Université de Lomé : Une ambiance délétère s’installe

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Université de Lomé : Une ambiance délétère s’installe

Les prochains jours s’annoncent mouvementés sur le campus universitaire de Lomé. Pendant que les étudiants de la Faculté des Sciences(Fss) de la Santé sont en grève, le Mouvement pour l’épanouissement des étudiants togolais (Meet) a appelé le mardi 23 janvier 2017 ses sympathisants pour une Assemblée générale très électrique qui s’est terminée en échauffourées entre les étudiants et les forces de l’ordre.

Les années se suivent et les réalités se ressemblent à l’Université de Lomé. En effet, tous les ans, l’enceinte du savoir du Togo est théâtre des mouvements de revendication des étudiants. Ces derniers réclament annuellement de meilleures conditions de vie et d’études. Si certaines réalisations notamment la rénovation des amphis, des voies d’accès, des lieux de repos, du restaurant universitaire, la construction de nouveaux laboratoires scientifiques et l’installation d’un wifi sur le campus ont laissé croire à une année universitaire apaisée, cette année ne devrait vraisemblablement pas faire exception.

En effet, depuis lundi dernier des mouvements de débrayages des étudiants ont commencé. Tout d’abord, ce sont les étudiants de la Faculté des Sciences de la Santé qui se sont insurgés contre une décision qui annonce l’augmentation des frais d’inscription pour le Master et le Doctorat. Selon le préavis de grève adressé au Président de l’UL, ce « mouvement de protestation commencera le lundi 22 Janvier 2018 à 7h00 et prendra fin le mercredi 24 Janvier 2018 à 18h30 », et a pour objectif d’ « attirer l’attention sur la confusion faite sur le réel cursus de l’étudiant en médecine et pharmacie à la FSS de l’Université de Lomé pouvant expliquer l’application à tort de la hausse des frais d’inscription en Master et Doctorat de recherche. Ce mouvement est également vent debout contre la hausse des frais d’inscription en Diplôme d’Etude Spécialisée (DES), une situation qui explique la grande absence alarmante des Togolais entrant en spécialisation pour le compte de l’année académique 2017-2018 ». De ce fait, ces étudiants craignent une « pénurie d’enseignants togolais à la Faculté des Sciences de la Santé de l’Université ».

Ce préavis dont la commission de réflexion sur l’applicabilité de l’arrêté N° 040/UL/P/SG/2017 à la Faculté des Sciences de la Santé de l’Université de Lomé, constituée des délégués de promotions, des responsables des associations d’étudiants et les représentants des médecins en Diplôme d’Etude Spécialisée (DES) de la Faculté des Sciences de la Santé, est signataire, fait suite à un mémorandum en date du 04 Décembre 2017 déjà adressé au président de l’UL, mais qui jusqu’alors est restée lettre morte. Les étudiants entendent reconduire sans autre préavis le mouvement, qui prend f in aujourd’hui, au cas où ils n’obtiennent pas satisfaction de leurs doléances.

Par ailleurs, l’un des mouvements avant-gardiste, de la revendication des étudiants depuis plusieurs années, le Meet a repris ses grognes. Cette organisation a tenu d’abord à analyser « les nouvelles dispositions et orientations adoptées par les autorités universitaires » avant de décider de la ligne à suivre après une AG qui devrait se tenir hier. Alors que l’Assemblée générale du MEET, autorisée par la présidence de l’Université de Lomé, se déroulait normale ment, tout va tourner au vinaigre suite à une incompréhension entre la police universitaire et les responsables du MEET. Selon les témoignages recueillis, les responsables du Meet et la présidence de l’UL se sont accordés sur le fait que la manifestation ne se déroule pas devant l’amphi 600 dénommé « Place Tahir » (ndlr : en référence à la révolution égyptienne) mais sur un terrain pour ne pas perturber les cours. Mais les responsables du Meet ont finalement choisi de tenir l’AG devant cet amphi ce qui a entraîné des courses poursuites entre la police universitaire appuyée par la gendarmerie et les étudiants qui ont fait des blessés graves. Des étudiants ont été aussi arrêtés. « Devant ce retournement spectaculaire et irresponsable, la police universitaire s’est interposée car les Assemblées générales n’ont plus vocation à empêcher le déroulement des cours magistraux et Travaux Dirigés », a expliqué Professeur Dodzi Kokoroko, président de l’UL.
Pour ne rien arranger, la Ligue togolaise des élèves et des étudiants (Ltde) «appelle à des journées Campus mort ces 24, 25 et 26 janvier 2018». Cette association entend par-là dénoncer «la barbarie, la cruauté, l’animosité et la sauvagerie dont ont fait montre les agents de la Police universitaire» dans leur intervention pour mettre fin à l’AG du Meet.

Tout porte à croire que les autorités universitaires et les étudiants ont pris leur tranchée. «Même si on ouvrait le Master à l’Université de Lomé, ce serait sélect if. Ce n’est pas tout le monde qui sera pris. Et les autres, que feront-ils ? Il est mieux qu’ils cherchent aussi ailleurs », a réagi Kouméalo Anaté, Directrice de l’Institut des Sciences de l’Information, de la Communication et des Arts (ISICA).

Ces mouvements risquent de compromettre un peu plus le plan de développement de l’Université de Lomé qui couvre la période (2015-2020). Ce plan repose sur six (6) axes à savoir : l’organisation spéciale du campus universitaire de Lomé, le développement de la formation et de l’enseignement, le développement et la valorisation de la recherche universitaire, l’amélioration de la vie universitaire, la matérialisation du service à la communauté et l’amélioration de la gouvernance de l’Université. C’est d’ailleurs pourquoi, le Délégué général de l’UL demande à ses camarades « de patienter ». Reste à savoir s’il sera attendu.

Source : www.icilome.com