Une boutique de vente d’objets de sorcelleries ouverte à Brazzaville [Vidéo]

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Un homme est devenu millionnaire en un mois après avoir ingénieusement monté une boutique de vente d’objet de sorcellerie à Talangai dans le sixième arrondissement de Brazzaville.

Qui ne sait pas que la vie appartient aux courageux ? Quelque part il faut oser pour atteindre ses objectifs, pis encore au Congo où seules valent les accointances familiales et religieuses pour se créer un chemin. C’est dans cette optique que Ya Ngando a su matérialiser son rêve en devenant un bon matin l’homme le plus recherché de Talangai. Le statut social de celui qui était évité par tous, à cause de sa galère aiguë a radicalement changé, et il peut se permettre toutes les caprices des riches. Ya Ngando est ce grand du quartier qui « taclait » tout le monde sans distinction d’âge. A tous , il demandait 100 ou 200 frs pour s’acheter les beignets et arachides, mais jamais de l’alcool ou de la cigarette, ce qui sans doute lui faisait bénéficier de l’admiration de quelques généreux. Après de brillantes études de sociologie, Ya Ngando faute de soutien conséquent n’a jamais pu exercer et n’a vécu que dans le chômage. Fier de ses compétences, il rejette toutes les offres d’emploi jugées inappropriées reçues..Même l’armée ne l’ attire pas contrairement à la majorité de ses promotionnaires du quartier.

Ya Ngando était au parfum de toutes les rumeurs

Malgré sa vie chaotique, Ya Ngando ne se lasse de faire comprendre à tout le monde de sa future vie d’homme riche, poussant certains à la moquerie. Selon eux, Ya Ngando serait un éternel nécessiteux à qui, ils viendront de temps en temps en aide. Au Congo, c’est une mode généralisée, des personnes financièrement stables qui se plaisent à écouter les doléances des pauvres et à les résoudre, parfois après de longues tergiversations. Il est récurent dans le quartier que certaines langues associent ces riches aux pratiques peu religieuses. Ya Ngando était au parfum de toutes ces rumeurs, et en bon sociologue avait compris que les Congolais sont avides d’argent et disposés à embrasser tous les chemins qui mènent vers la réussite financière. Que des frères pouvaient se sacrifier mutuellement pour devenir riches. Et tout riche était systématiquement associé à la franc-maçonnerie (au Congo, cette secte s’est associée à la sorcellerie).Des sacrifices humains conduisent directement à la richesse.

Le retour en force de Ya Ngando avec sa boutique atypique

Après un repli intentionné de deux mois dans son village des plateaux au nord de Brazzaville, Ya Ngando réapparaît en homme neuf à la grande surprise de tout le quartier. Cet homme pauvre, dérangeant tout le monde a fait place à un autre plus rationnel et surtout toujours élégant. Ya Ngando sort et rentre en Taxi. Les allées et venues des jeunes filles très élégantes et roulant carrosses dans son domicile suscitent des interrogations de tous. Le sociologue dans sa mise en scène a réquisitionné ces filles pour donner du crédit à son futur business. Il a ouvert une boutique devant son domicile, et n’ a pas hésité à installer une grande plaque sur laquelle il est bien marqué en gros caractère : « Chez Ya Ngando…Sorcellerie efficace en vente à bas prix… ». Au départ, tout le quartier lui a traité de fou, et les moqueries à son encontre ont fusé.

Boss Ngando

Mais peu à peu, les gens commencent à relever son numéro, et à le joindre pour solliciter un rendez vous tard dans la nuit, pour plus de discrétion. Ya Ngando, ne fait aucun cadeau, sur les prix de transmission de la sorcellerie qui oscillent entre un et dix millions, selon le degré souhaité. En deux semaines, Ya Ngandoaurait déjà réalisé plus de 200 consultations selon son bras droit. Dans le quartier, il n’est plus traité comme avant et les gens se lancent dans la flatterie en l’appelant désormais « Boss Ngando ». D’ailleurs, quelques uns d’entre eux lui rappellent leur générosité envers lui, pendant sa galère et sollicitent des réductions dans l’achat de la sorcellerie. Chaque soir, quand Ya Ngando se retrouve avec ses amis de l’autre côté de la ville aux rapides, il leur glisse quelques anecdotes et s’étonne de l’hypocrisie des Congolais qui l’insultent la journée avec des « au nom de Jésus », mais qui viennent la nuit acheter la sorcellerie. Ces grands clients étant des pasteurs religieux et hommes politiques.

Source : www.cameroonweb.com