USA: la machine à tuer est proche du déclin

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Le pays de l’Oncle Sam a toujours fait de la guerre son outil majeur pour imposer son hégémonie dans le monde. Il représente 45% des dépenses militaires mondiales et dispose de 725 bases militaires à l’étranger où les industriels de l’armement contrôlent l’Etat profond et déterminent une politique étrangère responsable de plus de 20 millions de morts depuis 1945. Pendant ce temps, la Chine marque des points dans son occupation mondiale parce qu’elle n’est en guerre avec personne. Elle investit ses ressources dans des projets tels que les chemins de fer à grande vitesse au lieu de les consacrer aux dépenses militaires comme les Américains qui sont en chute libre.

La presse américaine vient de relater ce que l’ancien président Jimmy Carter a dit à Donald Trump lors de leur récente entrevue. Le locataire de la Maison-Blanche avait invité son prédécesseur à lui parler de la Chine, et Jimmy Carter a rapporté publiquement la teneur de cet entretien lors d’une assemblée baptiste en Géorgie. C’est elle qui fait l’objet de notre analyse. « Vous craignez que la Chine nous passe devant, et je suis d’accord avec vous. Mais savez-vous pourquoi la Chine est en train de nous dépasser ? » Questions posées à Donald Trump par Jimmy Carter.

L’ancien président américain répond en disant que « j’ai normalisé les relations diplomatiques avec Pékin en 1979. Depuis cette date, savez-vous combien de fois la Chine a été en guerre avec qui que ce soit ? Pas une seule fois. Et nous, nous sommes constamment restés en guerre. Les États-Unis sont la nation la plus belliqueuse de l’histoire du monde, parce qu’ils désirent imposer des valeurs américaines aux autres pays. La Chine, elle, investit ses ressources dans des projets tels que les chemins de fer à grande vitesse au lieu de les consacrer aux dépenses militaires ». Une triste réalité pour le pays de l’Oncle Sam qui a toujours usé de sa superpuissance pour organiser des guerres dans le monde. Un autre constat, plus triste encore, est celui de Freddy Gray, un observateur britannique.

Dans son livre intitulé « L’effritement de la suprématie européenne, britannique et américaine », il écrit : « De toute évidence, les Etats-Unis, qui sont la machine militaire la plus puissante de l’histoire de l’humanité, ne peuvent gagner ne seraitce qu’une seule guerre ». Le Britannique constate également que « quand l’Amérique s’assigne pour objectif de propager la liberté, la richesse et la sécurité à travers le monde, cela débouche en règle générale sur une baisse du taux de liberté, de richesse et de sécurité ». Quel dommage ! Il ajoute que même les opérations réussies de Washington dans d’autres pays, notamment en Libye en 2011, conduisaient à des catastrophes. Fort de ce constat, Jimmy Carter peut alors s’insurger contre cette mauvaise politique étrangère de Washington qui consiste à exercer la force pour imposer ses valeurs aux Etats faibles notamment en Afrique.

« Combien de kilomètres de chemin de fer à grande vitesse avons-nous dans ce pays ? Nous avons gaspillé 3 000 milliards de dollars en dépenses militaires. La Chine n’a pas gaspillé un centime pour la guerre, et c’est pourquoi elle est en avance sur nous dans presque tous les domaines. Et si nous avions pris 3000 milliards pour les mettre dans les infrastructures américaines, nous aurions un chemin de fer à grande vitesse. Nous aurions des ponts qui ne s’ef- fondrent pas. Nous aurions des routes qui sont maintenues correctement. Notre système éducatif serait aussi bon que celui de la Corée du Sud ou de Hong Kong », souligne l’ancien président américain à l’intention de l’actuel Locataire de la Maison-Blanche, Donald Trump.

La Chute de l’aigle est proche

« La guerre au Vietnam, disait déjà Martin Luther King, est le symptôme d’une maladie de l’esprit américain dont les piliers sont le racisme, le matérialisme et le militarisme ». Mais cette question concerne surtout l’avenir des EtatsUnis. Par la faute de leurs dirigeants, les USA sont-ils condamnés à connaître le sort de ces empires qui ont sombré à cause de leurs ambitions démesurées, littéralement asphyxiés par le poids exorbitant des dépenses militaires ?

