Un coquin chez les nègres

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« Une âme morte est une âme complètement habituée » – Charles Péguy

La rumeur enfle depuis quelques temps déjà.
Le bruit ne cesse de courir, hypertrophié par les réseaux sociaux.
Sourd et têtu il devient information.
La vérité a sa propre tenure.
Quelques leaders d’opinion lèvent le voile et la voix pour dénoncer le scandale.
Demeure cependant l’assourdissant silence de la majorité traumatisée du peuple togolais et le mutisme coupable de ses élites.

La tradition est vivace !
Ça s’est toujours fait !
Dira-t-on avec résignation.
La force de l’habitude.
L’habitude du malheur.
Le malheur d’un peuple qui meurt sous les coups redoublés de son propre gouvernement

Qu’y pouvons-nous ?

Nous pouvons beaucoup. Nous devons crier notre ras-le-bol.
Nous pouvons surtout réclamer notre dû.
Nous devons enfin oser la vie, même au prix de la mort.
Nous savons le faire. Nous l’avons fait par le passé.
« Ce goût de vivre ils ne peuvent l’affadir dans notre bouche ».
Et…. joindre notre voix et notre indignation à cette souterraine déferlante longtemps aphone qui ôte désormais ses bâillons.
« Etre du bond ». Rejoindre le grondement sourd qui éclot en mille revendications et regroupements. Exiger la fin du pillage organisé des ressources de l’Afrique et amorcer résolument la (re) conquête de la dignité de l’homme africain.

Dignité.
Rien moins.
Mais les habitudes ont la vie dure.

A l’approche des élections en France commence ou plus exactement s’amplifie la valse des dirigeants français, tous partis confondus, portés à faire les emplettes dans leur supermarché préféré : l’Afrique des réseaux mafieux et sulfureux de la France-Afrique.
Les méthodes sont rodées, le sang du peuple coule régulièrement par les canaux des malles, cantines, valises et même djembés.. loin assurément de tout contrôle administratif et parlementaire et hors toute orthodoxie budgétaire. Il s’ensable de façon aussi mystérieuse pour le citoyen français. « Ni vu ni connu, je t’embrouille ». Il sert, dit-on, à fluidifier les rouages et à porter au pouvoir un « ami » susceptible de maintenir ad vitam æternam le dictateur zélé et généreux au pouvoir.
La bonne affaire ! qui a fait plusieurs fois ses preuves, conclue sur le dos d’un peuple togolais exsangue, réduit à l’apparence d’une humanité au rabais, prolétarisé au profit de l’ogre français, repu, dit « civilisé » rotant dans sa mangeoire.
L’insoutenable échange d’un peuple concrètement appauvri et abêti par des décennies de violence, de maltraitance, de viol, de meurtre, de déni de toute dignité et de justice ; sévèrement sevré de démocratie, appelé pourtant à financer à coups de milliards prélevés sur sa précarité, son indigence, sa malnutrition, sa santé aléatoire, ses difficultés éducatives et même sur sa simple survie le financement de la vitrine démocratique de la 5° puissance mondiale.
C’est une honte.
Tout porte à croire que la paix et la prospérité du français, sa dignité de citoyen exerçant ses droits civiques comme acteur du jeu électoral sont soutenues à bout de bras et de milliards de francs par les sans-culottes et les sans-grades démocratiques du Togo de la dynastie des Gnassingbé..
Paradoxe délétère. Mais paradoxe créé, biberonné par les pouvoirs français successifs à l’Elysée, entretenu et surtout très puissamment défendu dont M. VALLS a entendu « légitimement » tirer  profit à la veille des élections en France.
Qu’à cela ne tienne. Le Président togolais a prélevé sans coup férir et sans état d’âme 5 Milliards de francs sur la misère de son peuple. Milliards offerts en cadeau à « ce grand amoureux de l’Afrique » qu’est Monsieur VALLS.

Devant un tel cynisme une seule réponse s’impose. Exiger la répétition de l’indû.
Il faut rendre l’argent au peuple togolais.
Il faut le rendre pour la simple raison que cet argent est volé. Il n’appartient ni à Faure Gnassingbé ni à la « clique » des fossoyeurs de la Nation togolaise.
Il faut le rendre parce qu’il appartient au Togo et que le Togo n’a jamais entendu se priver de ses maigres moyens de subsistance pour soutenir l’ambition personnelle et désormais avortée de M. VALLS.
Il faut le rendre parce que toute libéralité entre États souverains obéit à des règles précises de jus cogens, à des dotations budgétaires et des imputations votées par la représentation nationale ou est, à tout le moins, soumis à sa mission de contrôle de l’action gouvernementale.
La même transparence devant être observée dans le pays de réception.
Il faut rendre le « magot » M. VALLS parce que cet argent volé qui fait de vous désormais un receleur et un complice, est la mise du pari sur l’avenir d’un petit dictateur africain aux abois, obnubilé par le rêve névrotique et sanglant de perdurer au pouvoir et d’y poursuivre en toute impunité la besogne de maltraitance du peuple togolais sous la tutélaire bienveillance de la France dont il espérait que vous seriez le chef.
Pari perdu. M. Hamon et une certaine idée de la gauche ont battu M. VALLS à plate couture.  L’argent du Togo ne servira sans doute pas le funeste dessein rejeté massivement par le peuple de gauche ce dimanche 29 janvier 2017.
Il faut donc rendre cet argent à son vrai propriétaire légitime sous peine de tomber sous les rigueurs de la loi pour enrichissement personnel, crapuleux, criminel et sans cause.
Il faut le rendre aux gens qui ne mangent qu’une fois par jour.
Il faut le rendre au système éducatif en déliquescence, aux enseignants en grève et aux élèves en déshérence.
Il faut rendre nos 5 milliards aux malades privés de soin ou à ceux qui, guère plus chanceux, croupissent par milliers dans les quelques hôpitaux existants transformés en mouroirs.
Il faut rendre leur argent à ces âmes immortelles mais si profondément défigurées que sont devenus les togolais.
Rendez l’argent au peuple pour votre prétendu honneur d’Hidalgo ou pour ce qu’il en reste.
Cessez votre complicité objective au meurtre collectif d’un peuple.
Il le faut absolument avant que l’histoire ne vous le réclame à vous et à vos « généreux donateurs ».
Rappelez-vous la lucide formule de J. CHIRAC :  «Les emmerdes arrivent toujours en escadrille ». Il en savait assurément quelque chose.

K. Jean-Baptiste

27Avril.com