La Banque Centrale des États de l’Afrique de l’Ouest (BCEAO) s’apprête à lancer sa deuxième phase de rachat de titres de dette publique dans la zone UEMOA (Union Économique et Monétaire Ouest-Africaine), avec une injection massive de 993 milliards FCFA prévue entre les 25 et 26 septembre. Cette initiative fait partie intégrante du vaste programme de rachat de titres de dette publique de la BCEAO, qui avait déjà amorcé sa première phase en juin 2023.
Parmi les pays membres de l’UEMOA, le Togo se distingue, car il verra 100 milliards FCFA de ses titres de dette rachetés lors de cette opération. Cette manœuvre, qualifiée de “cash neutre” par la BCEAO, implique que les investisseurs, principalement des banques de la sous-région, doivent souscrire à de nouveaux titres émis par les États membres pour bénéficier du rachat de leurs anciens titres. Ces titres ont des maturités initiales allant de 12 mois à 5 ans, avec des durées résiduelles s’étalant entre 3 mois et 3 ans. Pour le trésor public togolais, cette opération devrait également permettre de lever 100 milliards FCFA auprès des investisseurs régionaux, sous la supervision de la BCEAO.
Le rachat de 100 milliards FCFA de titres de la dette togolaise par la BCEAO revêt une importance significative dans la gestion de la dette publique togolaise. Cette opération intervient dans un contexte financier tendu, marqué par la récente hausse du taux directeur de la BCEAO de 25 points de base, portant ce dernier à 3,25%.
“Cette hausse du taux directeur rend l’emprunt plus coûteux pour les États. Le rachat de ces titres pourrait apporter un certain équilibre en stabilisant la demande et en aidant à maintenir des coûts d’emprunt plus gérables”, analyse un acteur financier régional.
Cependant, l’impact complet de cette opération sur l’économie togolaise demeure encore à évaluer, car une partie importante des titres togolais est détenue par des non-résidents.
Il est à noter que le Togo a récemment mené plusieurs opérations de rachat de titres, dont les plus récentes, en ce mois de septembre, portaient sur 17 milliards FCFA et 11 milliards FCFA. Cette stratégie s’inscrit dans une mobilisation financière plus large, le pays ayant déjà levé 580 milliards FCFA cette année sur le marché des titres publics par adjudication.
Pour l’opération de cette semaine, la BCEAO prévoit également de racheter 80 milliards FCFA de titres du Bénin, 130 milliards du Burkina Faso, 295 milliards de la Côte d’Ivoire, 12 milliards de la Guinée-Bissau, 111 milliards du Mali et 205 milliards du Sénégal. Ces mesures témoignent de l’engagement de la BCEAO en faveur de la stabilité économique de la région et de la gestion de la dette publique dans un contexte financier complexe.
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Source : Togoweb.net