qui ont rapidement conquis un large public, même s’il reste essentiellement jeune.
Si l’écriture texto est devenue une écriture à part entière, elle possède aussi des procédés spécifiques. Phonétisation, principe du rébus et de l’épellation, suppressions, troncations, contractions… autant de moyens de s’exprimer via les formats d’un clavier et d’un écran de téléphone également réduits en surface et en possibilité.
D’un certain point de vue, pour les plus puristes et les plus catastrophistes, l’écriture texto regorge d’erreurs orthographiques : typographie déviante, ponctuation tantôt absente, tantôt exagérée, écarts syntaxiques et lexicaux.
Cette écriture recèle tous les défauts et vices susceptibles d’indigner les défenseurs de la langue française, comme Agbéyomé Kodjo, le leader du parti MPDD, pas très chaud pour cette nouvelle forme d’écriture.
‘Une langue, soit on la maîtrise, soit on ne la maîtrise pas. Savoir bien parler une langue, est une vertu pour soi-même’, explique-t-il.
Cette écriture est pourtant constituée de procédés, d’inventions, de principes de codage qui existaient déjà auparavant. Les mots tronqués ou abrégés, pour ne reprendre que cet exemple, étaient utilisés dès l’Antiquité jusqu’à la Renaissance européenne et l’avènement de l’imprimerie, ne serait-ce que pour pallier le manque d’espace sur les tablettes, les papyrus ou les parchemins.
L’écriture monumentale des Grecs et des Romains recourait également à des abréviations analogues à celles utilisées par les étudiants prenant des notes de cours.
Du point de vue de l’enseignement de la langue et de la maitrise de son écriture, il va de soi que les élèves doivent acquérir un ensemble de compétences scripturales, et donc orthographiques, sans avoir l’impression de confondre des savoirs scolaires et extrascolaires, de pratiquer l’écriture sans l’enfermer dans des usages exclusivement normés et contrôlés, d’opposer l’acquisition de procédures nécessairement conventionnelles à l’invention (ortho-) graphique. Pour cela, il convient de faire évoluer des représentations souvent figées de l’écriture et des pratiques stéréotypées de l’orthographe.
Il n’y a aucune raison de se méfier des SMS. Au contraire. Ils constituent – au même titre que les mails, les messageries instantanées, les blogs, les forums et autres Facebook – une nouvelle occasion de pratiquer l’écrit, alors que celui-ci était restreint auparavant à l’école.
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