Ceux qui ont poussé les Togolais à aller à des élections dont ils savent ne pouvoir leur rendre la victoire, doivent maintenant faire profil bas. Ceux qui, par des slogans trompeurs et mensongers, par des incantations en tous genres, par des manipulations et des fake-news ont promis arracher le pouvoir pour le confier à nos compatriotes, doivent avoir honte actuellement.
Toutes les conditions étaient réunies pour comprendre que l’enjeu n’en valait pas la peine. Mais les démagogues, les hypocrites, animés sans doute par le Saint-Esprit, ont préféré s’adonner à ce qu’ils savent mieux faire, diffamer, tromper et se bomber le torse pour se faire passer pour les grands démocrates et les grands révolutionnaires.
Beaucoup me demandaient publiquement ou en messages privés, pourquoi je ne dénonçais pas les fraudes avérées. Pourquoi encore le faire alors que j’ai passé tout mon temps à dire qu’on ne pourrait mettre des œufs de serpent sous une poule et espérer l’éclosion de poussins, les mêmes causes produisant forcément les mêmes effets.
À quoi ça sert de défoncer des portes déjà ouvertes sur des anomalies électorales qui se profilaient à l’horizon et dont personne n’ignorait l’évidence.
D’autres répondaient que le boycott ne servirait à rien. Soit. Mais les 6 autres candidats ancrés comme tels dans l’opposition devraient logiquement et d’un commun accord se retirer mettant ainsi en difficulté Unir et son candidat et faisant alors monter la pression pour appeler à une meilleure organisation des élections.
Nous l’avions écrit. En refusant de le faire, ils ont été, comme à l’accoutumée, complices de toutes les ratées du processus électoral ayant conduit au score sans appel de 70,78%.
La vérité est toujours difficile à accepter et l’occulter revient à donner raison au pouvoir qui, depuis 1990, doute du sérieux et de la constance de ceux qui disent incarner les valeurs de démocratie, de changement et d’alternance. Le résultat de la démagogie d’une catégorie de Togolais est qu’aujourd’hui l’opposition est laminée, en brindilles et très décousue.
Que les théoriciens d’éternels cris d’orfraie redescendent sur terre, se rendent compte de la réalité politique togolaise et établissent un canevas approprié jonché de pragmatisme, de vérité, trouvent les moyens nécessaires pour se constituer en une véritable force d’opposition, pas s’opposer pour s’opposer, mais une opposition de propositions pouvant constituer une alternative crédible dont le sérieux dans la démarche, la réflexion, les stratégies et la recherche de moyens financiers, humains et logistiques, doit pousser le camp d’en face et la communauté internationale à revoir leur copie. L’opposition stérile connaît toujours partout des débâcles. Au final elle ne représente que l’ombre d’elle-même.
Dans la présente situation du Togo, il n’est plus question de crier comme toujours sur Unir et ses méthodes connues de tous, mais de se remettre en question pour s’imposer une ligne de conduite et rebondir. Et dans cette perspective, beaucoup dans la diaspora ne servent à rien et sont nuisibles pour le changement de mentalité qui devrait permettre à chaque Togolais de se poser les bonnes questions afin de trouver les meilleures solutions pouvant venir à bout du système politique qui régente le pays depuis 1967.
En refusant consciemment de reconnaitre les tares de l’opposition et en ne jetant la pierre qu’à un seul protagoniste de la perpétuelle crise politique, on dresse le lit de la longévité au pouvoir du régime actuel.
Sortez donc des incantations, de l’illusion, de la démagogie pour être réaliste. En politique, même le Saint-Esprit ne put rien. Sa place est à l’église. La comédie de cette année est terminée.
À dans 5 ans pour un sursaut. Enfin si les gens se réveillent pour faire véritablement face au défi de l’alternance politique.
Anani Sossou
Source : Togoweb.net