Un scandale qui fait trembler l’empire Facebook

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Mark Zuckerberg bientôt passé sur le grill d’une commission d’enquête britannique ? Au Royaume-Uni et aux États-Unis, des députés ont appelé à l’ouverture d’enquêtes, mardi 20 mars, suite aux révélations sur les liens entre Facebook et la société britannique Cambridge Analytica. Une relation qui pourrait bien coûter cher au géant des réseaux sociaux.

Elle a déjà entraîné une chute de plus de 7 % du cours de Facebook lundi 19 mars, après la publication des enquêtes sur le siphonage illégal des données personnelles de 50 millions d’utilisateurs du réseau social par la société britannique d’analyse de données.

Une conséquence qui démontre à quel point le géant des réseaux sociaux est affecté par ce grand déballage. Habitué aux polémiques au sujet de la protection de la vie privée de ses utilisateurs, Facebook n’en avait encore jamais autant souffert en Bourse et subi une telle volée de critiques dans les médias. Le lanceur d’alerte Edward Snowden a même suggéré que cette affaire prouvait que le site n’était rien d’autre qu’un “réseau de surveillance qui a réussi à se faire passer pour un réseau social”. Le New York Times fait un constat similaire, qualifiant le site de “machine à surveiller”.

Victime suspecte

Pourtant, en un sens, “Facebook est aussi la victime dans cette affaire”, analyse Yuval Ben-Itzhak, PDG de la société d’analyse marketing des réseaux sociaux SocialBakers, contacté par France 24. Cambridge Analytica a acquis les données personnelles à des fins de profilage politique, à l’insu aussi bien des utilisateurs que des responsables du réseau social. Ils croyaient que les informations allaient servir à des fins de recherche scientifique.

Mais les critiques pointent une succession de faux pas de Facebook, à commencer par sa lenteur à réagir. La star de la Silicon Valley avait découvert le pot aux roses dès 2015, mais n’avait pas alors jugé utile d’informer les victimes. Facebook se défend, aujourd’hui, en affirmant qu’à l’époque, on lui avait assuré « que les données avaient été détruites ».

En outre, Cambridge Analytica a pu continuer à avoir une présence sur le réseau social jusqu’au 16 mars 2018, soit la veille de la publication des enquêtes du Guardian et du New York Times révélant l’affaire.

L’une des journalistes du Guardian, Carole Cadwalladr, a aussi révélé que Facebook avait menacé le quotidien britannique de poursuites judiciaires la veille de la publication de l’enquête. Une initiative malencontreuse qui suggère que le géant américain avait quelque chose à cacher.

Source : www.cameroonweb.com