La situation politique s’enlise davantage, le front social se met en ébullition, tous les signaux indiquent une semaine de toutes les incertitudes. Tellement, les crises ne font que naître, et le gouvernement, toujours dans l’expectative.
Pendant que la coalition des 14 partis politiques de l’opposition a appelé le peuple togolais dans son ensemble à deux jours de marches mercredi et jeudi pour exiger, entre autres, le retour à la Constitution de 1992, les enseignants observent deux jours de grève (aujourd’hui et demain), sans oublier le personnel du Centre hospitalier régional (CHR) de Dapaong qui est actuellement en sit-in.
Le gouvernement est acculé sur tous les fronts. Les Togolais, de Lomé à Cinkassé, seront dans les rues les 4 et 5 octobre. Depuis plusieurs semaines, ils réclament le retour à la Constitution de 1992, le vote de la diaspora, la révision du cadre électoral, la libération immédiate et sans conditions des personnes arrêtées et détenues lors des manifestations antérieures.
Outre ces revendications, le peuple togolais réclame le départ pur et simple de Faure Gnassingbé. Plusieurs manifestations pacifiques organisées par l’opposition ont déjà essuyé la répression de la soldatesque du régime, avec au moins 6 morts, plusieurs dizaines de blessés et de nombreux réfugiés, notamment vers le Ghana.
C’est dans cette atmosphère que la rentrée scolaire 2017-2018 a commencé ce jour. Mais là aussi, le choses butent. Actuellement, de nombreux élèves retournent à la maison, puisque les enseignants n’ont daigné se rendre au cours ce lundi matin. Ils sont en grève.
Les enseignants réclament l’application effective de leur statut particulier avant la rentrée. Ce que d’ailleurs le gouvernement avait promis en mars dernier. Mais comme toujours, les promesses du gouvernement togolais ne restent que des promesses.
Cette grève, disent les enseignants, est un avertissement, surtout si Selom Klassou qui a affiché tout son sourire vendredi dernier lors de la rencontre Gouvenement-syndicats d’enseignants, ne met pas rapidement en oeuvre le statut particulier. D’autres mouvements pourraient survenir dans les jours qui viennent. Et quand on sait la réaction des élèves au moment où leurs enseignants sont en grève, on redoute des jours sombres pour le Togo, avec les manifestations de rue que le régime a déjà du mal à gérer.
L’autre front reste le secteur de la santé. Depuis quelques jours, le personnel soignant du Togo menace d’entrer en grève. Plusieurs rencontres ont été déjà organisées par leurs syndicats. L’amélioration des conditions de vie et de travail de ces agents de santé reste leurs préoccupations.
Aujourd’hui excédés, les agents du CHR de Dapaong ne pouvaient visiblement plus attendre. Ils observent ce matin un sit-in. Ils exigent le départ sans condition de l’Agent comptable qui considère la structure publique qu’est le Chr comme son Entreprise privée, et le paiement de certains arriérés de salaire.
Ces agents protestent en outre contre la non disponibilité des médicaments de façon permanente à la pharmacie et l’absence des réactifs au laboratoire. Ils revendiquent la signature des contrats à une catégorie personnel paramédical qui est exploité depuis plus de deux ans, car, estiment-ils, ces agents étaient là avant les enfants des administrateurs de ce centre qui ont été intégré comme contractuel au CHR.
Toutes ces situations qui ne semblent rien dire au gouvernement, puisque Faure Gnassingbé continue de se murer dans son silence, font dire qu’une semaine de toutes les incertitudes s’ouvre devant le Togo.
I.K
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