- Doh Laba, un but de Dossevi Matthieu, un autre de Shéyi. Au moment où on s’amusait avec une équipe locale et l’Ile Maurice, le Benin est allé défier le Congo (1-1) avant de revenir hier affronter sur ses terres la Tanzanie (1-1). Le match contre l’Ile Maurice n’est qu’une escroquerie morale de Claude Le Roy. Cette victoire lui permet néanmoins de souffler un petit coup, mais le plus dur est devant.

SYMPHONIE

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