UNIR et sa doublure pour 2020 : Préparons-nous pour le spectacle

0
467
unir-et-sa-doublure-pour-2020-preparons-nous-pour-le-spectacle

Le week-end dernier, a vu le jour, un nouveau parti politique, tout particulier. Le Parti Politique des Vaillants militants pour le Soutien Permanent à Faure Gnassingbé (Pvefg). Cette nouvelle formation politique dirigée par Paul Owouko Oladé se définit comme une branche du régime. D’ores et déjà, elle voit en Faure Gnassingbé, leur candidat irrévocable. Une énigme qui renseigne assez sur le pouvoir de Lomé et 2020.

Du nouveau…

Tous les moyens paraissent bons, s’il s’agit de faire de Faure Gnassingbé, le «super champion» de 2020. C’est ce qu’on peut déduire, ces derniers jours, de la part de certains activistes dont les faits et gestes rappellent les regrettables époques des liseurs de motion. Et avec son «champion» Faure Gnassingbé qui ne lésine pas sur les moyens et stratégies pour s’offrir un cinquième mandat. Plus les jours passent, cette appréhension se confortent par des réalités qui cachent mal, les intentions.

Des actes qui parlent

La constitution telle que retouchée en mai dernier par les députés de la sixième législature en disait déjà long sur les velléités d’offrir un pouvoir ad viternam au Prince de Lomé 2. Et au cas où un scénario contraire adviendrait, des garanties inédites contenues dans l’article 75 confère une immunité à vie à tout ancien chef d’Etat, qui les sauve de toute poursuite judiciaire. «Les anciens Présidents de la République sont, de plein droit, membres à vie du Sénat. Ils ne peuvent être ni poursuivis, ni arrêtés, ni détenus, ni jugés pour les actes posés pendant leurs mandats présidentiels», stipule cette disposition constitutionnelle.

Mais plus loin, l’article 127 précise, pour ce qui lui concerne que : «La Haute Cour de Justice est la seule juridiction compétente pour connaître des infractions commises par le Président de la République et les anciens Présidents de la République. La responsabilité politique du Président de la République n’est engagée qu’en cas de haute trahison».

Aussi, l’on ne passera pas sous silence, la nouvelle disposition constitutionnelle permettant au Chef de l’Etat de désigner un certain nombre de juges dans la constitution de la Cour Constitutionnelle. Faisant basculer numériquement cette institution en faveur de leur «bienfaiteur» à qui ces derniers seraient, vraisemblablement, redevables.

A cela se sont ajoutés la restriction des libertés de manifestations sous des prétextes fallacieux, l’intimidation et l’arrestation des acteurs politiques gênant de l’opposition et la confiscation des collectivités locales au travers des élections municipales du 30 juin dernier qui a crédité le parti Unir d’un score plus qu’à la soviétique.

Énigmatique !

Cette étape franchie, le laboratoire bleu turquoise se fait de nouveau remarquer par une nouvelle trouvaille. En effet, depuis le week-end dernier, les togolais ont découvert, avec une curiosité sans précédent, un nouveau parti politique qui vient élargir le landernau politique national. Le Parti Politique des Vaillants militants pour le Soutien Permanent à Faure Gnassingbé (Pvefg) vient s’ajouter à la centaine déjà existant sur la scène politique togolaise. Rien d’anormal ! Sauf que les interrogations pointent leur nez une fois la philosophie de cette nouvelle formation politique révélée au grand jour.

D’après Paul Owouko Oladé, le président Délégué National de Pvefg, ce nouveau parti se définit comme une branche du régime. Cependant, contrairement au principe sacro-saint qui soutend l’existence des partis politiques, celui de conquérir le pouvoir et l’exercer, celui-ci se déclare une force politique qui n’a pas pour ambition d’accéder au pouvoir, mais plutôt s’attèlera à mobiliser les Togolais à rejoindre les rangs de Faure Gnassingbé.

Il s’agira pour les militants et sympathisants de ce parti, explique ce dernier, de promouvoir le nom de Faure Gnassingbé, pour que toute la population togolaise puisse reconnaitre que notre Chef de l’Etat se bat nuit et jour pour la résolution des problèmes socio-économique pour le bonheur de chaque citoyen». Et de lancer, d’ores et déjà, les hostilités pour 2020. Pour 2020, informe justement M. Olade, «Faure est notre candidat permanent, irréversible, irrévocable, immuable durant toutes élections présidentielles au Togo qui auront lieu dans ce pays à perpétuité et à l’infini».

Une cantate politique

Une si curieuse et énigmatique «innovation» s’apparente non seulement au culte de la personnalité, mais aussi en dit long sur la ménopause politique du pouvoir de Lomé. L’opinion nationale est dorénavant située que dans son appétit de pouvoir à vie, le laboratoire de Faure est capable de tout.

Même des «innovations» et approches les plus inédites, pour ne pas dire marrantes. Et cela doit inquiéter à plus d’un titre, les libres penseurs du rétropédalage politique programmé que le Togo est en train de faire depuis. «Le Roi est mort. Vive le Roi !», devrait-on s’exclamer lorsqu’on se rend compte, qu’au file des jours, Faure Gnassingbé renvoie des signaux plus clairs sur ses réelles intentions de ne pas quitter, du moins de si tôt le pouvoir.

Quid à réduire en silence à travers des méthodes fortes, ubuesques et antidémocratiques, des voix trop audibles en résonnance.

Source : www.icilome.com