Urgent : Ferdinand Ayité placé en cellule ce matin

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Les choses évoluent (négativement) à la Brigade de recherches et d’investigations (BRI) pour Ferdinand Ayité. Convoqué hier, interrogé puis gardé, le confrère Directeur du bihebdomadaire L’Alternative a été mis en cellule ce matin du vendredi 10 décembre. Et ce, sans qu’aucune plainte formelle des deux ministres ni réquisitoire du Procureur ne soit présentée depuis hier à son avocat, Me Elom Kpade, sur son insistance. Comment en est-on arrivé là ?

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En effet, à en croire le récit de l’avocat, à la BRI, le commandant en charge du dossier a joué hier l’élément vidéo du n°92 de l’émission « L’Autre Journal »incriminée et demandé à Ferdinand Ayité s’il s’y reconnait, question à laquelle il a répondu par l’affirmative. L’officier signifia que c’est sur plainte des ministres Pius Agbetomey et Kodzo Adedze pour outrage et diffamation que Ferdinand Ayité a été convoqué. L’avocat a alors exigé à voir la plainte. Il s’est fait répondre/suggérer par le commandant de commencer l’interrogatoire, le temps pour lui de s’organiser pour lui présenter la plainte.

C’est ainsi que l’audition a commencé et s’est terminée autour de 19 heures. Mais le commandant décida de garder à vue le confrère à la BRI, sans jamais présenter la fameuse plainte. Me Elom Kpade qui demande sur la base de quoi il veut garder son client, se fait répondre que c’est sur la base de l’article 490 du code de procédure pénale. L’avocat fait comprendre que son client est un journaliste et ce qu’on lui reproche est un délit de presse régi par le code de la presse et une procédure bien précise, avec une citation directe à laquelle il doit déférer devant la justice. Le commandant est resté inflexible et c’est ainsi que le confrère a été gardé hier.

Ce matin, l’avocat est revenu sur sa demande de voir la plainte des deux ministres ou le réquisitoire de saisine du Procureur de la République qui motive la convocation de son client. Après une trentaine de minutes d’appels téléphoniques tous azimuts, le commandant a voulu reprendre l’interrogatoire, sans présenter la moindre plainte ou saisine. C’est alors que Me Elom Kpade demanda à Ferdinand Ayité, de même qu’à Isidore Kouwonou le présentateur de l’émission incriminée et Joël Egah du journal Fraternité, co-animateur de l’émission convoqués également et présents, de ne répondre à aucune question. C’est dans ces circonstances que le commandant a décidé de placer Ferdinand Ayité en cellule.

« Incongruité juridique et judiciaire », peste Me Elom Kpade. « C’est de la forfaiture et de l’abus, parce qu’on ne peut pas arrêter une personne sur la simple base d’appel téléphonique, la garder sans lui notifier expressément ce qu’on lui reproche, et dans cette condition, la plainte ou le réquisitoire du Procureur qui vous a saisis. Jusqu’à présent, il n’y a aucun document de la sorte qui atteste véritablement qu’il y a une plainte soit du ministre Adedze, soit du ministre Agbetomey ou bien une réquisitoire de saisine », a-t-il ajouté, fustigeant que son client ait été gardé sur la simple base de l’«abus, « de la loi du plus fort ».

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Le conseil enclencher les recours idoines,  saisir le parquet. A l’en croire, il a envoyé hier plusieurs messages au Procureur de la République, mais  ce dernier n’a pas répondu.

Aux dernières nouvelles, c’est le fils du ministre Pius Agbetomey qui est aussi cité comme ayant porté plainte contre Ferdinand Ayité.

A suivre.

Avec LE TABLOID



Source : Togoweb.net