Par Marcelle Apévi, togo-online.co.uk
Le dimanche 17 septembre 2017 sera retenu comme un dimanche de vérité exceptionnelle, dans l’histoire du Togo et l’Eglise Catholique. Contrairement aux habituels longs courriers qui essayent de positionner les prélats au beau milieu de la scène, lieu baptisé zone tampon dans des opérations de sauvetage, la lettre produite le 14 septembre dans la ville d’Atakpamé par la Conférence des Evêques du Togo (C.E.T), et lue ce dimanche 17 septembre, soit trois jours plus tard par S.E. Mgr Denis AMUZU-DZAKPAH, Archevêque de Lomé et Vice-président de la C.E.T., lors d’une messe circonstancielle dite à la cathédrale de Lomé, a été sans appel, une sommation faite à l’endroit de Faure Gnassingbé et ses amis, à retourner au peuple togolais, sa constitution du 14 octobre 1992. C’est à travers ce passage qui dit : « Son objectif est d’implorer la lumière de l’Esprit Saint sur les plus hautes Autorités de notre Pays afin qu’elles opèrent urgemment les réformes demandées par le peuple conformément à la Constitution de 1992. La Conférence des Évêques du Togo attache une importance particulière à ces réformes sans lesquelles il est impossible de ramener la paix et la cohésion sociale dans notre Pays. Elle est convaincue qu’elles sont indispensables à notre vivre ensemble et invitent les protagonistes à s’inscrire dans une démarche responsable, sincère et constructive ».
Dans cette même courte lettre, les Evêques somment l’armée togolaise à cesser ses violences sur les pauvres populations et à se comporter comme indiquer par la constitution du 14 octobre 1992 c’est-à-dire de façon Républicaine et non partisane.
« Les Évêques sont particulièrement préoccupés par les violences exercées par les Forces de l’Ordre et de Sécurité sur les populations dans certaines localités de notre Pays, après les manifestations des 6 et 7 septembre 2017. Ils condamnent l’usage excessif de la force contre des concitoyens, parfois jusque dans leurs propres domiciles. Les Évêques estiment que les auteurs de ces actes ainsi que leurs commanditaires déshonorent le corps auquel ils appartiennent ainsi que la foi qu’ils professent. Les Évêques exhortent, en particulier, l’Armée à adopter une attitude républicaine de neutralité en évitant toute immixtion dans le débat politique, conformément à notre Constitution. De même, ils invitent les responsables des Institutions de la République à éviter d’afficher publiquement leur appartenance politique » ont-ils écrit.
A travers cette lettre basée sur Ezéchiel 33 : 7-9, les Evêques n’ont pas raté les badauds largués par le RPT/UNIR sur les réseaux sociaux pour inciter les populations togolaises à la haine tribale. « Par ailleurs, la Conférence des Évêques du Togo exprime sa vive inquiétude face aux nouvelles qui lui parviennent au sujet de répressions en cours dans notre Pays ainsi que d’appels à la haine ethnique à travers les réseaux sociaux. De telles attitudes ne font que compromettre davantage la paix sociale déjà si fragile dans notre Pays. Ils appellent à un usage responsable de tous les médias et réseaux sociaux en vue de sauvegarder la cohésion sociale » précise la lettre.
Cette lettre pleine de citation directe sans détour, somme également ces pépé sans honte dits présidents des institutions de la République à éviter d’afficher publiquement leur appartenance politique, comme l’indique le passage qui indique que : « Les Évêques demandent aux leaders politiques de notre Pays d’éviter d’organiser le même jour des manifestations antagonistes, de peur que ces rassemblements ne débouchent sur des affrontements aux conséquences imprévisibles ».
Et enfin, elle a été une sommation à l’endroit du RPT/UNIR à cesser ces contre-manifestations qui ne reflètent que l’envie de ceux-ci de provoquer des affrontements aux conséquences imprévisibles. « De même, ils invitent les populations à ne pas céder à la tentation de commettre des actes de violence ou des représailles contre leurs frères et sœurs d’autres convictions politiques » conclut le courrier.
Il est donc clair que les Evêques ont compris que le mal qui secoue le Togo vient du RPT/UNIR qui ne cesse de proposer des plans machiavéliques qui ne cadrent pas avec la volonté du Christ. Il convient donc, à travers cette lettre, que l’Eglise s’affiche désormais, comme on l’a vu au Bénin voisin avec Monseigneur Antoine Gayé qui s’est interposé au projet de sodomisation de la constitution proposé à l’époque par l’ex-président Thomas Yayi Boni, et aussi comme Monseigneur Joseph Moussengo de la RD Congo qui a clairement dit à Joseph Kabila, qu’il est contre son troisième mandat.
Au-delà de la lecture d’un courrier, devant l’Eglise, il convient que les Evêques du Togo se positionnent clairement aux côtés du peuple de Dieu pour combattre le mal et implanter le bien, au grand bonheur du peuple et de Dieu. Le temps ne doit plus être à la cachoterie car avec Dieu, c’est la sincérité et la vérité.
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