Quatorze partis de l’opposition togolaise livrent une bataille acharnée contre le pouvoir depuis quelques mois pour obtenir le retour à la constitution de 1992 et le vote de la diaspora. Après que le mouvement ait été lancé, le groupe des 14 a été rejoint dans la rue, en soutien, par le Nid et le Nouvel Engagement togolais (Net) de Gerry Taama. Gerry Taama voilà l’autre dont les faits et gestes, tout récemment comme hier méritent qu’on le prenne à la loupe.
En juin 2017, deux regroupements des partis politiques de l’opposition se sont joints pour uniformiser leurs actions. Il s’agit du CAP 2015 composé de ANC, CDPA, DSA, PSR, UDS-Togo et le groupe des six partis politiques composé de ADDI, FDR, Le Togo Autrement, Les Démocrates, MCD, Part i des Togolais. Ces partis ont convenu « de créer les conditions idoines de réalisation des réformes et de mise en œuvre de la décentralisation, de définir et de mener ensemble des actions pour la remobilisation des populations et de la diaspora togolaises ; renforcer la sensibilisation de la communauté internationale pour une meilleure compréhension des problèmes togolais » et aussi œuvrer pour « la mise en œuvre par l’Assemblée Nationale, des réformes urgentes ayant déjà fait l’objet d’un consensus, notamment la limitation du nombre de mandats présidentiels et le mode de scrutin pour les élections présidentielles et législatives ». Constat patent, vue l’ampleur que le mouvement a commencé par susciter tant sur le plan national qu’international le Net, un parti créé en 2012 qui a fait parler de lui par ses engagements millimétrés dans le débat présidentiel de 2015 avec au final 1% de voix a choisi de rejoindre cette vague qui porte.
Après qu’il ait pris des initiatives tant sur les media que sur les réseaux sociaux pour inviter les populations à se mobiliser massivement, on l’a également vu lors des marches du 06 et 07 septembre 2017, aux côtés des autres leaders de l’opposition, le président du Net brillent pour des prises de position antinomique. En effet quelques jours plus tard les déclarations de Taama vont rentrer en contradiction avec les revendications des autres partis qui réclament principalement le retour à la constitution de 1992. Alors que le gouvernement avait introduit un projet de loi de révision constitutionnelle à l’Assemblée nationale sans la fameuse portion de phrase « en aucun cas nul ne peut faire deux mandats présidentiels ».
Un diable dans la maison… ?
Après avoir participé à la manifestation du 06 septembre et ayant surement constaté l’ampleur de la manifestation, l’ex Lieutenant Gerry Taama, écrit sur sa page Facebook : « Quand on d it: Nous ne négocierons que le départ de l’actuel président, nous disons l’actuel président a un mandat de 5 ans et il va le terminer, parce que nous sommes pour l’Etat de droit et nous n’avons même pas le moyen de le faire partir. Par contre, préparons-nous pour qu’il parte en 2020, soit de lui-même, soit par les urnes. Et les élections à deux tours sont capitales. Voilà pourquoi quand on dit «marchons pour le retour de la constitution de 92», nous disons: le rapport de force actuel ne permet pas à l’opposition de faire revenir cette constitution dans l’immédiat, modifions à fond la constitution actuelle à l’assemblée, et révisons aussi le code électoral pour gagner les locales et les législatives en 2018 ». Des déclarations qui prennent à contrepied celles du Chef de fil de l’opposition, Jean-Pierre Fabre et de T ikpi Atchadam. Après cette sortie polémique sur facebook le natif de Siou a envoyé un de ses fidèles « lieutenants », siéger à la Commission nationale électorale indépendante pourtant boudée par «ses amis de la rue».
C’est qu’il faut comprendre que ce neveu de Gibert Bawara était juste venu chercher l’habit idéal dans la rue pour bien mener son business.
On se souvient qu’en 2015, ce même Gerry Taama avait fustigé le Cap 2015 et son candidat qui n’acceptaient pas les résultats de la présidentielle. « L’époque de la contestation électorale est révolue », a fustigé le natif de Siou. Après avoir saisi, sans manquer d’étonner certains, l’opportunité d’empocher les 72 millions de FCFA alloués alors et ce pour la première fois, aux candidats à la présidentielle, l’homme d’Affaires Taama va reconnaitre que l’élection présidentielle rêvait pour lui également un intérêt financier. Une vraie bourde, venant d’un jeune politicien mais qui en dit long sur les réelles intentions de cet ancien militaire.
A la lumière de ce qui précède, la Coalition des 14 partis politiques doit non seulement faire hautement attention à ce jeune qui a réussi jusqu’ici comme le dit un diplomate « à baiser l’opposition ». Le groupe des 14 doit plus faire attention à ce Monsieur dans l’optique du dialogue qui doit s’ouvrir très bientôt. Faut-il encore le rappeler, les vraies raisons des échecs répétés de l’opposition togolaise est le sabotage de la lutte.
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