A la fin de son mandat, en 1959, le président Eisenhower dénonçait avec des accents prophétiques un complexe militaro-industriel qui faisait peser une chape de plomb sur la société américaine. Pas plus que Donald Trump ou Barack Obama, il ne se souciait du sort des populations affamées, envahies ou bombardées par l’Oncle Sam au nom de la démocratie et des droits de l’homme. Mais comme Jimmy Carter, aujourd’hui, il pressentait sans doute que la course aux armements serait la principale cause du déclin de l’empire américain. Les Etats-Unis sont en voie de payer le prix du mal qu’ils ont fait à beaucoup de pays dans le monde.

Les néoconservateurs et autres « Docteur Folamour » du Pentagone, depuis plusieurs décennies, n’ont pas seulement fait rimer démocratie libérale et massacre de masse au Vietnam, au Laos, au Cambodge, en Afghanistan, en Irak, en Libye et en Syrie, sans oublier les tueries orchestrées dans l’ombre par la CIA et ses succursales, de l’extermination de la gauche indonésienne (500 000 morts) aux exploits des escadrons de la mort guatémaltèques (200 000 morts) en passant par les bains de sang exécutés pour le compte de l’empire par les lobotomisés du djihad planétaire.

Les stratèges de l’endiguement du communisme à coups de napalm, puis les apprentis-sorciers du chaos constructif par importation de la terreur, en effet, n’ont pas seulement mis la planète à feu et à sang. Marionnettes de l’État profond américain, ces bellicistes qui ont pignon sur rue au Congrès, à la Maison-Blanche et dans les think tanks néocons ont également plongé la société américaine dans un marasme intérieur que masque à peine l’usage frénétique de la planche à billets.

Car si le bellicisme des Etats-Unis est l’expression de leur déclin, il en est aussi la cause. Il en est l’expression, lorsque pour enrayer ce déclin, la brutalité des interventions militaires, des sabotages économiques et des opérations sous fausse bannière est la marque de fabrique de la politique étrangère américaine. Il en est la cause, lorsque l’inflation démentielle des dépenses militaires sacrifie le développement d’un pays où les riches sont de plus en plus riches et les pauvres de plus en plus nombreux. Quelles leçons ont-ils à donner aux pays comme le Cameroun ? Alors que la Chine investit dans les infrastructures civiles, les Etats-Unis laissent les leurs à l’abandon au profit des industries de l’armement.

Washington fait des rodomontades à l’extérieur, mais laisse le pays se déliter à l’intérieur. Le PIB par habitant est colossal, mais 20% de la population croupit dans la pauvreté. Les prisons sont pleines : les détenus américains représentent 25% des prisonniers de la planète. 40% de la population est frappée par l’obésité. L’espérance de vie des Américains (79,6 ans) est passée derrière celle des Cubains (80 ans). Comment un petit pays socialiste, soumis à l’embargo, peut-il faire mieux qu’une gigantesque puissance capitaliste auréolée de son hégémonie planétaire ? Il faut croire qu’aux USA la santé de la plèbe n’est pas la préoccupation majeure des élites.

Donald Trump a gagné les élections en 2016 en promettant de restaurer la grandeur des Etats-Unis et en s’engageant à rétablir les emplois perdus à cause d’une mondialisation débridée. Mais les résultats obtenus, faute de réformes structurelles, infligent une douche froide à ses ardeurs incantatoires, et les deux premières années de son administration sont les pires, en matière commerciale, de l’histoire des États-Unis. Donald Trump a voulu utiliser l’arme tarifaire pour rééquilibrer le bilan commercial des Etats-Unis. Les Etats-Unis vivent à crédit aux dépens du reste du monde, mais pour combien de temps ? La chute de l’aigle est proche.

Source : www.cameroonweb.com