Par K. Monzonla
C’est en conférence de presse tenue le 09 janvier 2017 dans un grand hôtel de la capitale togolaise que six partis politiques à savoir Le Parti des Togolais de Nathaniel Olympio, le Togo Autrement de Fulbert Sassou Attisso, l’ADDI du professeur Tchabouré Aimé Gogué, le MCD de Maître Mohamed Tchassona Traoré, le FDR de Maître Paul Dodji Apévon et les Démocrates de Nicodème Habia ont livré une déclaration commune à la presse togolaise et à l’opinion nationale et internationale.
Il s’agit pour ces six partis politiques de l’opposition, loin de se constituer en un nouveau regroupement de partis politiques, de faire un regroupement informel et inclusif pour plaider pour un aboutissement consensuel des réformes constitutionnelles, institutionnelles et électorales, et aussi la décentralisation, deux thématiques qui meublent les fonds des débats au pays depuis plusieurs décennies.
Dans la déclaration liminaire lue par Maître Paul Dodji Kokou Apévon, le groupe de partis politiques dit non à la démarche de Faure Gnassingbé qui a consisté à mettre en place un comité dit de réflexion ayant pour mandat de proposer dans un bref délai, un texte global tenant compte des réalités togolaises, de son histoire et des aspirations les plus profondes de la population. Selon le groupe, ce décret de nomination des membres dudit comité qui pouvait être la voie vers une ouverture pour la réalisation des réformes, devient malheureusement une déception pour deux raisons essentielles à savoir, la nomination ne respecte nullement l’esprit de consensus devant guider les questions de réformes, en plus du caractère tardif de cette nomination, et aussi le fait qu’il n’y ait pas un délai fixé à la commission pour l’exécution de sa mission.
Par rapport à la décentralisation, le groupe a fait l’état des lieux de la situation qui prévaut notamment la nomination de potentats qui mènent la vie dure aux populations dans les différentes communautés. Des anomalies qui empêchent l’enracinement de la démocratie et le plein épanouissement des populations togolaises.
Ainsi, les six partis politiques proposent, pour ce qui concerne les réformes, que les réformes concernant la limitation du mandat présidentiel, le mode de scrutin, le découpage électoral et le contrôle des comptes de campagne, qui ont fait l’objet d’un consensus à l’atelier du HCRRUN, soient déférées à l’Assemblée nationale. Ceci pour répondre à l’urgence dont a fait mention le HCRRUN dans ses recommandations. Le groupe demande au gouvernement de prendre l’initiative d’un projet de loi.
Selon le groupe, toutes les autres réformes dont le pays a besoin, et qui ne présentent pas un caractère urgent peuvent être soumises à une commission consensuelle.
En ce qui concerne la décentralisation, le groupe réaffirme la nécessité de mettre en œuvre la décentralisation en résolvant en toute urgence la question des élections communales et préfectorales, en réintroduisant à l’Assemblée nationale un projet de loi qui délimite de façon claire et précise les communes de chaque préfecture. Cette loi et tous les textes y afférents doivent être rendus publics dans les plus brefs délais.
Le groupe lance un appel à la classe politique, à tout le corps social et aux populations à se mobiliser pour que les questions liées aux réformes politiques et à la décentralisation, restées longtemps sans réponse, soient enfin résolues dans le seul intérêt du Togo.
Selon Fulbert Sassou Attisso, président du parti Togo Autrement, il s’agit de l’expérimentation d’une stratégie nouvelle jamais mise en oeuvre.
Togo-Online.co.uk